36/ Le début des ennuis

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Something in the orange - Zach Bryan 

Alexia

Les jours qui suivirent, Alexia utilisa chaque minute de temps libre pour dévorer le livre que madame Rivera lui avait prêté. Chaque ligne, chaque paragraphe, la portait à croire que sa professeure de français était tout sauf une adepte des lois du Général. On remettait en cause les principes éthiques des centres. On parlait des rebelles comme un mouvement politique violent, certes, mais pas forcément dénué de sens. L'auteur critiquait librement la société telle qu'elle était depuis l'apocalypse. Ce livre aurait dû être brûlé, et en aucun cas mis dans les mains d'élèves par une professeure censée représenter l'état. Malgré tout, elle l'avait fait.

Elle ne pouvait s'empêcher de faire des liens avec Sam. Si elle n'était pas si prise par sa lecture, elle aurait pu écrire des pages de son journal sur ce qui s'était déroulé après que Marie lui ait jeté son verre à la cafétéria. Il ne l'avait pas dénoncé, et surtout, il était resté le même qu'avant Elle n'avait réussi à déceler aucun changement dans leur relation depuis, si ce n'est qu'ils se rapprochaient chaque jour un peu plus. Elle était certaine qu'il couvrait d'autres personnes. Il avait peut-être un pouvoir lui-même. Mais elle ne voulait pas essayer de le faire parler, au risque qu'il ne se referme. Elle avait bien compris qu'elle n'avait aucune attention de lui livrer quoi que ce soit comme informations. Mais en toute logique, s'il y avait une personne qui pouvait être au courant de quelque chose, c'était madame Rivera. Elle était leur professeure depuis plusieurs années. Elle avait forcément vu quelque chose. Tout indiquait dans son attitude qu'elle protégeait peut-être ses élèves des centres. C'était elle qu'elle allait interroger.

Ainsi, deux jours plus tard, une fois le livre terminé, elle se dirigea vers la salle des professeurs et frappa à la porte.

- Bonjour, je voudrais parler à madame Rivera s'il vous plaît. J'ai des questions à lui poser sur les anciens cours, je viens juste d'arriver et je suis un peu perdue... expliqua-t-elle à l'homme qui lui ouvrit.

L'homme hocha la tête et se retourna.

- Caroline ? On te demande, cria alors l'homme en lâchant la poignée.

Lorsqu'elle arriva, Alexia remarqua tout de suite son air inquiet.

- Lisa ? Qui-a-t-il ? Est-ce que tu vas bien ? demanda-t-elle en quittant la salle des professeurs pour se retrouver seule avec Alexia dans le couloir

- Est-ce qu'on peut parler que toutes les deux ? S'il vous plaît... Quelque part où on sera tranquilles.

Madame Rivera hocha la tête. Puis elle emmena Alexia à la chapelle, située au centre à l'écart du bâtiment principal.

C'était une petite salle, où se trouvait un alignement de quelques bancs de bois. Devant elles, se dressait un autel, recouvert d'un drap blanc. On n'entendait plus le bruit de dehors. Ici, elles étaient seules et au calme. Elle se sentit tout de suite apaisée.

- Personne ne vient ici, sourit la jeune femme avant de s'assoir sur un des bancs et de regarder Alexia. Je t'écoute ?

- Ça peut vous paraître bizarre comme question, mais imaginons que j'ai une amie avec un pouvoir, vous la dénonceriez si elle venait se confier à vous ?

Alexia scrutait le moindre de ses faits et gestes. Elle essayait de voir si elle était sincère, ce qu'elle allait répondre. Mais encore une fois, elle eut le droit à une déclaration franche.

- Non. Cette jeune fille n'a rien demandé je n'aurais aucune raison de la dénoncer. Je n'infligerai à personne la sentence des Centres. Mais où veux-tu en venir en me disant cela ?

Les Enfants du Soleil (tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant