Deus Treize...

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Le Golem...

Dédié à...

Je suis assis, front en main, courbé, sans recours,
Las, balloté, pensif, et, soudain, si lointain,
Assis, face à des récifs, à fleur d'eau, sans jour,
Où, perce, le cri d'une tortue, qui, m'étreint...

Je ne sais plus, il y a un instant, à peine,
Yeux perdus, dans le vague-flou, à la fenêtre,
Et, là, je suis, ailleurs, naufragé pathogène,
Scrutant les flots, à la recherche de mon Être...

Soudain, je reconnais, l'océan de mes pleurs,
Le blanchissement des coraux, miroir du Requiem,
Eux-aussi, sous l'effet de serre, se meurent,
En cette eau acide, où, le déchet, est, moi-même...

Je ne suis plus que ce Golem inachevé,
Ce veule pantin d'argile, incapable, et, triste,
Façonné, des ruines de mon humanité :
Mon destin est-il, donc, Kabbale judaïste ?

Insoumis à ce sort, à nouveau, je m'évade,
Vers un récif, sombre, de pierres frangeantes,
Sorte d'immense monolithe de Pléiade,
Où, à présent, je promène mon âme errante...

À mes pieds, ce roc, ne semble, en rien, autochtone,
Je m'interroge : est-ce, aussi, ma création ?
N'est-ce là qu'un fugitif néant allophone,
Ou, plutôt, le Mausolée de mes illusions ?

Si c'est l'absurde infortune, qui, m'a mis, là,
Je dois lutter, afin que ma pensée se fige,
Et, peut-être, aussi, prier, que ce rocher froid,
S'évanouisse, au moyen d'un vers à prodige...

Sinon, il ne me restera plus, au final,
Qu'à demander, ma grâce, au Prince des poètes,
Car, sans ménagement, Muse, ou, cérémonial,
J'ai été, ici, exhilé, comme une bête...

Lui, me soufflera, qui est cet Auteur Tragique,
Ce Dieu, ou, Prophète, dont je suis le jouet,
Afin que s'achèvent, le funeste et l'épique,
Qui, de mon destin, sont, le Sceau et l'Arrêt...

Je suis, donc, seul, sur ce socle de Némésis,
À qui, je n'ai, il est vrai, jamais, composé d'Hymne,
Et, qui, pourtant, me retient sur cet édifice,
Juste, au nom du voeu, vengeur, de ma Léonine...

Désormais, nul autre choix, que fermer fenêtre,
Quérir, d'une Ode à la vie, cette liberté,
Et, d'abjurer, cet Amour qui aurait pu être,
Car, demain, le temps sera venu, d'oublier...

À ces mots, le Temple d'Éros, devient, Tombeau,
Le voilà, qui, s'enfonce dans mon océan,
Alors, qu'une paisible tortue à grelot,
Émergeant, comme moi, sonne glas du néant...

Ténébrio, le 20 juin 2015, à 10 H15...

Inner seasons...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant