25 - Je l'aime

5.4K 400 360
                                    

♫ Josef Salvat - Diamonds (Live) ♫ 

en média... Anna.

Anna

Je l'aime

Cela fait déjà quelques mois que je suis sur l'île d' El Hierro. Elle est magnifique et tous les habitants sont adorables mais je n'ai qu'un seul souhait : partir.

J'ai commencé les cours par correspondance pour ne pas prendre trop de retard, mais le cœur n'y est pas. Même si elle est plus âgée, Veronika étudie avec moi, elle n'est jamais allée dans une école et a toujours travaillé par correspondance, cela ne la dérange pas de faire plusieurs programmes à la fois. Mes journées défilent lentement, toujours les mêmes rituels, tout est réglé comme du papier à musique, rythmé par la vie que Valentin nous impose. Ici, rien n'est du au hasard. On s'adapte à ses allées et venues, tout le monde est aux petits soins avec lui.

Le soir, après le dîner, il me rejoint dans ma chambre, se change, se couche près de moi. Je sens ses mains sur mon corps, j'écoute ses mots d'amour et supporte ses baisers passionnés et de plus en plus insistants. Et chaque soir, alors qu'il dort, je me lève et vais dans notre salle de bain privé. Les crises d'angoisse me submergent et deviennent de plus en plus violentes, de plus en plus douloureuses qu'elles me plient en deux, des spasmes me broient le ventre et m'empêchent de garder ce que je mange.

Chaque jour qui passe je me sens m'affaiblir, mon corps est là mais mon esprit s'échappe. Je n'ai plus le gout de rien, ni de manger, ni de rire, ni de vivre. Je n'arrive plus à marcher, alors Veronika reste près de moi, me fait de la lecture, me parle de son pays, le Mexique. Elle évite de parler de sa famille, alors que plein de questions qui me brûlent les lèvres, elle doit avoir reçu des consignes de Valentin.

Chaque jour j'ai un traitement important à ingurgiter, même Veronika regarde tout mes cachets d'un air inquiet. Mais je n'attends plus rien de ma vie et j'avale tout d'un trait, résignée, cela m'empêche de penser, de vouloir me faire du mal, car c'est ce que j'ai fait le soir et c'est ce que je referai...je n'ai plus rien à perdre.

Ce soir, comme les autres soirs, Valentin entre dans notre chambre et fait glisser son pantalon le long de ses jambes musclées. Il est en boxer, cartaine pourrait le trouver sublime avec sa peau mate mais tout chez lui me révulse. Le lit s'affaisse, il se couche contre moi. Ses doigts se faufilent dans mes cheveux, sa respiration se fait plus présente dans mon cou, je retiens mon souffle, je sens la nausée qui monte. Je murmure faiblement.

- Valentin...

Le poids de son corps se déplace et pèse sur moi. Il m'écrase, m'étouffe, j'essaie de trouver un peu d'air pour ne pas suffoquer.

- Embrasse-moi Anna... mi amor.

- Je... valentin... je ne me sens pas bien..

Ma tête est tirée violemment en arrière et il prend possession de ma bouche, cette invasion me laisse stoïque, je ne ressens plus rien, j'assiste impuissante à cette scène en dehors de mon corps. Pourtant ses mains m'attrapent, me parcourent, me malaxent commençant par les hanches, puis un sein, Valentin gémit contre ma bouche, son sexe dur se presse contre ma hanche. Ma gorge se serre, je n'arrive plus à respirer. Est-ce lui qui m'étrangle ? Je ne sais plus, des cercles bleus tournent autours de moi, des sons intelligibles sortent de ma bouche, puis tout devient noir.

Le matin quand je me réveille, j'ai l'impression que ma tête est plus lourde. Encore plus lourde que la veille et je peine à ouvrir les yeux. Je tourne péniblement la tête, Valentin sort de la douche et s'habille, ses gestes sont nerveux, saccadés. J'essaie de prononcer un mot mais un râle rauque sort de ma gorge. Valentin se tourne vers moi ses yeux sont noirs, ils me brûlent aussi sûrement qu'une flamme placée sur ma peau, il s'approche rapidement du lit, je sens sa main sur ma gorge.

No-oNE - Tome 1 : Au Nom Du Fils ✒ TERMINE ✒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant