#3

10 1 0
                                    

---

Je marche dans les rues de Marseille, mon arme toujours glissée dans ma poche arrière. Chaque pas est une promesse de danger, chaque coin de rue un potentiel affrontement. Les pavés sont humides, et l'odeur de l'alcool flotte dans l'air. Je sais que je ne suis pas seule.

Des rires gras résonnent derrière moi. Je me retourne et vois trois hommes, leurs yeux brillants d'intention malveillante. « Regarde ça, les gars, une petite perdue dans la rue, » dit l'un d'eux, un sourire cruel étirant ses lèvres.

« T'as perdu ton chemin, poupée ? » lance un autre, s'approchant trop près. Je sens mon cœur s'accélérer. Ils veulent jouer.

« Allez, dégagez, » je réplique, la voix ferme. « Je ne suis pas là pour vos conneries. »

« Oh, mais ça a l'air amusant, » dit le troisième en s'avançant, un regard provocateur dans les yeux. Je sers les poings, prête à répliquer.

L'un des hommes, plus costaud, se jette sur moi. Je recule, esquivant son coup, mais il parvient à m'attraper par le bras. Je sens la colère monter en moi. « T'es vraiment qu'un lâche, » je gronde, et dans un mouvement rapide, je lui donne un coup de genou dans les côtes.

« Sale petite ! » crie-t-il en se ployant, mais ses potes ne s'arrêtent pas. Le deuxième me pousse, et je trébuche, le sol froid me rattrapant. Je roule sur le côté, me redresse et sort mon arme.

« Reculez ou je vous fais regretter votre connerie ! » Je pointe mon arme vers eux, le cœur battant, mais ils se moquent. « Qu'est-ce que tu vas faire avec ça, petite ? » ricane le plus grand, un sourire dédaigneux sur les lèvres.

Sans réfléchir, je tire un coup dans l'air. Le bruit résonne comme un coup de tonnerre, et ils stoppent net, leurs visages blanchissant. « C'est pas un jouet, bande de connards ! » je hurle, le ton de ma voix ne laissant aucun doute sur ma détermination.

Le premier homme se redresse, son arrogance s'effondre. « Tu veux jouer à la dure ? »

Je fais un pas en avant, balançant mon bras, et je touche l'un d'eux à la mâchoire avec un coup rapide. Il s'effondre, grognant de douleur. L'autre hésite, mais je n'attends pas. Je me retourne et lui assène un coup de pied dans les jambes, le faisant tomber.

« Quoi, vous voulez encore ? » je crie, le souffle court, alors que le dernier homme commence à reculer. « Vous avez perdu, les gars. Vous n'êtes pas assez pour moi ! »

L'adrénaline coule dans mes veines, mais je suis blessée. Une douleur sourde se répand dans mon flanc. Je m'en fous. Je me redresse, essuie le sang qui coule de ma lèvre. « Vous n'êtes rien sans vos petites blagues, » je lance en les regardant fuir.

Quand ils disparaissent dans la nuit, je reste là, tremblante. La colère se mélange à la douleur. Je respire profondément, écoutant le silence qui suit. Je me tourne pour partir, mais une silhouette attire mon attention. Une fille est assise sur un banc, l'air terrifié.

« Ça va ? » je demande, en m'approchant d'elle.

Elle lève les yeux, ses yeux brillants d'une peur palpable. « Je... je suis seule. Je ne sais pas où aller, » murmure-t-elle, sa voix tremblante.

« T'inquiète, je vais t'aider, » je dis, me forçant à afficher un sourire. Mais je sens les douleurs dans mon corps. J'essaie de ne pas montrer mes blessures. « Viens, on va se mettre à l'abri. »

Alors que nous marchons, je lui raconte un peu de moi. Je lui dis que la rue peut être un endroit dangereux, mais qu'il y a toujours des gens qui sont prêts à se battre pour ceux qui ne peuvent pas. Elle hoche la tête, reconnaissant l'angoisse dans mes yeux.

