-Comment... enfin...
-Tu me rends mon haut s'te plaît ?
Il me redonne mon T-shirt que je remets rapidement. Mais je sens encore son regard sur ma taille, qui ressort avec les os de la hanche, mes côtes qui se dessinent beaucoup trop.
-Dommage, j'aurais voulu me baigner.
-Tu pourras toujours y aller sans moi, je mouillerai mes pieds.
-Tu veux pas tu mettre en maillot devant moi ? Sérieusement,Tyler ?
-C'est que... à part ma famille personne ne sait, ne voit.
-Et tu crois que le cacher va arranger les choses ?
Il me fait la leçon où je rêve ? Voyant que je ne réagis pas,il continue en portant une main à son cœur.
-Je te promets de ne pas te juger. Si tu ne veux pas en parler, soit,garde-ça pour toi. Mais je voulais vraiment te voir dans l'eau une nouvelle fois, juste pour changer l'image que j'ai de toi à la soirée, où tu as failli te noyer.
Il m'étonne. Vraiment. Il rappelle tout seul sa bêtise et ça me touche qu'il pense encore à ça. Je n'avais pas oublié, évidemment.Je ne dis rien. Pour ça ou pour autre chose je ne veux pas qu'il me revoit. Mais il me fait des yeux suppliants, et je ne tiens jamais :je finis par souffler et par hocher la tête. Il sourit largement et il enlève son haut. Je n'avais pas remarqué que son bas était déjà un maillot, en mode bermuda. Classe. Moi je lui demande de m'attendre pendant que je vais dans ma salle de bain enfiler le mien. Je regarde furtivement dans la glace : peau bronzée -merci Tahiti!-,cheveux en guerre, peau sur les os, qui ressortent partout. J'ai soudain envie de faire un truc débile, genre « je vomis, je suis malade, je peux pas venir je suis désolé ». Mais je relève la tête et prends mon courage à deux mains en ouvrant la porte. Dylan se retourne immédiatement et je le vois faire de gros efforts pour garder ses yeux sur mon visage. Gentil. On descend et on prend des serviettes. Puis je l'entraîne vers la piscine. Elle est de la même taille que la sienne, mais le côté « débordante »donne un autre effet. On plonge dans l'eau au même moment. Je remonte avant lui.
-C'est génial, t'as chopé le gros lot avec le beau-père ! C'est moi ou c'est un terrain de tennis là-bas ?
-C'est en un ouais, Derek y joue de temps en temps avec des associés.
-Putain la classe.
Puis il plonge sous l'eau et traverse toute la piscine en apnée. Dans le sens de la longueur, le truc où moi je manque d'air à même pas la moitié, et que je mets des heures à m'en remettre. Lui il fait ça comme si il avait une bouteille d'oxygène avec lui. On finit par se caler sur le bord et on discute du lycée, de nos projets d'avenir.Lui voudrait travailler avec les animaux, mais son père le voit déjà en médecine. Moi j'en sais rien. Puis on nage un peu, on se fait des signes sous l'eau, je lui montre les signaux que j'ai appris à Tahiti. Puis il retourne au bord et s'adosse aux dalles bordant la piscine, les bras étendus dessus, la tête en appuie, rejetée en arrière. Il sort un peu de l'eau et on voit ses abdos. Je me sens rougir et je vais sous l'eau pour penser à autre chose. Je m'amuse pendant que lui bronze, puis je m'assoie sur les escaliers, où j'ai largement pieds.
Etc'est de là que je le vois venir. Un bas de maillot lui arrivant presque ras du cul, rose pâle avec des motifs marron. Sa démarche est plus accentuée que d'habitude, et je comprends pourquoi quand il arrive vers moi en longeant le bord, et qu'il s'écrit -il ne semble pas avoir vu Dylan- :
-Alors mon Petit Titi ? Comment il me va ? La forme de mes fesses devrait être mise en valeur par le...
Maintenant il a vu Dylan : il a juste tourné la tête vers lui, il devait avoir vu une forme dans l'eau autre que moi à laquelle il n'avait pas fait gaffe. Puis il a vu à quoi ressemblait la forme, Dylan, torse nu, dans cette position. Choc mental. Sauf qu'il marchait vraiment prêt du bord. Son manque de concentration fit qu'il na pas vu que son pied atterrissait dans le vide. Puis le reste a suivi, et il s'éclate dans l'eau. Mais au lieu de se reprendre et de ressortir en gardant un minimum de dignité, il nage vers Dylan, qui n'a pas bougé. C'est vrai que les choix logiques ne sont pas connus de mon frère. Il arrive au niveau de Dylan, puis il pose ses mains sur son torse, en rigolant comme une fille :

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How To Bi
RomantikJe suis grand, brun, yeux bleus, peau légèrement bronzée. Beau gosse. Tout le monde m'aime. Non, je déconne, je suis de taille banale, cheveux bouclés, yeux verts. Et je suis le gars que tout le lycée torture. Mais je le vis bien. Enfin avant qu'el...