How To Bi

Chapitre 6

Je retourne au lycée le lendemain, le moral au top. Ma soirée a été super, ça faisait longtemps que je n'avais pas passé d'aussi bons moments avec ma mère. Elle a été aux petits soins pour moi, telle une mère poule. Elle est même venue me faire un bisou avant que je ne m'endorme. Il va falloir que je lui rappelle que j'ai bientôt 17 ans avant qu'elle me mette le goûter dans le sac et les serviettes avec.

Mon premier cours se déroule parfaitement, le deuxième je ne sais pas : c'est de la philo, je passe mon temps à griffonner sur mon cahier. Je rejoins Mila au banc avec empressement, elle m'enlace avec joie.

- Je suis tellement heureuse pour ta mère. Comment elle va ?

- Bien. Merci pour tout, j'aurais pété les plombs sans toi.

Je l'embrasse, pour confirmer mes paroles.- Tu passes chez moi ce soir ?

Le sourire qui accompagne sa question ne laisse aucun doute sur ses projets pour notre soirée. Je hoche la tête en lui rendant le même sourire.

- Super. Je dois y aller, on se retrouve chez moi du coup ?

- Ouep, à ce soir !

Elle s'éloigne, légère comme une fleur. Je retourne en cours, un sourire idiot aux lèvres. Ce que ne manque pas de remarquer les gars de l'équipe. Ils me lancent des regards mauvais, que je tente d'ignorer. On dirait que leur crainte de me regarder en face s'est enfuie, ils n'ont plus peur de se faire virer de l'équipe du lycée. L'un d'eux vient vers moi et me pousse. Mes coupures ne me font plus mal, tant mieux, sinon j'aurais dégusté, vu là où il a appuyé.

- Alors, de bonnes nouvelles, le Caniche ? T'as perdu ta gueule de déterré d'hier, c'est déjà ça.

Je me maudis de lancer un regard aux alentours, à la recherche de Dylan. Mais il n'est pas là.

- Qu'es ce qui t'es arrivé ? T'as gagné au loto ? Ou ta copine t'a taillé une pipe ?

Je tente de me dégager, mais il me repousse contre le mur. Les autres le rejoignent, me coupant les sorties possibles. Personne dans le couloir ne prête attention à ce qui se passe, comme d'habitude.

- Tu réponds ?

- Laisse-moi tranquille.

- Faudra que tu fasses quelque chose pour moi d'abord. Et si ta copine intervient encore et fait virer un autre membre de l'équipe, je peux te promettre qu'on ne s'attaquera pas que à son estomac.

Je serre les points au souvenir de ce qu'a vécu Mila. Je calme mon cœur qui commence à battre trop vite. Le mieux à faire pour le moment est de laisser couler, ils vont finir par se lasser en voyant que je ne rentre pas dans leur jeu ridicule. Mais cet abruti continue :

- Allez, je suis sûr que tu vas même apprécier l'idée. T'es une tapette, après tout, non ?

Les autres rigolent. Ils sont tellement cons. Mais je vais le payer, je le sens venir.

- Tu veux quoi ?

- Suis-moi, je vais t'expliquer.

- Me prends pas pour un con, si je te suis je suis mort.

Il prend une expression faussement vexée.

- Oh, tu me fais mal au cœur ! Ça m'attriste que tu me vois comme ça !

Je souffle. Il reprend sa tête habituelle, toujours aussi dure à regarder tellement il m'agace.

- Viens, on va juste un peu plus loin, pour que les autres entendent pas, OK ?