Je galère avec les béquilles, je tombe deux fois. Visiblement il n'est pas à l'étage. Il va falloir que j'emprunte les escaliers. Pff,facile ! Je prends une inspiration en posant les béquilles sur la première marche. Jusque là c'est bon. Puis je pose mon pied valide sur cette même marche, et je replace les béquilles sur la suivante. Je répète ça toute la descente. J'ai eu le temps de compter jusqu'à 371. Pour arriver au milieu. Mais aux trois quarts,j'entends des hurlements hystériques venant d'en haut, et mon pied rate son arrivée, je tombe. Encore. Mais cette fois je ne me casse rien, tomber dans les escaliers est une chose qui m'est déjà arrivé. Plusieurs fois. N'empêche que ça fait pas du bien, et mes fesses me font mal. J'essaie de me relever, mais j'oublie ma cheville. J'étouffe un cri de douleur. Les cris recommencent en haut : Jason et Nina qui doivent trouver des images de Larry.Des fous. Je réitère ma tentative, utilisant l'escalier. Au moment où je veux prendre appui sur une béquille, elle glisse, et je retombe. Comme une m***e. Je m'énerve, je tape du poing contre l'escalier et me fais mal.
-Oh, arrête !
Je me retourne et vois Paolo courir vers moi. Il me met debout facilement. Je le remercie et lui demande si il n'a pas vu Dylan.
-Oui, il sortait dehors. Je vous aide ?
-Non, merci, j'avais juste du mal à me lever.
-Bien. Bonne chance !
Il repart, et je serre le plus fort possible mes poignets. À m'en faire mal. Je relâche la pression et sens le sang repartir, ça fait froid dans mes doigts. Je sors et regarde dehors : personne sur la terrasse. La nuit me fait un peu peur, les films d'horreur ont fait leur effet sur moi. Heureusement les éclairages autour de la piscine combattent les ténèbres. Je souris en pensant que cette réplique serait digne du Seigneur des Anneaux. Je descends très, très lentement les escaliers pour aller dans le jardin. Aucun dégât en bas. OK, y avait quatre marches, mais on ne sait jamais. Je ne sais pas où chercher. Pas du tout. Je vais vers la piscine, puis au jacuzzi, puis vers le terrain de tennis. Rien là non plus. Je retourne à la terrasse, et m'arrête devant les marches, qui semblent me défier du... carrelage. Je souffle et m'adosse au muret bordant la terrasse. J'ai froid, mon débardeur n'est pas assez chaud. En fait pas chaud du tout, c'est un débardeur. OK, mon cerveau ne marche plus, signe que je vais m'endormir. Je ramène mes jambes contre ma poitrine et colle mon front à mes genoux en faisant attention à ne pas appuyer sur ma cheville.
Ça me chatouille. Je fronce le nez mais ça ne part pas. Alors j'ouvre les yeux, même si ça me demande beaucoup d'effort. Une couverture me recouvre, et quelque chose de chaud est à mes côtés. Je retiens un hoquet de surprise en voyant Dylan, un bras autour de mes épaules,arranger la couverture. Il voit que je suis réveillé et sourit maladroitement.
-Pardon de t'avoir réveillé, je voulais...
-Arrêtes de t'excuser tout le temps. Si tu veux que je te pardonne,porte moi jusqu'à mon lit. On va pas dormir ici quand même.
Je m'étonne moi-même, la fatigue doit me faire dire n'importe quoi. Il sourit et hoche la tête. Il prend la couverture, m'aide à me redresser et la passe sur mes épaules. Et avant que je fasse le moindre geste, il me baise le front tendrement -mon cœur s'est arrêté à ce moment- et me prend dans ses bras, comme tout à l'heure et qu'on a fuit de chez lui. Je n'ai pas compris pourquoi il se montre aussi attentif, mais j'aime ça, alors je ne dis rien et ne gâche pas le moment. Pas cette fois. Je cale ma tête dans le creux de son épaule et écoute les battements de son cœur. Qui sont au moins aussi rapides que les miens.
-Je t'ai cherché un moment quand j'ai vu que t'avais quitté la chambre. J'étais allé faire un tour, pas longtemps. Ça fait au moins une demi-heure que je te cherche. J'ai eu... peur, ne refais plus ça s'te plaît. Parce qu'entre le moment où tu t'es perdu en campagne, où tu tombes et te blesses, où tu disparais en deux secondes avec des béquilles, mon cœur va signer forfait avant peu.Alors je t'en supplie, recommence pas.
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How To Bi
RomanceJe suis grand, brun, yeux bleus, peau légèrement bronzée. Beau gosse. Tout le monde m'aime. Non, je déconne, je suis de taille banale, cheveux bouclés, yeux verts. Et je suis le gars que tout le lycée torture. Mais je le vis bien. Enfin avant qu'el...