How To Bi

Chapitre 30

Je me réveille en douceur. Puis je sens du mouvement. Léger, mais il se transforme vite en gros remue-ménage. Je me tourne et découvre Dylan qui renfile son jean en vitesse, puis son haut. Je regarde l'heure : il est 6h, le soleil va se lever. Il devrait partir plus tard, et pourquoi il est aussi pressé ? Je grogne et il me lance un regard surpris :

-Désolé, je voulais pas te réveiller.

-Avec tout le boucan que tu fais ce serait dur de dormir... il se passe quoi ?

-Rien, je dois y aller c'est tout, je t'avais dit que je partirai tôt.

Il me sourit et continu à rassembler ses affaires. Mais je sens qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Et qu'il me le cache me fait chier. Surtout que c'est cette chose qui me réveille. À 6h. Alors j'insiste et ça ne lui plaît visiblement pas :

-Bon Ty arrête, ça va.

-Mais...

-Y a rien ! Alors arrête s'te plaît, je te dis que tout va bien !

Il a presque crier les mots à la fin. Je me recule dans le lit, surprit qu'il s'emporte comme ça. Il se passe une main dans les cheveux et soupire :

-Pardon c'est juste que...

Je tourne la tête et ne l'écoute plus. Si il ne veut plus me parler ben OK, c'est tant pis pour lui. Mais ça me blesse qu'il me parle aussi durement. Comme si je n'allais pas l'écouter ou me foutre de lui. Il secoue la tête, ramasse son sac et s'approche du lit. Je sens un poids se poser à côté de moi. Je reste stoïque.

-Ty... je peux pas expliquer tout de suite... enfin bon si tu veux pas écouter tant pis. Rendors-toi si tu peux.

Et il s'en va. Je retombe sur son oreiller. Où son odeur est imprégnée dans le tissu. Et même si c'est le genre de trucs qu'on voit dans les films ou que les filles font, ben je le prends et le serre contre moi en respirant le parfum. Des larmes me montent aux yeux. J'avoue que pour un lendemain de première fois avec lui je m'attendais à autre chose. Et l'histoire avec Jess me revient en tête. J'ai l'impression qu'au moment où Dylan et moi on est sensé être plus proches que jamais je viens de le voir s'éloigner. Je réfléchis de longues minutes et conclu que la meilleure solution est de dormir. J'échange nos oreillers et ferme les yeux en respirant son odeur rassurante. Je sombre dans le sommeil rapidement, 6h c'est trop dur.

Je rêve. De personne. Je suis seul, dans un grand hangar sombre. En fait il fait complètement noir mais je sais qu'il y a des murs. Puis je sens l'espace qui se rempli, avec des meubles, des cartons,n'importe quoi. Mais je suis toujours seul. J'avance et discerne une porte devant moi. Deux marches y donnent accès, et derrière cette porte se situe un bureau qui mène à une maison. Je lève la tête et des fenêtres se trouvent en haut des murs, juste sous l'angle du plafond. La lumière de la lune qui y passe est très faible et offre une vision flippante des lieux. Et cette sensation augmente rapidement, jusqu'à ce que je sois certain de devoir sortir de là au plus vite. J'ai peur. Vraiment, je suis terrifié. Il y a quelque chose ici, avec moi, c'est partout et nul part en même temps, ça me suis et ça me bloque le passage. Je me dirige vers la droite,perdant mes pieds de vue dans le labyrinthe d'objets -qui m'arrivent à la taille pour les plus grands- et ne sachant plus comment retrouver la sortie. J'essaie d'éviter ce qui se trouve déjà devant moi, et qui attend à mes côtés. La pression que je ressens augmente encore, je panique. Je veux fuir cette chose. Je vois les marches devant moi, j'accélère mais aie l'impression de ralentir, à moins que ce soit elle qui se rapproche plus vite. C'est ça. Elle est plus rapide. Les obstacles me freinent, mais je ne lâche pas. J'atteins enfin les marches, les gravis, ouvre la porte,entre dans le bureau et referme immédiatement derrière moi. Un frisson me parcourt quand je m'assure que la poignée est bien verrouillée. Puis je me tourne vers la pièce et voit d'autres marches qui vont me conduire à la maison. Je m'empresse de les rejoindre, car je sais que la chose derrière moi ne sera pas retenue par une simple serrure. Que d'ici quelques secondes, elle sera dans le bureau.