Derrière l'objectif

CHAPITRE 49 - Le goût de la victoire

🌼

I  DIMANCHE 5 MAI 2024  I

— DIMANCHE 16H00 —

La cérémonie de renouvellement des vœux de mariage de mes parents est magnifique. Le jardin est soigneusement décoré, chaque détail délicatement pensé, les fleurs éclatantes de couleurs vives et les rubans flottant doucement sous le léger vent d'Angleterre. Je devrais être complètement absorbée par le bonheur de mes parents, mais, malgré moi, mon esprit s'échappe sans cesse vers Miami, où Lando se prépare pour la course.

La voix de mon père qui prononce ses vœux m'interrompt. Il regarde ma mère avec tant de tendresse que j'en ai un pincement au cœur, un mélange de bonheur pour eux et de solitude. Je tente de me concentrer, mais tout ce que je ressens, c'est cette envie de partager ce moment avec Lando, de vivre avec lui cette journée importante de son côté du monde.

Je jette un coup d'œil à mon téléphone, discrètement dissimulé dans ma main. Pas de nouvelles. Je me dis qu'il doit être déjà en réunion. Une petite vague d'angoisse monte en moi. Je ne suis pas là pour le soutenir, pour l'encourager comme d'habitude.

Après la cérémonie, je m'écarte légèrement pour trouver un endroit plus calme, sous un grand chêne qui ombrage le jardin de la salle des fêtes que mes parents avaient loué pour l'occasion. J'ouvre mon téléphone et actualise les réseaux sociaux, guettant chaque détail sur la course. Puis je tombe sur une photo de Lando dans la pitlane, avec cet air concentré. Mon cœur se serre d'un mélange d'admiration et de nostalgie.

— DIMANCHE 20H45 —

Après une longue après-midi de fête, je m'installe dans le salon familial, seule face à l'écran, tandis que mes parents continuent à vaquer à leurs occupations. Mon père est absorbé par son téléphone, et ma mère se prépare un thé dans la cuisine ouverte sur le salon. Moi, je n'ai qu'un seul objectif : voir Lando courir, même de loin.

Je zappe nerveusement jusqu'à la chaîne de la course, et tout à coup, la familiarité de la scène prend vie sur l'écran. La caméra passe d'un angle à l'autre, un ballet de tension entre les voitures et les stands. Mais c'est le point de vue de Lando que j'attends avec impatience. Quand sa caméra embarquée apparaît, la distance entre nous me frappe brutalement. Il est là, juste derrière cet écran, à quelques milliers de kilomètres, prêt à vivre un moment intense, sans que je sois à ses côtés pour lui donner un sourire d'encouragement.

Une vague de stress monte en moi alors que je le vois, concentré, les mains fermement agrippées au volant, son casque masquant une partie de son visage, mais son regard reste fixé sur la piste où le départ va bientôt être lancé.

Je ferme les yeux un instant, murmurant en silence les mots que je n'ai pas pu lui dire avant qu'il ne prenne le départ :

*Vas-y, Lando. Tu es incroyable. Je suis là avec toi, même de loin.*

Je suis encore plongée dans mes pensées, à murmurer pour moi-même, quand la voix de mon père rompt ce moment fragile.

P : Ça dure combien de temps, ton truc ? Parce que franchement, je n'ai pas envie de me coltiner ça pendant des heures. Dit-il en levant les yeux de son téléphone, un air légèrement exaspéré sur le visage.