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L’atmosphère de la fête était devenue électrique, un mélange de tension et de curiosité. Hara, avec son regard perçant et son sourire mystérieux, semblait être le centre d’attention. Les autres invités l’observaient avec un mélange de respect et d’admiration, et je ne pouvais m’empêcher de ressentir une certaine appréhension à l’idée d’interagir avec elle.

Karim, toujours à mes côtés, ne quittait pas des yeux les hommes qui avaient tenté de m’approcher, son expression s’assombrissant à chaque murmure que j’entendais autour de moi. Je savais que Hara était une force à ne pas sous-estimer, mais je ne comprenais pas encore son véritable rôle dans cet univers compliqué.

« Luna, » commença Hara, sa voix douce mais ferme, « j’ai entendu beaucoup de choses à ton sujet. On dit que tu es pleine de potentiel. » Ses yeux brillaient d’un intérêt calculé, et je sentais mon cœur s’accélérer sous la pression de son regard.

« Je… je fais de mon mieux, » répondis-je, ne sachant pas vraiment quoi dire. La vulnérabilité ne me plaisait pas, mais j’étais confrontée à une femme qui semblait connaître ce monde bien mieux que moi.

« Ne te dévalorise pas, » dit-elle en souriant. « Ce monde peut être cruel, mais il offre également des opportunités. Il suffit de savoir les saisir. »

Karim, à mes côtés, était silencieux, mais je pouvais voir qu’il écoutait attentivement. Hara poursuivit : « Je peux t’apprendre beaucoup, Luna. Mais cela a un prix. Tu devras être prête à faire des choix difficiles. »

Je hochai la tête, sentant la lourdeur de ses mots. Les choix difficiles. Cela semblait être une constante dans ma vie depuis que j’étais entrée dans cet univers de violence et de pouvoir. Mais la peur de ce qu’elle voulait dire ne me paralysait pas. Au contraire, une flamme de détermination brûlait en moi.

« Je suis prête à apprendre, » déclarai-je avec conviction. « Je ne veux pas être une simple spectatrice dans cette vie. Je veux avoir mon mot à dire. »

Hara sourit, et je crus voir une lueur d’approbation dans ses yeux. « Très bien. Mais souviens-toi, la loyauté a un prix. Quand tu es au sommet, tu dois savoir qui tu peux vraiment compter. Les amis d’hier peuvent devenir les ennemis de demain. »

Ces paroles résonnèrent en moi, me rappelant le danger qui pouvait surgir à tout moment. La fête continuait de vibrer autour de nous, mais je sentais que le danger n’était jamais très loin. Je devais rester sur mes gardes.

Karim se redressa, ses yeux scrutant la pièce. « Je vais te laisser avec Hara, » dit-il, sa voix grave. « Je dois aller parler à quelques personnes. Reste ici et sois prudente. » Je sentis un frisson à l’idée qu’il puisse s’éloigner, mais je comprenais qu’il devait assurer sa position.

« Je ferai attention, » promis-je, même si une part de moi s’inquiétait de ce que cela impliquerait.

Karim s’éloigna, et je me retrouvai seule avec Hara, qui me dévisageait avec un intérêt croissant. Je tentai de garder mon calme, mais l’atmosphère lourde d’incertitude me pesait.

« Que sais-tu de Karim ? » demanda Hara, son regard incisif ne me lâchant pas. Je réfléchis un instant, pesant mes mots.

« Il est puissant, respecté. Mais il est aussi… » Je cherchais la bonne formulation. « Difficile. »

Hara éclata de rire, une réaction inattendue qui me déstabilisa. « Difficile est un euphémisme. Karim est un homme qui n’a jamais eu de place pour les faiblesses. Il a un but, et il ne s’arrêtera pas avant de l’atteindre. Mais il a besoin de quelqu’un en qui il peut avoir confiance, quelqu’un qui puisse l’épauler. »

Je me mordis la lèvre, réalisant la portée de ses mots. Était-ce là une façon de dire que je pourrais jouer un rôle dans sa vie, dans son ascension ?

« Je ne suis pas sûre d’être cette personne, » avouai-je. « J’ai mes propres combats à mener. Je ne veux pas être une simple extension de qui que ce soit. »

Hara hocha la tête, sa compréhension presque palpable. « C’est bien de le reconnaître. Mais sois prudente. Les alliances que tu forges aujourd’hui détermineront ton avenir. »

Juste à ce moment-là, un cri perça l’air, troublant la fête. La musique s’arrêta, et tous les regards se tournèrent vers l’origine du bruit. Un groupe d’hommes s’était rassemblé au bout de la salle, et je vis Marco, son visage blême, se battre avec un autre homme. Les cris résonnaient, et une peur sourde s’empara de moi.

« Reste ici, » ordonna Hara, sa voix ferme. Elle se dirigea vers la foule, mais je ne pouvais pas rester là à attendre. Je me faufilai entre les invités, le cœur battant la chamade.

Arrivée au cœur de l’agitation, je réalisai que c’était un affrontement physique. Marco était au sol, le visage en sang, et l’autre homme, celui aux tatouages, s’avançait vers lui, un sourire moqueur sur les lèvres. Je savais que cette situation allait dégénérer.

« Lâche-le, » criai-je, ma voix se perdant dans le tumulte. Mais ils ne m’entendirent pas.

Alors que le chaos s’intensifiait, je vis Karim revenir, son expression changeant en une profonde colère. Il fonça vers le groupe, et dans un élan de force, il poussa l’homme tatoué, le faisant tomber en arrière.

« Que se passe-t-il ici ? » rugit-il, son regard se posant sur Marco, puis sur l’homme à terre. « Tu n’as pas l’autorisation de toucher à qui que ce soit. »

L’homme se releva, son arrogance vacillant face à la présence intimidante de Karim. « Je ne vais pas le laisser salir le nom de notre famille, » rétorqua-t-il, mais Karim ne lui laissa pas le temps de se défendre.

« Sors d’ici, maintenant, » ordonna Karim, sa voix pleine de menace. L’autre homme hésita un instant, puis se tourna pour partir, laissant Marco à terre, le regard perdu.

Je me précipitai vers Karim, qui se tenait droit, une aura de puissance autour de lui. « Est-ce que ça va ? » demandai-je, mon cœur battant toujours à toute allure.

Il se tourna vers moi, ses yeux sombres témoignant de la tension. « Oui, mais ça aurait pu dégénérer. On doit rester vigilants. »

Mais je voyais plus que cela dans son regard. La situation avait éveillé quelque chose en lui, une forme de responsabilité envers moi. Je n’étais plus simplement une présence à protéger.

Hara s’approcha, le regard sévère. « Vous devez tous deux comprendre que la violence est la norme ici. Si tu veux survivre, tu devras apprendre à la gérer, Luna. »

Karim me jeta un coup d'œil, et je savais qu’il voyait en moi plus qu’une simple compagne. J’étais devenue un élément de ce jeu, une pièce sur l’échiquier de la survie.

« Je suis prête, » dis-je avec détermination, réalisant que ma vie prenait un tournant que je n’avais jamais anticipé. Les dangers se multipliaient, mais je ne reculerais pas. J’allais me battre pour ma place, peu importe ce que cela impliquerait.

Alors que la musique reprenait doucement, je savais que tout avait changé. Je n’étais plus la simple spectatrice de ma vie. J’étais prête à entrer dans la danse, à affronter les défis qui se dresseraient sur mon chemin, et à comprendre les règles de ce monde où la loyauté et la force régnaient.

SANGUE DI LUNAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant