Est-ce qu'il vous est déjà arrivé de vous sentir mal à l'aise dans un supermarché ? Surtout quand votre mère décide d'aller s'acheter quelques tampons, serviettes ou préservatifs alors que vous attendez patiemment à la caisse alors que c'est bientôt à votre tour. Ce malaise m'a bercé pendant une bonne dizaine d'années avant que je ne l'accompagne plus du tout faire les courses. La fois où je dus me trimballer du PQ dans la rue me ramènera toujours à ces moments de honte extrême.
Aujourd'hui, le sentiment que je ressens est bien pire, étant donné que c'est moi qui suis en train d'acheter des capotes. Je n'avais pas remis le pied dans un petit magasin de ce genre depuis au moins trois bonnes années, malgré un court passage entre temps pour acheter quelques chips dont j'avais remarqué la pub à la télé. Mais j'avais 16 ans, et j'étais juste sans intérêt. Encore pire que maintenant.
- Isabelle veut que j'achète des préservatifs vu qu'elle ne prend pas la pilule, tu pourrais m'en acheter mec ? Demanda Théodore alors assis contre le tronc de la cour.
Ce fut cette simple question qui m'entraîna dans cette situation extrême. Je n'aimais pas piocher dans toutes ces boîtes dont je ne voyais aucunes grandes différences, qui avaient tous la même forme et qui me faisaient lever les yeux au ciel avec leurs caractéristiques sensitives louches. « Un confort maximal » Hahaha. La bonne blague.
Je pris un paquet au hasard prenant la taille standard, me dirigeant vers la caisse -10 articles qui affichaient toujours la même longue file d'attente. Mais je préférais rester ici à attendre. J'avais moins de dix articles et c'est cette raison inutile qui me poussait à patienter derrière quelques adolescents achetant des paquets de bonbons qui coûtaient beaucoup trop cher.
- Vous avez la carte du magasin ?
La voix de la caissière me réveilla dans ma rêverie et je lui fis non de la tête. Je n'étais pas du genre à avoir des cartes à points. Duke peut-être, pour avoir des réductions sur les bouteilles d'alcool ou les paquets de mouchoirs, mais pas moi.
Je donnai mon billet de cinq et elle me rendit la monnaie avec un regard qui voulait tout dire et qui m'embarrassait beaucoup sur le coup.
- Est-ce que je pourrais avoir un sac s'il vous plaît ? Demandai-je d'une voix blasée, paraissant ainsi moins touché par la façon dont elle me jugeait à cause de cet achat.
Elle me demanda quelques centimes de plus, je soupirai trouvant ça stupide de payer un bout de plastique alors que quelques années plus tôt c'était gratuit. La prochaine fois, j'en volerais dans le rayon fruits et légumes.
Enfin sorti de l'enfer, je me dirigeai vers l'école de commerce de Marylin avant de le voir sortir en souriant.
- Qu'est-ce que c'est ? Demanda-t-elle alors venant fraichement de sortir de cours.
Je répondis sans hésiter :
- Un truc pour Théodore.
Ma petite-amie semblait amusée en découvrant l'achat. Elle fouilla rapidement le sac presque vide et se colla contre moi.
- J'imagine que c'est mignon de te voir acheter ça dans les magasins, déclara-t-elle en se moquant.
Je restais de marbre face à sa remarque alors que mes joues tournèrent au pourpre.
- T'es mignon quand tu rougis. Avoua-t-elle avant de me faire un bisou sur la joue.
Je grommelai quelque chose dans ma barbe avant d'hausser mes épaules. Marylin sourit d'avantage et commença à marcher devant moi en me prenant la main. Un geste grossier de couple épanoui.
On retrouva Théodore sur le chemin, l'achat donné il me remercia en chantant un horrible air de rap français.
- Je ne te l'ai jamais dit mais je déteste le rap français. Avouai-je au bord de l'explosion, ma patience avait atteint une limite que je croyais jusque là inexistante.
Il rit nerveusement pendant une bonne minute avant de me tapoter l'épaule.
- Aris, franchement, j'ai compris que t'aimais pas ça dès le jour où je t'ai vu me lancer un regard fourbe dans le bus. T'es vraiment nul pour cacher tes sentiments.
Sa remarque ne me fit pas sourire ou quoi que ce soit dans le genre. Car sur le coup, je compris que ma carapace de sentiments était sur le point d'éclater avec lui, que certaines personnes réussissaient presque à lire en moi. Et ça ne me plaisait vraiment pas.
***
Un chapitre un peu tordu oui je sais x)
J'ai quelques infos à vous faire parvenir, ce sera court ne vous inquiétez po:1) Est-ce que c'est normal si cette histoire toute pourrie vient d'attendre les 5000 vues et presque les 1000 votes? En fait, ce sont surtout tous ces votes qui me choquent personnellement, c'est juste dingue quoi :o Ça me rend inconfortable de ne pouvoir qu'exprimer ma gratitude qu'avec de simples mots :c En tout cas merci infiniment parce que c'est quand même un énorme nombre pour moi, surtout parce que je me dis que c'est cette histoire qui connaît le plus grand nombre d'actifs. Bref je vous nem et MERCI MES PATATES.
2) Je ne sais pas si vous voyez l'évolution d'Aris parce que c'est assez délicat à aborder. J'ai pas l'impression qu'il grandit, j'ai surtout l'impression qu'il s'ouvre davantage et ce chapitre prouve qu'il n'aime vraiment pas ça. S'ouvrir c'est comme dévoiler toute une partie de sa personnalité et je stresse parce que si je décide de dévoiler une partie d'Aris, il faut que je le fasse bien. ET D'UN COUP J'AI BEAUCOUP DE PRESSION XD
3) Je ne sais pas si vous l'avez remarqué mais j'adore dédicacé des chapitres à mes lecteurs et la plupart du temps, je prends une personne qui a su me marquer dans les commentaires ou dans leurs votes. Donc je continuerais à faire ça jusqu'à la fin parce que je sais que dédicacer des chapitres ça fait plaisir, vu que j'ai déjà vécu ça et que j'étais en mode "niark niark je beugue".
BREF JE VOUS AIME TELLEMENT FORT OMG, bis, elo ♥︎
(je tiens le rythme des post vous avez vu?)
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Trente minutes
Teen FictionQuand un trajet de trente minutes s'avère être l'équivalent de toute une vie. © larmesmauves - 2015