Chapitre 5

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J'hésite à aller en cours le lundi. Mais je prends quand même le bus, car une journée au lycée me changera les idées. Mila a voulu me rejoindre hier soir mais je dormais déjà. Elle tenait à me conduire au lycée mais j'ai préféré être seul. Une vieille habitude sans doute. Mes deux premières heures sont une torture, je regrette sérieusement d'être venu. J'évite le banc et monte directement devant la salle de mon prochain cours. Difficile d'imaginer ma surprise en voyant Dylan me rejoindre. Enfin en même ça devient de plus en plus fréquent, je devrais m'y attendre. Arrivé à ma hauteur il me dévisage. J'ai le réflexe de vérifier que nous sommes seuls. C'est bien le cas.

- T'as pas de problèmes en ce moment ?

C'est quoi cette question ?

- En quoi ça te regardes ?

- Oh, en rien. Mais je voulais juste savoir si ta maman va bien.

Il commence à s'éloigner en me faisant un signe de la main.

- Attends !

Il s'arrête et se retourne.

- Oui ?

Son air faussement surprit m'agace.

- Qu'es-ce que tu sais ?

- Peut-être un truc ou deux.

- Parles s'te plaît.

- T'as vraiment aucun sens de la déduction ; c'est incroyable. Mon père est le meilleur médecin de l'hôpital. Et hier soir une femme portant ton nom de famille a été admise.

J'ignore sa pique et me concentre sur les informations qui m'intéressent.

- Comment tu le sais ? Où t'as vu que ma mère est là-bas ?

- Mon père laisse souvent les registres sur son bureau, quand il rentre vers 2 heures du mat. Je jette toujours un coup d'œil, pour voir si mon voisin n'y est pas passé. Il me casse toujours les couilles dès que j'organise une soirée.

- Pourquoi ton père a les registres ?

- Pour qu'il puisse choisir ses patients du lendemain, c'est son privilège en tant que meilleur. Et c'est comme ça que j'ai vu ton nom. J'ai pas tilté tout de suite, mais en voyant ta tronche de trois kilomètres de long je me suis dit que je pouvais demander.

J'encaisse le choc. Je dois avoir une tête terrible, car Dylan se rapproche et me regarde d'un air bizarre.

- Ça va aller mec ?

Je remarque à peine qu'il ne m'a pas traité de mouton et qu'il a utilisé le mot « mec ».

- Ouais... ouais, je crois. Il faut que je sorte.

Ma tête commence à tourner. Je m'empresse de traverser le couloir pour atteindre la porte menant à l'extérieur. Je m'isole dans un coin où les gens qui commencent à aller en cours ne me verront pas. À mon grand déplaisir Dylan me rejoint.

- Tu peux partir, je vais me débrouiller.

- Te débrouiller pour quoi ?

- Aller à l'hôpital. Je peux pas rester ici une seconde de plus.

- Alors viens, je vais t'y conduire.

J'ai du mal à croire ça. Depuis quand Dylan s'inquiète pour moi et me rend un service ?

- Tu bouges ?

Il est déjà en train de partir, les clés de sa voiture à la main. Je le suis, une boule au ventre à l'idée de l'état dans lequel je vais trouver ma mère. On monte en voiture, direction l'hôpital.

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