Aujourd'hui, Duke a eu 19 ans. C'était un grand jour paraissait-il, et pourtant moi je m'en foutais. Le genre de jour comme les autres.
Je ne le voyais pas plus grand ou plus mature, c'était le même avec une seule journée de différence. Et pourtant, d'après mes parents, il avait changé, mûri et tout le baratin que je n'avais aucunement envie d'écouter.
Je lui ai offert un pull, rien de spécial, je n'avais pas assez.
- Viens danser petit frère, ma nouvelle copine a pleins d'amies canons qui pourrait te plaire. Conseilla-t-il alors que je restais enfermé dans ma chambre.
En bas, c'était le carnage, la fête de mon frére. Papa et maman ont bien voulu lui laisser la maison pour cette nuit, je n'y croyais pas, alors c'est ça la liberté d'avoir 19 ans ? Je suis quand même descendu, voulant baisser la musique et ayant la gorge largement trop sèche.
Maman m'avait raconté que Duke avait eu de la chance que son anniversaire puisse tomber sur ce vendredi, elle devait rendre visite à grand-mère. Les marches ont grincés quand je suis descendu, le boucan était juste abominable.
La musique sonnait horriblement fort et peu de personnes dansaient, tous vautrés sur le canapé ou sur le sol, soûls, en train de se bécoter. J'aurais craché mes tripes si je n'avais pas remarqué le gâteau de mon frère, alors posé sur la table.
J'ai pris deux parts et un verre de bière. Mieux valait profiter de ce buffet. J'ai baissé le son et quelques personnes ont râlé, mais je m'en foutais. Ils étaient chez moi après tout.
Je croisai mon frère dans un coin avec sa nouvelle copine et son tie and dye rose. J'ai froncé les sourcils, ça ne lui allait pas vraiment. Mais je me suis abstenu de le lui remarquer. Les filles se vexaient facilement et je le savais pertinemment.
- Tu t'appelles comment ? Demanda une voix enjouée.
Ces mots se firent entendre de nulle part, je me suis retourné, personne. Puis on toucha mon épaule et je vis enfin mon soi-disant locuteur.
C'était une fille aux cheveux mi-longs rouges. Elle était tout sourire.
- Alors c'est quoi ton nom ? Insista-t-elle.
J'ai haussé un sourcil. Qu'est-ce qu'elle me voulait ? Pourquoi venait-elle me parler ?
- Ça ne te regarde pas.
Et j'ai tracé. Je n'aimais pas les filles de ce genre, sociables, bourrées de bonheur, sûres d'elles et avec ce petit sourire espiègle. Ce genre de personnes me foutait les boules et je ne les aimais pas.
- Moi c'est Chrystal. Lança la même voix derrière moi.
Je devais avouer que c'était un joli nom, original et très spécial. Je me suis tourné vers elle et ai haussé les épaules.
- Ça ne me regarde pas.
Un « je m'en fous » aurait été plus approprié mais légèrement déplacé surtout qu'elle avait l'air de prendre ça à cœur.
Je suis monté à l'étage, me suis enfermé dans ma chambre avant de manger ma première part de gâteau au chocolat.
Le gâteau était trop sucré mais j'avais quand même tout englouti, j'étais d'humeur à manger.
La musique avait changé pour passer à quelque chose de plus lent, puis j'ai entendu sa voix, ma Lana Del Rey. Je me suis arrêté car j'y étais presque obligé.
J'ai ouvert la porte et je me suis assis sur les marches, j'ai regardé le mur tout en m'emplissant les oreilles de sa voix. Le verre de bière terminé, j'ai fredonné un petit air de la chanson.
'Don't make me sad, don't make me cry
Sometimes love is not enough and the road gets tough
I don't know why
Keep making me laugh, let's go get high
The road is long, we carry on
Try to have fun in the meantime'La musique s'est terminée prématurément, les gens avaient changé de chanson pour passer à quelque de chose de plus banal. J'ai fermé les yeux avant de me repasser en boucle les paroles de la chanson.
Je suis rentré dans ma chambre, frustré. La deuxième part fut vite engloutie. J'ai remis 'Born to die' en boucle avant de m'enfoncer dans une bulle si hypnotisante que j'en perdis la notion du temps.
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Wow, 850 vues, merci infiniment. C'est juste dingue omfg. ♥︎
Petit gif de ma queen et les paroles de la chanson :)Bis, elo
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Trente minutes
Teen FictionQuand un trajet de trente minutes s'avère être l'équivalent de toute une vie. © larmesmauves - 2015