« Tu es forte, » dit-elle, admirative. « Je ne sais pas si je pourrais faire ça. »

« T'as pas le choix, » je réponds, réalisant que je ne suis pas si différente d'elle. « Chaque jour, on se bat. On survit. C'est la seule option qu'on a. »

Je traverse les ruelles sombres, chaque pas me tirant un peu plus vers l'épuisement. La douleur dans mon flanc me rappelle que la nuit a été brutale. Je parviens enfin à l'abri, un vieux bâtiment abandonné que d'autres ont transformé en refuge. Les murs décrépits cachent des secrets, mais ils m'offrent une certaine sécurité.

Dès que je pénètre à l'intérieur, une odeur d'humidité et de désespoir me frappe. Je peux voir quelques silhouettes floues assises dans des coins sombres, des gens qui partagent le même sort que moi. Une femme au visage marqué par les années lève les yeux vers moi.

« Tu as encore des problèmes, Luna ? » demande-t-elle d'un ton fatigué mais plein de compréhension.

« Ça va, » je mens en essayant d'afficher un sourire, mais je sens que la vérité est écrite sur mon visage. Je m'assois sur un vieux matelas usé, et la douleur se fait plus forte. Je ne peux pas ignorer les blessures plus longtemps.

« Laisse-moi voir, » dit-elle, s'approchant avec précaution. Elle est habituée à ce genre de situations. Je soupire et lève mon t-shirt, révélant une contusion qui commence à virer au bleu. « Ça a l'air moche, » murmure-t-elle en fouillant dans son sac.

« Ce n'est rien. Juste quelques idiots qui pensent que je suis un jeu, » je réponds, mais ma voix tremble. Elle sort un flacon de désinfectant et une bande, puis commence à nettoyer la plaie.

« Tu es trop dure avec toi-même, » dit-elle en s'appliquant. « Tu devrais te reposer. »

« Pas le temps, » je réponds brusquement. « Je dois rester sur mes gardes. Il y a trop de dangers ici. » Mes pensées reviennent aux hommes que j'ai affrontés. Leur mépris, leurs rires... Je les vois encore dans ma tête.

Elle finit de bander ma blessure et se redresse. « Ça ira mieux. Mais ne te laisse pas abattre, Luna. Tu as encore beaucoup à faire. »

« Oui, je sais, » je murmure, mais je sens l'incertitude peser sur mes épaules. La solitude et l'abandon, ces sentiments me rattrapent toujours.

Je me lève et fais quelques pas dans la pièce, tentant de m'habituer à la douleur. « Je vais voir si quelqu'un a besoin d'aide, » je dis, repoussant mes propres pensées.

Je sors de l'abri et me dirige vers une petite pièce à l'arrière, où quelques personnes discutent. Ils parlent de la nuit précédente, de ceux qu'ils ont croisés, et de ceux qui ont disparu. Une jeune fille, l'air affaiblie, se tient là, les larmes aux yeux.

« Qu'est-ce qui se passe ? » je demande, m'approchant d'elle.

« Ils ont pris mon frère, » dit-elle, la voix brisée. « Je ne sais pas où il est... »

Je sens une rage sourde monter en moi. Comment ces salauds peuvent-ils s'en prendre à des innocents ? « Je vais t'aider, » je déclare fermement. « Je vais le retrouver. »

« Mais comment ? » demande la jeune fille, incrédule.

« Je me battrais pour lui. Je sais où ils traînent. J'ai vu des choses. Je ne les laisserai pas faire. » Je serre les poings, la détermination brûlant en moi. Je ne peux pas laisser quelqu'un d'autre souffrir comme moi.

Je commence à rassembler ceux qui sont prêts à m'aider. L'atmosphère dans la pièce se charge de tension. « On y va tous ensemble. On les confronte, on ne se laisse pas faire, » je dis en regardant chaque personne dans les yeux.

Les regards s'échangent, l'hésitation palpable, mais la flamme de la solidarité commence à briller. J'entends une voix s'élever, « Oui, on est avec toi, Luna. » Les autres acquiescent, et je sens une vague d'énergie se former autour de moi.

Je ne sais pas ce qui nous attend, mais je sais que je ne suis pas seule. Je suis une tueuse, oui, mais je suis aussi une combattante. Je n'ai pas choisi cette vie, mais je ferai tout pour ceux qui en ont besoin.

---

SANGUE DI LUNAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant