Chapitre 17

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Le réveil est doux, je me lève à 11h. Mon frère n'était pas là hier, et il ne rentrera que dans l'après-midi. Ma mère et Derek ont été invité à visiter le centre équestre d'un collaborateur dont la femme est aussi amoureuse des chevaux. Je suis seul, je m'habille et prends le tableau que ma mère a peint. Une idée avait germé dans mon esprit quand elle me l'avait donné.

Je demande à Paolo de me conduire à l'hôpital, en échange d'un autre portrait. Il accepte et je me retrouve dans la voiture à 11h45. À midi je suis à l'hôpital. Je m'étonne d'aller au bout de mon idée,je n'aime pas les enfants. Et pourtant je vais faire ce que je pense.J'ai emballé le tableau de ma mère dans du papier cadeau, ça donne un truc bizarre parce que je ne sais absolument pas faire les paquets. Je demande à Paolo de venir me chercher dans une demi-heure. Il repart et je me dirige vers l'entrée. Mais devant je me fige. Je ne le trouverai pas là. Je fais demi-tour et cherche le parc. Que je trouve enfin, après avoir demandé à 6 personnes. Qui m'ont indiqué 4 directions différentes.Je regarde, cherchant en vain. Puis je le vois : toujours aussi petit, vêtu d'un grand T-shirt rouge, avec un short noir. Ses cheveux ébouriffés volent au vent, il a encore une mèche devant les yeux. Yeux d'ailleurs très grands, d'un vert émeraude magnifique. Il est au bord d'une petite marre, caché derrière un grand arbre, c'est pourquoi j'ai galéré à le trouver. La femme qui était avec lui est là, elle lit pendant qu'il s'amuse avec des jouets. Il est très pâle, et il a l'air de pouvoir se casser au moindre contact tellement ses membres sont fins. Je m'approche et le petit garçon lève la tête en premier. La femme me reconnaît, elle me sourit. Je fais de même et m'agenouille devant l'enfant. J'évite de penser qu'il va mourir, c'est ce qu'elle m'avait dit la seule fois où je les ai vu, quand j'attendais que ma mère sorte de l'hôpital,il y a deux mois et demi. 

-Salut toi.

Le petit m'observe avec ses beaux yeux. Puis il me sourit, et pour la première fois de ma vie je trouve ça mignon. Oui, je le trouve adorable.

-Salut.

Sa voix est rocailleuse, comme si il était malade, ou qu'il avait hurlé toute la nuit. Je pose le tableau emballé à côté de lui et ses yeux s'illuminent de joie. Il me regarde, je lui fais un signe de tête et il commence à ouvrir le paquet. Il n'y arrive pas, alors je l'aide. La femme se lève et se tient debout à côté de moi, elle regarde l'œuvre enfin déballée. Le petit garçon pousse un hoquet de surprise devant le paysage, et il pointe immédiatement les insectes volants :

-Papillons !

La femme sourit et hoche la tête, elle semble très heureuse, tout comme le petit. Je me rends soudain compte que j'ai oublié son nom.

-Comment tu t'appelles ?

Il me répond sans quitter la peinture des yeux :

-Maxime.

Il me regarde et hoche la tête. C'est vrai, comment j'ai pu oublié !Je lui donne mon nom :

-Tyler.

Il me sourit encore, et j'adore ça. Puis il se lève, manque de tomber car il a été trop rapide, mais se rattrape à la femme avant devenir sur moi et me serrer dans ses bras minuscules. Il n'a presque pas de force, et j'ose à peine lui rendre son étreinte, de peur de lui faire mal. Je lance un regard à la femme, qui me sourit. Alors je l'agrippe tendrement, et une vague d'émotion me submerge. Je ne sais pas d'où elle vient, mais je suis très triste de savoir qu'il va mourir. Vraiment. J'ai mal au cœur quand je réalise qu'il n'a pas une odeur d'enfant, mais qu'il sent l'hôpital, les médicaments,les couloirs des étages de soins. Il aura passé sa courte vie là-dedans, sans connaître autre chose, ces choses que tous les autres enfants de son âge vivent et ne savourent pas, parce que pour eux c'est normal. Une larme coule sur ma joue, et Maxime la sent lui mouiller l'épaule. Il se retire et me regarde, étonné.

How To BiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant