Virage incontrôlable

Chapitre 9

Dans le doute. Ne pas comprendre. Réaliser que toute notre vie était simplement fondée sur de gros mensonges. Des mensonges qui paraissaient totalement hors de portés. Une existence qui semblait alors depuis toujours un brin de poussière. J'étais dans cet état à ce moment-là. J'ignorai depuis combien de temps j'avais perdu connaissance. Je luttais pour ouvrir mes yeux. Qui pourtant ne semblaient pas être d'accord. Alors j'abandonnai. Me disant que sans doute le destin était ainsi. Que plus jamais je ne serai apte à faire face à une réalité qui me semblait pourtant totalement irréelle.

A un moment, alors que j'étais plongées dans un profond sommeil, je me senti portée. Ce contact me fit légèrement frissonner. Ce parfum... Cela faisait une éternité que je ne l'avais pas senti. J'en étais totalement enivrée. Et afin que je puisse me sentir encore plus proche de lui, je m'agrippai autour de son cou. Toujours les yeux fermés. Afin de pouvoir resserrer mon emprise.

« Elle est consciente. »                                                      

***

PDV Nicolas.

Lorsque je l'avais vu s'effondrer il y a désormais quelques semaines, j'avais l'impression de l'avoir perdu. Je m'étais précipité à son secours. Et je pu me féliciter de lui éviter une chute brutale. Je l'avais ensuite posé. Elle ne semblait pas souffrir, ni quoi que ce soit. Elle était paisible, calme, apaisante, belle... Je sentais tout le monde autour de moi paniquer. Crier. Sur le moment ils la pensaient morte. Et moi aussi. J'étais terrifié à la simple pensée de cette idée, sans réellement savoir pourquoi. Et honnêtement je ne préférais pas savoir.

Lorsque je l'avais rattrapé dans sa chute, j'avais pu observer cette marque. Cette petite tâche, malgré tout assez visible. Mais qui lui allait si bien. J'avais perdu la fonction de nombreuses de mes émotions pour laisser place à de la douceur, mélangée à une douleur profonde. Cette tâche, qui était placée sur l'intérieur de son poignet m'avait comme transpercée. Et j'avais du mal à réaliser. J'avais du mal à réaliser que j'étais lié à elle.

Cela me semblait tellement impossible au vu de la mission que j'avais eu de la part de mon père à son égard. J'étais totalement déboussolé. Je n'avais jamais réussi à m'y prendre avec elle. Une fois gentil, une fois indifférent... Je ne savais pas quoi faire. Car qu'importe le comportement que je pouvais avoir à son égard, elle se battait pour paraître indifférente également. Garder le sourire ou simplement tenter de blesser en me lançant un pique. Mais bien évidemment ça n'avait jamais marché. Et j'aimai cette capacité chez elle à ne jamais abandonné quelque chose, bien qu'elle ne connaissait absolument rien de tout ou cela aller la mener.

Quoi qu'il en soit j'étais lié à elle. Que je le veuille ou non. Et au contraire de ce qu'elle pensait, je la connaissais parfaitement bien. Une énorme chieuse comme elle avait bien pu me montrer pour me donner son prénom que je connaissais déjà. Je savais qu'elle était dépendante de personne. Du moins elle essayait. Elle tentait de passer pour la fille forte, qui s'en fou de tout, alors qu'une âme sensible se cachait dans le fond d'elle. Et seule une personne autre que moi était au courant de ça. Marie. Les grandes amies. Inséparables. Elles se connaissaient par cœur. Et c'était parfaitement bien pour Jém. Marie était quelqu'un de bien que je connaissais personnellement. Il fallait qu'elle soit là pour son amie. Oui il le fallait, le jour ou Jémila découvrirai la vraie base de notre rencontre, qui était très loin d'être une simple coïncidence.

Bref, je la portais depuis bien 20 minutes afin de l'emmener chez Marie. Bien évidemment elle était au courant. Et elle était une grande amie pour moi également. Même si ce n'étais pas au goût de tout le monde. Car étant donné que je venais de la force noire, ma fréquentation n'était pas réellement conseillée.