Les Enfants du Soleil (tome 2)

38/ Liberté chérie

1789, Ca ira mon amour - Rod Janois

Alexia

Quand Alexia arriva à l'appartement avec Hope, ils étaient presque tous en tenue par balle, anti flammes, avec masque à gaz sur le côté et tout l'équipement nécessaire. Juan et Raquel avaient sorti les armes et c'était plutôt impressionnant. Elle les regarda tous, elle se sentait si petite à côté d'eux. Mais quand elle croisa le sourire de Jake, elle se détendit un peu.

- Le but est de sauver le plus de monde possible, expliqua Juan. On a des camions rebelles qui attendent aux sorties de la ville. Alexia, ta tenue est particulière. Tu as juste à appuyer pour que le tissu devienne de la couleur de l'uniforme militaire. Ça peut te servir. Par contre, il est un peu galère à mettre. Les Jensen ? Un volontaire pour l'aider et la briefer sur le combat pendant qu'avec Raquel on se charge des armes et de tout ce qu'on a dans le garage.

- Je veux bien, lâcha Jake en s'avançant jusqu'à elle.

Il l'accompagna dans sa chambre, où se trouvait la tenue, étalée sur son lit. Elle déglutit. C »était du sérieux. Dans quoi est-ce qu'elle s'embarquait ? Il ne suffirait pas de soigner les blessures à l'arrière cette fois. Elle allait combattre.

- Bon pour la tenue, tout va bien, enfin, faut juste t'aider à la fermer dans le dos et à mettre les lanières qui sont ton gilet par balle. Pour le combat c'est simple. Je te laisse te changer tu me dis quand tu as fini, comme ça je t'aide à le mettre et je te briefe pour le combat...

Elle le repoussa alors doucement. Ça n'allait pas. Rien n'allait. Pourquoi ne la rassurait-il pas ? Pourquoi ce ton si froid, comme s'ils ne se connaissaient pas ?

- Stop. J'ai l'impression que tu es crispé quand tu me parles.

Elle soupira et recula un peu.

- Je ne sais pas si j'ai fait quelque chose de mal, ou si c'est en lien avec la bataille, mais dans ce cas-là dis-moi, aide-moi, parce que là je ne comprends plus rien. Je sais que ce n'est pas le moment. Qu'on a autre chose à faire, que tu dois penser que je fais l'enfant...

- Alexia, ce n'est pas le moment.

Alexia... finit les surnoms. Jake reprenait son rôle de pseudo officier distant. Elle ne comprenait pas.

- On est un peu tous sur les nerfs. On parlera plus au calme quand ce sera fini mais c'est tout. Pense au fait que tu vas y arriver. Maintenant, s'il te plaît change toi, et après écoute moi, j'ai des choses importantes à t'expliquer.

Il passa ses mains dans ces cheveux avant de se retourner et d'enfiler ses lunettes. Visiblement, il était aussi tendu qu'elle.

Elle lui lança un regard avant de claquer la porte de la salle de bains et d'aller se changer. Elle fixa son reflet dans le miroir un moment. Les larmes lui montaient aux yeux. Elle souffla un grand coup et s'agrippa au rebord du lavabo. Juan ne l'enverrait pas au combat s'il pensait qu'elle n'en était pas capable. C'était la seule chose qui la rassurait. Elle enfila la combinaison, les chaussures et toute la tenue, avant de ramener ses cheveux en une simple queue de cheval basse qu'elle tressa par la suite. Elle ressortit alors de la salle de bains et se mit dos à Jake pour qu'il l'aide. Elle avait envie de pleurer et de le gifler à la fois, mais elle savait que ça ne servirait à rien. Au moment où elle avait le plus besoin de lui, il la laissait tomber.

Jake finit par attacher la tenue d'Alexia avant de soupirer et de se reculer.

- C'est simple, on essaie de se répartir les différents bâtiments. Des agents du QG du Colonel Miller sont venus pour nous aider. On essaye de faire le moins de dégâts et de sauver les personnes que l'on peut sauver et recruter dans nos rangs. Faudra faire gaffe aussi aux fanfarons qui, en plus des militaires, penseront sûrement que nous attaquer car on est des rebelles, vaut le coup. Tu es avec une équipe dirigée par le Lieutenant Prambs. Vous serez près du lycée, comme ça si tu vois tes contacts tu pourras agir. J'ai rien à dire d'autre, mise à part qu'il faudra que tu fasses attention et que tu écoutes bien les ordres de Prambs, même si tu ne l'aimes pas...