WN37

962 52 36
                                    

Chapitre 37 : On m'a dit.

On m'a dit qu'elle voulait prendre l'air. Que ses cheveux se baladaient dans le vent, voltigeant autour d'elle. Que l'air qui lui foutait le visage lui fit du bien. On m'a dit qu'à cette instant précis, elle était heureuse en oubliant tout ce qu'il l'entourait. On m'a dit qu'elle avait fermé les yeux pour rêver mais qu'elle ne les avait pas réouvert.

Je me rendis chez la tante de Manon après avoir rassemblé tout le semblant de courage que j'avais. Je toqua contre la porte blanche quelques coups avant d'entendre des pas se rapprochant d'où je me tenais.
Une belle brune ouvrit la porte et me regarda de haut en bas.
-Oui ?
-Bonsoir, c'est pour voir Manon.
Son regard se changea en braise. Il brula ma peau jusqu'à faire rougir mes joues.
-C'est vous le pédophile alors ?
-Je ne suis pas un pédophile, j-je l'aime.
-Vous êtes juste un pédophile. Elle n'est pas , et c'est mieux comme ça.
-Qu'est-ce-que vous lui avait dit encore ?
Je pris ses épaules entre mes mains pour la secouer un peu. Toute gène disparu de mon être pour laisser place à ma colère.
-Elle a besoin de vous dans sa vie, elle vous aime plus que tout, vous êtes sa seule famille alors qu'est-ce-que vous lui avez dit pour qu'elle parte ?
Je vis les yeux chocolats de sa tante se remplirent de perles salées avant de sentir ses mains froides retirer les miennes de ses épaules.
-Je lui ai dit ce qu'elle devait entendre même si je devais le regrettais.
-C'était quoi ?
Je commençais à sentir les battements de mon cœur s'accélérer.
-Elle savait que vous viendrez, et elle m'a dit qu'il fallait qu'on lise la dernière page.
-On la lira mais dites moi ce que vous lui avez dit. S'il vous plaît.
Elle prit une grande inspiration avant de se lancer.
-Je lui ai dit qu'elle ne méritait pas sa vie, qu'elle était égoïste e-et je suis horrible...
-Je lui ai dit que j'arrêtais de me battre pour elle, que j'en avais plus rien à foutre.
Elle se mit à pleurer devant moi et malgré tout ce qu'elle a sortit à mon amoureuse, qui était absolument immonde de sa part, je la pris maladroitement dans mes bras. On rentra dans le salon et elle s'assied sur le canapé brun. Sa tante se calma un peu et me lança un regard.
-E-est-ce-qu'on peut lire cette dernière page ?
-Oh, euh ouais.
Je sortis le journal de la poche interne de mon blouson avant de m'asseoir près de sa tante.
-C'est dans son journal, la dernière page.
-Tu as volé son journal ?
-Elle me l'a donné.
-Jamais elle ne te l'aur-
-Elle m'aime. Elle me l'a prêté pour que je comprenne. Que je la comprenne.
Elle se tut, sûrement pour assimiler ce que je lui ai dis mais je m'en fou à ce moment précis. Je veux juste lire la page de Manon et savoir où elle est. Le téléphone sonna derrière nous mais la jeune brune ne se leva pas pour répondre, laissant les quelques sonneries s'évaporer dans l'air pesante de la maison. Le bip du répondeur s'éléva en même temps qu'une voix masculine.
"Bonsoir Mademoiselle Parker, je suis le docteur Dura de l'hôpital Est Mountain. Je... Je n'aime pas le faire sur le répondeur mais c'est assez important. On vous attends à l'hôpital au plus vite car, je dois vous prévenir que votre nièce a eu un accident de voiture il y a une heure et, malheureusement elle n'a pas survécu. Mes sincères condoléances. "
Le monde s'arrêta de tourner. Ma respiration s'est coupée en même temps que la phrase du docteur se répétait dans ma tête. Elle est morte ? Morte ? Partit à jamais ? Impossible.
Je me dirigeais vers cette putain de dernière page comme pour chercher une réponse, comme pour savoir si c'était vrai mais ce que je lus me rendis encore plus mal. Des larmes se formèrent et glissèrent sur mes joues. Une colère innonda mon corps et j'eus l'impression d'être seul, tout seul dans ce néant. Le journal de ma bien-aimée tomba de mes mains et s'étala à terre, laissant le dernier texte à vu de sa tante qui s'était ruée sur le téléphone en pleurant.
Je sortis de la maison en titubant, éclatant au passage mon poing contre le mur. Du sang gicla de mes phalanges mais je m'en tapais. Putain, j'ai mal. Mal dans tout mon être, mort tout comme celle que j'aime. Les larmes coulaient tout autant que le sang de ma main droite. Le texte de Manon sans cesse dans ma tête.
J'ai tout perdu. Je suis mort.

"On m'a dit qu'elle voulait prendre l'air. Que ses cheveux se baladaient dans le vent, voltigeant autour d'elle. Que l'air qui lui foutait le visage lui fit du bien. On m'a dit qu'à cette instant précis, elle était heureuse en oubliant tout ce qu'il l'entourait. On m'a dit qu'elle avait fermé les yeux pour rêver mais qu'elle ne les avait pas réouvert.
À jamais je t'aimerais Zach, à jamais je ne toublierais même jusqu'à ma mort. "

-C'est la fin de Why Not ? Elle vous plaît ? Vous ne vous attendiez pas à ça n'est-ce pas ? Merci pour les lues/votes/coms ! C'est super ! Merci d'avoir suivi mon histoire ! Rendez-vous aux prochaines !
Multimédia : Zach à la fin.-

Why not ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant