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L’ambiance de la fête battait son plein, les rires et les éclats de voix se mêlant à la musique. Je me sentais prise dans un tourbillon de sensations, le champagne pétillant me brûlant la gorge et l’excitation de la soirée me faisant oublier, ne serait-ce qu’un instant, la réalité qui m’entourait. Mais au fond de moi, une sourde inquiétude persistait, un instinct qui me disait que quelque chose n’allait pas.
Alors que je cherchais Karim dans la foule, je vis une silhouette familière, un homme aux traits anguleux et aux yeux sombres, se diriger vers moi. C’était Marco, un des hommes de main de Karim, connu pour son tempérament impulsif et son regard désapprobateur. Je frémis à l’idée de me retrouver seule avec lui, mais il m’interpella avant que je ne puisse m’éclipser.
« Luna ! » appela-t-il, un sourire aux lèvres qui ne présageait rien de bon. Je me forçai à sourire en retour, mais je sentais un frisson désagréable me parcourir l’échine.
« Qu’est-ce que tu veux, Marco ? » demandai-je, ma voix froide. Il s’avança, s’installant trop près de moi, et je reculai instinctivement.
« Juste un petit mot pour te rappeler que tu es toujours sous ma protection, » dit-il, son ton se faisant plus insistant. « Les hommes ici ont des envies, tu sais. Et certains d’entre eux pourraient penser que tu es… accessible. »
Mon cœur s’accéléra, et je sentis une colère sourde monter en moi. « Je ne suis pas une chose à protéger, Marco. Je sais me défendre. » J’étais prête à lui faire face, mais il ne sembla pas impressionné.
« Tu es belle, Luna, mais il faut être prudente. Tu ne veux pas donner de mauvaises idées, n’est-ce pas ? » Le sous-entendu était clair. Je me tenais là, fureur et défi dans le regard, mais à l’intérieur, je me sentais piégée.
Soudain, un groupe d’hommes s’approcha, des visages que je connaissais peu mais qui émettaient une aura de danger. Marco se tourna vers eux, comme pour les inviter à se joindre à notre conversation. Je sentis mon ventre se nouer. L’un d’eux, un homme grand et musclé avec des tatouages sur les bras, me dévisagea avec une intensité dérangeante.
« La petite a l’air d’être en quête de divertissement, » dit-il, sa voix grave résonnant dans l’espace. Mon cœur battait la chamade alors que je me tenais immobile, pétrifiée par la menace sous-jacente de ses paroles. Marco échangèrent un regard complice avec l’homme, et je réalisai qu’ils avaient tous les deux des intentions peu reluisantes.
« Éloigne-toi d’elle, » dit Marco d’un ton qui ne laissait pas place au doute, mais je pouvais sentir qu’il ne voulait pas réellement me défendre. Cela ne faisait que renforcer ma peur.
L’homme s’approcha un peu plus, un sourire dédaigneux sur les lèvres. « Elle a l’air d’aimer l’attention. Peut-être qu’elle voudrait un vrai homme. »
La panique m’envahit. Je reculai, cherchant une issue, mais je me sentais piégée, entourée par cette bande de prédateurs. Ils riaient, leurs rires résonnant comme un écho sinistre, et je savais que je devais agir rapidement.
« Laissez-moi tranquille, » murmurai-je, la voix tremblante, mais déterminée. Je sentais la colère et la peur se mêler en moi, comme un orage prêt à éclater.
Mais alors que la situation devenait de plus en plus tendue, une voix forte et autoritaire résonna dans la foule. « Qu’est-ce qui se passe ici ? » Karim. J’entendis son ton ferme, et je me tournai vers lui avec soulagement. Il était là, debout, imposant, entouré d’une aura de pouvoir qui écartait les hommes comme un vent tempétueux.
« Rien, juste une petite conversation, » répondit Marco d’un ton détaché, mais je pouvais lire l’anxiété sur son visage. Karim s’avança, ses yeux sombres se posant sur moi, puis sur les hommes qui m’entouraient. Je voyais son regard se durcir, et je savais que la situation allait changer.
« Je vous conseille de laisser Luna tranquille, » dit Karim, sa voix basse mais pleine de menace. « Si vous voulez continuer à respirer, vous feriez mieux de vous éclipser. »
L’homme tatoué échangea un regard avec ses camarades, et je sentis la tension dans l’air. Karim se tenait là, un rempart entre moi et le danger. Je pouvais sentir la peur se dissiper lentement, remplacée par une gratitude et une admiration grandissantes pour cet homme qui me défendait.
Les hommes échangèrent quelques murmures avant de reculer lentement, un sourire condescendant toujours sur leurs lèvres, mais je savais que Karim avait planté une graine de peur en eux. Ils ne s’opposeraient pas à lui. Ils n’osaient pas.
« Tu vas bien ? » demanda Karim, son ton plus doux, une inquiétude perceptible dans sa voix. J’hochai la tête, essayant de reprendre contenance. La colère, l’angoisse, tout cela se mêlait en moi, mais je me sentais en sécurité à ses côtés.
« J’étais juste en train de discuter avec Marco, » mentis-je, même si je savais que ma voix tremblait encore. « Je ne voulais pas de problèmes. »
« Écoute, ce n’est pas un endroit pour les femmes seules, » dit-il, son expression se durcissant à nouveau. « Tu dois être plus prudente. Je t’ai déjà dit de ne pas te retrouver seule ici. »
Je le regardai, ressentant un mélange de frustration et d’admiration. « Je peux me défendre, Karim. Je ne suis pas une proie. Je refuse d’être considérée comme telle. »
Il se pencha légèrement vers moi, un regard intense dans ses yeux. « Je le sais. Mais tu es dans un monde où la faiblesse peut être exploitée. Ne l’oublie jamais. » Ses mots résonnèrent dans ma tête, me rappelant que, malgré tout, la réalité était plus compliquée que ce que je pensais.
« Qu'est-ce que tu vas faire maintenant ? » demandai-je, ma voix plus forte. Je voulais savoir quel serait son prochain mouvement, mais je savais que la réponse n’était pas simple.
« Je vais m’assurer que tu es en sécurité, » répondit-il avec fermeté, son regard balayant la salle. « Tu es sous ma protection, et je ne laisserai pas ces hommes s’approcher de toi. »
Soudain, une agitation se fit sentir dans la foule. Des murmures s’élevèrent, et je remarquai un groupe de femmes s’approcher, toutes vêtues de robes élégantes. Au milieu se tenait Hara, l’une des femmes les plus influentes de la soirée. Elle avait une aura de mystère et de pouvoir qui attirait l’attention, et je sentis une tension se créer dans l’air.
Hara avança, un sourire énigmatique sur les lèvres. « Je vois que vous avez eu une petite altercation, » dit-elle en regardant Karim, puis moi. « Luna, tu dois être prudente dans ce monde. Certaines personnes ne reculeront devant rien. »
Karim hocha la tête, son regard toujours fixé sur moi. « Je le sais, Hara. Mais je vais veiller sur elle. »
« Il serait sage de garder un œil sur elle, » ajouta-t-elle, sa voix empreinte de sérieux. « Elle pourrait être une pièce maîtresse dans un jeu bien plus grand. »
Je ne comprenais pas exactement ce qu’elle voulait dire, mais l’intensité de son regard me fit comprendre que je venais d’entrer dans une sphère de complexité que je n’avais pas anticipée. Les alliances, les rivalités, tout cela était plus profond que je ne l’avais imaginé.
À cet instant, je réalisai que ma vie ne serait plus jamais la même. La soirée avait pris un tournant décisif, et je savais que je ne pouvais plus reculer. Les jeux de pouvoir, les menaces et les alliances allaient désormais rythmer mon existence. Et alors que je tenais fermement le bras de Karim, je me sentais prête à affronter tout ce qui viendrait, même si cela signifiait plonger encore plus profondément dans ce monde de danger.
