Chapitre 15

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J'ai failli ne pas me lever. J'ai perdu l'habitude de mettre le réveil à 7h. Et le décalage horaire pas complètement rétabli n'aide pas. Mais je m'habille, mets mes chaussures -en 12 minutes parce que je dors debout- et prépare mon sac : feuilles, stylos. Puis je regarde vite-fait dans la glace mes cheveux : je ne les ai pas coupé des vacances, ils me recouvrent les oreilles et chatouilleront bientôt mes épaules. Faudra que je pense à demander à Martine si elle peut s'en charger.

Pour bien commencer l'année Mila vient me chercher. Elle arrive avec sa voiture, comme autrefois, comme si 2 mois ne s'étaient pas écoulés. Ça me rassure de renouer avec les vieilles habitudes.

- Salut, ça va ?

- Ouep, et toi ? Pas stressée ?

- Non, pourquoi ? La pire chose qu'ils pourraient me faire serait de me donner un carnet plus moche que celui de l'année dernière.

Je ris et monte. Elle me parle tout le trajet. Pipelette. On se gare au parking, je regarde malgré moi si je ne vois pas la voiture de Dylan. Elle n'est pas là. Je souffle et descends. On rejoint la foule qui s'amasse devant les tableaux d'affichage qui vont nous donner notre classe et notre salle. Je suis déçut en voyant que Mila et moi sommes encore séparés, et que tous ceux de l'équipe sont dans ma classe : on ne nous séparera pas. Dylan, qui n'est plus capitaine, n'y est pas. Il est dans la classe de Mila. Je rigole en imaginant leurs réactions si ils devaient faire un devoir en commun. Ce serait sur la mort des adolescents, et ce sera celui qui tue l'autre en premier comme expérience de vécu.

- Contente ?

- Tu parles. Ça va être une longue année. Pour toi aussi, avec tous les demeurés de l'équipe. Dont Scott et Thomas.

- Ouep, je vais m'amuser. Je te laisse Dylan.

Elle veut ajouter quelque chose mais un prof appelle sa classe. Presque aussitôt le mien crie mon numéro. Je suis le groupe comme si on m'emmenait à la potence. Je n'ai pas vu Dylan et je ne ressens aucun manque, bon signe. Je n'écoute pas le discours du prof, le même que chaque année. Même si là en bonus il nous annonce qu'on va tous se foirer pour le bac, que nous ne sommes pas assez motivés, qu'on ne travaillera pas suffisamment. On n'a pas encore eu cours ensemble, ça promet. Il nous distribue les emplois du temps, auxquels je ne comprends rien, comme à chaque fois. De toutes façons ils le changeront d'ici deux semaines. Je n'aurais cas suivre ceux de mon groupe au bon moment. Je retiens juste que je finis tôt le lundi et que je n'ai pas cours le mercredi aprem. Mon option sport est le mardi midi, de 13h à 15h. Encore.

On nous libère pour une dizaine de minutes de pause. Je vais directement aux bancs, qui m'ont manqué. Y a que eux. Mila me rejoint, tout sourire. Je remarque une fois de plus que ses fossettes sont adorables. Elle me demande si j'ai un bon emploi du temps, et me présente le sien. Je n'en reviens pas, elle le connaît presque par cœur, alors que moi je le saurais à peine deux mois avant la fin de l'année. Sans les salles, j'ai abandonné cette partie. Puis on y retourne pour une heure. Aucun signe de Dylan là non-plus. Malheureusement tous les autres sont là, et on ressent bien le changement : Scott a clairement prit la place de Dylan en tant que chef. Thomas l'ignore, et se fait ignorer en retour par tout le monde. Bienvenu dans mon monde vieux !

Mila me ramène chez moi et reste même manger le midi, puis on passe l'aprem dans la salle de jeu. Elle n'explose au baby-foot, j'ai pas compris ce qui m'est arrivé. Elle repart en milieu d'après-midi et je vais à la piscine, que j'ai pour moi seul : Jason a disparut de la surface -enfin!-, Derek est loin et ma mère peint. Alors je plonge pendant un moment, ravi de sentir l'eau m'avaler à chaque fois sans ressentir aucune peur. Puis je sors et cherche Martine. Je lui demande de me couper les cheveux mais elle m'envoie vers Samantha, qui m'amène dans la salle de bain. Où elle prépare un véritable mini salon de coiffure en deux minutes. Elle me confie qu'elle rêve de faire coiffeuse, mais que pour le moment elle manque de moyen pour se lancer. Je la préviens de mon problème avec mes cheveux, mais elle me promet de faire doucement. Et elle réussit. Mieux que moi-même : je n'ai quasiment pas mal. Vraiment, j'ai même faillit apprécier. Mais n'empêche qu'elle a fourré ses mains dans mes cheveux tout le long, alors mon cerveau l'a automatiquement classé dans la case : « c'est chiant, arrête. Tout de suite putain ! ». Mais dans l'ensemble je suis très satisfait et le résultat va avec. C'est tellement mieux que mes petits ajustements au ciseau, là ça a de la gueule. Je souris en pensant que je ressemble à un acteur qui joue dans un film que j'ai vu récemment, mais dont je ne me souviens plus le titre. Il me manque juste le charme, le charisme, l'humour, la popularité, le salaire. Et le permis. Sinon ça passe.

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