Les disputes dans le bus restaient les plus énervantes. Elles étaient causées par de gestes idiots et les voix montaient en crescendo. Un vrai opéra.
Ce matin, ce fut une vieille habituée du bus d'une peau sombre ébène avec son caddie derrière elle. L'autre femme n'était autre qu'une adulte un peu de mauvais poil, terriblement pâle et habillée d'une chemise non repassée et d'une terrible jupe droite.
Je les regardais se lancer des piques à propos de leurs origines. Je ne comprenais absolument pas la raison de tout ce boucan mais restais de marbre face à la situation. Ce n'était pas mes affaires.
Puis la femme au caddie me lança un regard qui voulait tout dire. Elle avait besoin d'une aide, d'un appui. Je n'ai pas bronché, je n'ai pas bougé, je l'ai regardé me supplier du regard. C'était le genre de femme à aller tôt le matin au marché, pour troquer quelques kilogrammes de pommes pas cher et de bonnes salades bien vertes. Elle avait l'air d'avoir de nombreux enfants, de la même couleur de peau aux yeux brillants comme des étoiles. Un mari agréable, un peu macho sur les bords qui regardaient ses enfants grandir alors que certains se mettaient à fréquenter de mauvaises cités.
L'idée de la voir s'aventurer dans une énorme dispute avec son fils ainé me semblait presque réaliste. Dealer de drogue, un peu de cons', les sacs Gucci et les voitures de luxe. Les immeubles abandonnés. De ses yeux, une ribambelle d'autres vies me monta à l'esprit. Ça me semblait fou.
Je sortis à la station suivante alors que la dispute devenait une bagarre et que le monde dans le bus s'était mis à ne plus respirer. Ça partait trop loin. Mais je m'en foutais, je sortais.
Le pied par terre, un énorme poids s'abattit sur mes épaules. Les évènements de la veille me revinrent en mémoire et je me mis à presser le pas, stressé par mes pensées vagabondes.
- Respire mec. Lança quelqu'un alors que de la fumée de clope me chatouillait le visage.
Je me tournai légèrement vers Théodore qui faisait le premier pas. Je sentais que notre réconciliation était proche mais j'avais du mal à me l'avouer. Trop facile j'crois.
- J'ai l'air si désespéré que ça ? Demandai-je en entrant dans le tabac.
Il me suivit à l'intérieur et j'achetai un paquet de 100's et quelques filtres me restant encore du tabac à rouler. Dehors, le briquet à la main, je calai une cigarette entre mes lèvres, humidifiant légèrement le bout par la pression de ma bouche et l'allumai. La fumée répondit à mon besoin de manque et mon corps se détendit légèrement.
- Isa' organise une soirée ce soir, ça te dit ? Demain y a pas cours, journée pédagogique. Commença-t-il en toussant légèrement pour étouffer le silence qui augmentait à chacun de nos pas.
La discussion de ce soir-là avait été mise dans un coin de nos esprits. J'hochai légèrement la tête alors qu'il souriait grandement. J'avais besoin de me changer les idées.
- Mon frère et sa bande se ramèneront non ? Marmonnai-je d'un ton accablant.
Théodore me fit une légère grimace. J'espérais ne croiser aucune personne familière, juste moi et un fauteuil, des flots d'alcool et être intensément plongé dans les vaps de l'univers.
***
Puis-je vous remercier pour les 9 000 vues? mais wtf les gens, vous êtes tarés *donne pleins de câlins virtuels* merciiiii
Je vous nem tellement fort et désolée du retard :c
(chapitre simple que j'aime beaucoup au fond)
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Trente minutes
Teen FictionQuand un trajet de trente minutes s'avère être l'équivalent de toute une vie. © larmesmauves - 2015