J'ignore les messages et les dizaines d'appels de Dylan toute la journée du dimanche. Il abandonne en fin de journée. Tant mieux. J'ai décidé de prendre mes distances, même si ça me fait mal. Je veux voir si je ne suis pas mieux sans lui. La journée est rapide, je fais un quart de mes devoirs, l'esprit trop occupé. Je me sens mal, un poids reste sur mon ventre continuellement, me donnant envie d'agir. De régler ça, mais je préfère attendre. Je dois me servir de la boîte de somnifères pour m'endormir.
Nos cours en commun se déroulent dans la parfaite ignorance. Il a essayé de me parler au début mais j'ai fait comme si je n'entendais pas et il s'est impatienté. Je le vois avec ses potes de l'équipe, les filles débiles qui leur tournent toujours autour, dont Jess. Je ne peux pas m'empêcher d'être soulagé en voyant qu'elle se fait remballer dès qu'elle veut lui parler. Il croise mon regard souvent mais ne tient pas. Je dois avoir une tête qui fait peur, le mal-être se voit vite chez moi. À chaque fois qu'on se regarde Jess me dévisage avec empathie. Je ne suis presque pas surpris de la voir au banc à la récré. Mila n'est pas encore là, nous sommes seuls, et même si j'en meurs d'envie je ne fais pas demi-tour. Son sourire froid m'accueille :
-Bonjour Mouton.
-Bonjour.
-Je vais être directe. Dylan et toi ça ne marchera jamais. Deux mecs comme vous ensemble c'est impossible. Tu ne peux rien lui apporter, rien lui offrir. Contrairement à moi.
Elle dit ça en passant une main sur son ventre encore plat, mais le message est clair. Le poids sur mon ventre double.
-C'est pas tes affaires ce qu'on s'apporte l'un l'autre.
-Je pense à son bien moi.
Ses mots résonnent dans ma tête. C'est vrai qu'en le laissant je le blesse. On devrait se soutenir. Mais je crois que j'ai besoin de faire le tri, de voir plus clair, et pour ça il doit être loin de moi. Je me demande si c'est une si bonne idée, de le laisser s'éloigner. Mais les arguments de Jess font mouche :
-Avec moi il va avoir une famille. Quelque chose de stable. J'aurai unboulot, une réussite professionnelle. Je veux pas être méchante,mais... niveau scolaire, tu as du mal, non ?
-C'est pas tes oignons.
-Oui, c'est sur. Mais y a pas que ça... si tu lui apportes pas assez, il va partir et vous souffrirez tous les deux. Il partait déjà avant que vous vous mettiez ensemble, avec le temps ce sera de pire en pire, il y aura toujours autant de personne qui lui tourneront autour. Et si votre relation n'est pas solide, il partira.
-Qui lui tourne autour ?
-Les filles du groupe, les fans. Comme Brenda, Jane. Entre autres.
L'image des ces filles me revient. Belles, élancées, de vraies top modèle. Face à moi : maigre, chevelure catastrophique. C'est sur qu'avec ce dilemme Dylan va vite choisir. L'époque où je comptais les jours n'était pas si farfelue que ça après tout. Je baisse la tête et elle pose une main aux ongles longs et vernis sur mon épaule. Je retiens un mouvement de recul.
-Désolée Tyler, tu veux que je lui dise que vous arrêtez ?
-Non. Ça va, je vais me débrouiller. Si tu pouvais me laisser...
Elle hoche la tête d'un air compatissant et s'en va sans que j'ai à finir ma phrase. Je lui en suis reconnaissant. Le reste de la journée j'évite Dylan, qui arrête de me suivre en milieu d'aprem. Jess me lance un regard empreint de pitié à chaque fois que je la croise, cette garce. Elle a peut-être raison mais je ne peux toujours pas lavoir. Je rentre vite, presque en courant. J'ai besoin de réfléchir. Encore et encore, de trouver une solution. Et pour la première fois de ma vie je ressens le besoin d'extérioriser. Pas sous forme de mots, en parlant. Non, en frappant. Une extériorisation brutale, basique. La salle de sport. Je ne l'ai vu qu'une fois. Mais je me souviens y avoir vu un sac de frappe. Je vais me changer et fonce.

VOUS LISEZ
How To Bi
RomanceJe suis grand, brun, yeux bleus, peau légèrement bronzée. Beau gosse. Tout le monde m'aime. Non, je déconne, je suis de taille banale, cheveux bouclés, yeux verts. Et je suis le gars que tout le lycée torture. Mais je le vis bien. Enfin avant qu'el...