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La nuit s’étirait autour de nous alors qu’on avançait dans l’obscurité. La ville d’Erevan avait un air mystérieux, avec ses bâtiments anciens qui semblaient chuchoter des secrets. Je pouvais sentir l’excitation mélangée à la tension dans l’air. On était là pour une mission, et je savais qu’on devait rester sur nos gardes.
« Tu sais où on va, Karim ? » ai-je demandé, le rythme de mes pas calqué sur les siens.
« Ouais, » a-t-il répondu, le regard déterminé. « On doit rencontrer un gars qui a des infos sur notre cible. Il se cache dans un coin un peu louche, mais on a pas le choix. »
Mon cœur s’est serré. Les coins louches étaient souvent peuplés de types pas très amicaux. « Tu veux dire que ça pourrait dégénérer ? »
Il a esquissé un sourire froid. « Ça pourrait, mais je compte sur toi pour garder la tête froide. T’es pas la première à devoir affronter ça. »
« Je sais, et je suis prête, » ai-je répondu, la détermination dans la voix. « On va les surprendre. »
On a traversé des ruelles étroites, l’odeur de l’alcool et de la fumée flottant dans l’air. Les lumières des néons clignotaient, créant une ambiance sombre mais électrique. Karim m’a fait signe de rester silencieuse alors qu’on approchait d’un petit bar au coin de la rue, un endroit que je n’aurais jamais choisi de fréquenter.
« Reste près de moi, » a murmuré Karim. « On entre, on prend les infos, et on se casse. Pas de jeux. »
Je me suis contentée de hocher la tête. Ce n’était pas le moment pour discuter. On a poussé la porte du bar, et un frisson a parcouru mon échine. L’intérieur était sombre, rempli de types assis autour de tables, échangeant des rires et des chuchotements. Tous les regards se sont tournés vers nous, et je pouvais sentir leur méfiance.
« Karim ! » a crié un homme à l’autre bout du bar, levant un verre en notre direction. « T’es pas mort, connard ! »
« Pas encore, » a répondu Karim, un sourire cynique aux lèvres. Il avait une façon de gérer ce genre de situations, une assurance qui m’inspirait. On s’est approchés de l’homme, un type avec un gros ventre et une barbe hirsute.
« T’as les infos, ou quoi ? » a demandé Karim, sans détourner le regard.
« Ouais, ouais, assieds-toi, » a-t-il dit, en gesticulant vers une table. « J’ai ce qu’il te faut, mais ça va te coûter. »
Je me suis installée à côté de Karim, l’observant attentivement. Je n’aimais pas l’odeur de ce type. Il y avait quelque chose de sournois dans sa manière de parler.
« Combien ? » a demandé Karim, impatient.
« Deux mille dollars. Pour tout savoir. »
Karim a grincé des dents. « T’es sûr que c’est pas un coup monté ? »
L’homme a levé les mains, feignant l’innocence. « Écoute, je ne suis pas là pour jouer. C’est risqué pour moi aussi, tu sais ? »
Karim a échangé un regard avec moi, et j’ai senti l’adrénaline monter. Je savais qu’on devait prendre des risques, mais est-ce que ça en valait vraiment la peine ?
« D’accord, » a finalement dit Karim, l’air déterminé. « On va le faire. Mais si tu nous fais un coup tordu, tu le regretteras. »
L’homme a souri, mais c’était un sourire qui ne me rassurait pas du tout. « Pas de souci, mon pote. T’as ma parole. »
Après quelques minutes tendues, il a commencé à nous donner des infos sur notre cible, un homme qui avait un passé bien sombre et qui pouvait nous mener à des réponses que Karim cherchait. Chaque détail qu’il fournissait était comme un fil qu’on tirait, révélant un tissu de mensonges et de trahisons.
Soudain, un bruit de verre brisé a retenti derrière nous. Je me suis retournée juste à temps pour voir un groupe de types se lever de leurs sièges, leurs visages plein de haine.
« Hé, regardez qui vient ici ! » a crié l’un d’eux, un grand gars aux muscles saillants. « Les petits nouveaux ! »
Karim a serré le poing. « On se casse, Luna. Maintenant. »
Mais avant qu’on ne puisse bouger, le type a avancé, un sourire provocateur sur les lèvres. « Qu’est-ce que vous faites ici, les gamins ? Ce n’est pas un endroit pour des faiblards. »
« On a pas de temps à perdre, » a dit Karim, la tension dans sa voix.
J’ai senti ma colère monter. « On n’est pas là pour vos conneries. Laisse-nous tranquille. »
Le gars a éclaté de rire. « Oh, regarde, la petite veut jouer. »
C’est là que tout a basculé. Dans un éclair de mouvement, le gars s’est approché de moi, son intention claire. Je n’ai pas hésité. J’ai poussé Karim d’un côté et j’ai fait face à l’homme, prête à me battre. Je savais que je n’étais pas là pour reculer.
« Si tu t’approches encore, je te fais regretter d’être né, » ai-je craché, ma voix pleine de défi.
Karim a saisi mon bras, mais je n’allais pas laisser ce type m’intimider. Je savais me battre, et j’allais le prouver.
« Laisse-la, abruti ! » a hurlé Karim, prêt à intervenir.
Mais avant qu’il ne puisse faire quoi que ce soit, le type s’est jeté sur moi. J’ai réagi instinctivement, balançant un coup de poing qui l’a surpris. Il a reculé, mais il n’a pas tardé à revenir à la charge.
C’est à ce moment-là que Karim a sauté entre nous, sa présence imposante faisant reculer l’homme. « Tu veux voir ce que ça fait de t’attaquer à quelqu’un qui sait se battre ? »
La situation était explosive. Les types du bar avaient commencé à s’agiter, des murmures s’élevant dans l’air chargé de tension. Je savais qu’on avait fait un faux pas.
Karim m’a attrapée par le bras. « On se casse, maintenant ! »
On a commencé à reculer, mais l’autre groupe s’est approché, un regard plein de fureur sur leurs visages. « Vous pouvez pas partir comme ça, » a déclaré le leader, un regard mauvais.
Je n’étais pas prête à me laisser faire. « Alors viens, si tu veux te battre ! » ai-je défié, prête à défendre ma position.
Karim m’a retenue. « Non, Luna, ce n’est pas le moment. On a ce qu’il nous faut. »
Finalement, on a réussi à se frayer un chemin vers la sortie, le regard de l’homme me brûlant dans le dos. Une fois dehors, l’air frais m’a frappé au visage, mais l’adrénaline ne s’était pas dissipée.
« On doit dégagerd'ici, » a dit Karim, son ton urgent.
Je savais qu’il avait raison, mais la colère bouillonnait en moi. « Je peux me battre, tu sais. Je ne suis pas là pour me faire marcher sur les pieds. »
Il a regardé dans mes yeux, son expression plus sérieuse que jamais. « Je le sais, mais parfois, il faut savoir choisir ses batailles. Ce n’est pas la fin, Luna. »
On a commencé à marcher rapidement dans la nuit, l’ambiance sombre et lourde. Je savais que notre mission n’était pas terminée, et que d’autres combats nous attendaient. Mais une chose était claire : je n’étais pas là pour reculer. J’étais prête à me battre pour ce en quoi je croyais, et rien ne m’arrêterait.
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SANGUE DI LUNA
Action"Une tueuse malgré elle, un leader impitoyable, une haine explosive. Entre missions, survie et mariages forcés, Luna et Karim s'affrontent dans un Naples où le danger règne et les abandonnés n'ont plus de choix."