Trente minutes

dix-sept ✵ mots

Le seul adjectif qui aurait pu me tenter pour caractériser cette discussion, fut, j'imagine : troublant. Tout dans ses mots semblaient irréels, comme impossible à reformuler. J'ai essayé de repasser en boucle tout ce qu'elle disait pendant mon cours de maths, mais rien ne voulait venir. Tout avait l'air de s'effacer comme par magie. Et je n'aimais pas cette idée.

- Tu fumes beaucoup. Remarqua-t-elle assise sur le banc, après m'avoir fait la bise.

Ce fut la première fois et ce détail, si simple se dressa dans mon esprit quand elle le fit. L'idée de m'intéresser à ce simple geste ressemblait incroyablement à un fait dépourvu de sens.

J'hochais la tête alors qu'elle se mettait à sourire. Quelques mèches rouges tombant sur son visage et sa peau laiteuse.

- Tu as toujours été aussi pâle ? Demandai-je alors que ma clope commençait à s'éteindre.

Par réflexe, elle se toucha les joues, la main, chaque partie de peau exposée. Elle ferma les yeux et poussa un long soupir.

- J'aimerai bien être bronzée mais c'est difficile avec ma peau livide. Expliqua-t-elle.

Ce n'était que des détails superflus mais j'essayai, vainement, de trouver des raisons possibles à sa détresse, sa dépression, son mode de vie.

Un silence s'installa, ses joues formaient toujours ce petit sourire doux qui m'inspirait de la curiosité.

- C'est normal de sourire autant ? Continuai-je en touchant un point sensible.

Son sourire s'évanouit.

Je ne souriais que très rarement, beaucoup me surnommaient le blasé. Je n'étais pas très positif, ni trop péjoratif. Pourtant elle, semblait être souriante, pétillante mais si péjorative au fond d'elle.

- Tu veux savoir qui je suis et pourquoi je suis comme ça c'est ça ? Demanda-t-elle en se tournant vers moi plongeant ses yeux verts kaki dans les miens.

Je n'eus pas le cran d'hocher la tête. Je ne fis rien, sortis le sandwich de mon sac et entrepris de le manger.

- Ah oui, c'est vrai que tu aimes bien ignorer les gens.

Sa remarque tordit légèrement mon cœur. J'avais l'impression qu'elle ressortait quelque chose de simple et le transformait de manière tordue, mauvaise et presque moqueuse.

- Sûrement. Répondis-je en lui faisant un sourire sarcastique.

Chrystal attacha ses cheveux en une queue de cheval avant de sortir un peu de maquillage de son sac. Des tubes sortirent de ses trousses et je la vis cacher ses cernes violâtres avec une couche.

- Ça n'a servi à rien d'être venue te voir, tu ne réponds même pas à mes questions. Je te voyais comme un gars genre comme ton frère qui aurait du potentiel pour être quelqu'un à qui parler de façon cool. Mais franchement Aris, t'es vraiment qu'un naze. Lança-t-elle en se levant, alors que je restai surpris par ses mots.

Sur le coup, je compris qu'en cachant ses cernes, elle semblait plus à la « Chrystal » que j'avais vu à la fête. Sans, elle semblait plus elle-même.

- Duke est parfait et je suis naze c'est vrai. Murmurai-je dans ma barbe emporté par sa comparaison.

Elle se tourna vers moi et me fit des yeux étonnés. Rien de compréhensible.

- Duke n'est pas parfait. Affirma-t-elle en se rasseyant me surprenant davantage.

Ses mots se perdirent dans sa gorge et elle ne sut les sortir, les libérer.

- Je suis confuse, t'es pas naze, désolé. S'excusa-t-elle presque en essayant discrètement de caresser mon pull.

Je fermai les yeux, acceptant le fait qu'elle puisse s'excuser pour une réalité. J'étais bel et bien naze.

- J'ai cours. Lançai-je en coupant court au silence.

Elle sembla d'un coup désorientée, comme si elle n'y avait jamais songé. Je lui fis la bise sans trop de pensées avant de la contempler secrètement. J'aurais tant voulu effacer cette couche de maquillage de ses yeux et voir ses cernes se mêlaient aux miennes par un simple jeu de regard.

J'ouvris le portail du lycée, en offrant le reste de mon sandwich à un sans abri, j'étais sur le point d'entrer quand sa voix m'arrêta.

- J'aime sourire.

Puis elle partit en courant.

Chaque mot prononcé par Chrystal aujourd'hui fut un réel calvaire, tout devait être décrypté, même si c'était sans queue ni tête.

Elle était juste déroutante.

* * *

Hello, donc oui ça fait 8 longues journées que je n'ai pas posté et oui ce n'est pas normal :c

J'ai eu mon brevet blanc aujourd'hui et ça m'a fait stresser toute la semaine ce qui a fait que l'inspiration ne venait pas et que le manque de temps était flagrant.

En espérant vous avoir fait réfléchir avec ce chapitre très très très déroutant, j'aimerai vous remercier sans trop en faire, bref encore et toujours : merci.

Je voulais vous prévenir que je participerai au Meeting Wattpad 2016 avec cette œuvre, j'espère que l'idée vous plaît et franchement si certaines personnes lisant mes histoires viennent, ça serait juste dingue !

Mettez-moi au courant par commentaire ou mp ♥︎

Bis, elo. (bibi tqt 100's arrive)