Virage incontrôlable

Chapitre 24.2

                  

PDV Jémila

Je tentais d'ouvrir les yeux après avoir prononcé mes premiers mots. La lutte était de taille. Mes paupières lourdes comme du plomb semblaient être collées. Ma fatigue ne s'étant pas estompée mais augmentée au fur et à mesure que les souvenirs me revenaient en mémoire. Je me souvenais peu à peu des visages surpris, des cris de souffrances, et de l'anéantissement que j'avais provoqué.

Mais une terreur était en moi. Quel était l'ampleur de mes dégâts ? Ma famille, avait-elle survécu ? En avais-je vraiment fini avec ma vie d'avant ?

Mais toute cette appréhension, cette angoisse, s'envola à l'instant même où une main se glissa dans la mienne.

Son odeur si parfaite, sa présence inévitable. Tyler. Il m'était vital. Il ne s'agissait que de lui pour moi. Cela raisonnait telle une évidence.

Tous mes souvenirs revenant en masse, étaient de plus en plus clair et certains. Son sourire, son rire, sa posture. Sa manière de me faire rire, de me faire pleurer, d'être tendre, énervé. De me remonter le moral, de me caresser.

Il avait tout fait pour moi, pour nous. Quit à me laisser dans les bras d'un autre.

Il m'avait sauvé.

« Jémila, mon amour, tu as détruit tout le peuple Teratis. Tu as tué Derek. Tu as sauvé tout le monde. Même Erwan le frère de Nicolas, comme c'était prévu. Mais toi... Tu es là, réveille-toi, redis moi les quelques mots. Laisse-moi entendre ta voix, laisse-moi t'embrasser, te serrer dans mes bras. »  

Cette voix. Douce comme la brise au bord d'une falaise lorsqu'on l'on contemple l'océan. Douce comme le soleil caressant son visage. Ses traits parfaits et sa chevelure magnifique.

J'avais réussi l'objectif de mes horribles mois. Et désormais, j'ai l'homme que j'aime à mes côtés.

Et moi aussi je voulais le prendre dans mes bras, et l'embrasser à en perdre la raison. Il s'agissait de l'unique raison de ma vie.

J'ouvris les yeux doucement, le contemplant comme je le pouvais.

Il était là, allongé sur moi, les larmes déversant le long de ses joues.

« Alors fais-le... » Réussi-je à articuler.

Un sourire s'étira sur son visage, et ses lèvres rencontrèrent à nouveau les miennes, pour ne plus jamais les quitter.

The End.