Virage incontrôlable

Chapitre 16

Je n'avais pas dormi de la nuit. Toutes ses paroles m'avaient pénétrée et touchée au plus profond de ma personne. Premièrement, je détestai que l'on me parle de cette façon. Il avait cet air supérieur qui reprenait finalement la rumeur de base que j'avais pu entendre par le passé à son égard. Et bizarrement, je fus en quelque sorte déçue. Et cela m'énervai d'autant plus. Secundo, quelque chose étant encore plus déplaisant me rongeai de l'intérieur. Je sentais en quelque sorte comme une part de vérité dans ses paroles. Mais qu'elles paroles ? Le fait que je devais me méfier de Nicolas ? M'avait-il oublié ? Non il ne pouvait pas faire cela. Et pourtant il semblait tellement sincère. Et quelque part j'avais peur de la façon dont il disait, ou plutôt celle dont il était persuadé que je pouvais avoir une attirance envers lui.

Je regardai l'horloge sur la table de chevet m'indiquant désormais 5:02. Ne trouvant pas le sommeil, je me décidai enfin de me lever. J'avais un petit endroit à moi dans cet endroit qui me permettait un apaisement total lorsqu'un trouble faisait surface.

Je sortie de ma chambre en toute discrétion, longeais les couloirs interminables et sortie à l'extérieur. Dans ce monde, il ne fait jamais nuit, et jamais réellement jour. Disons que la comparaison au monde réel était comme lorsque le soir nous assistons au coucher du soleil. Dans le ciel, on voit des couleurs orange, feu, rouge dans un mélange envoutant. Seulement ici, on ne voit juste pas le soleil.

On pourrait tous penser que c'est un endroit de rêve, parce que oui en effet c'est un endroit que l'on pourrait qualifier comme idyllique. Seulement la mentalité et la force noire qui se dégage de ces lieux contraste totalement avec son apparence. Et quelque part, pour des personnes qui gardent tout pour elles, comme moi, un peu de magnificence, ne faisait pas de mal.

Je errais dans les hautes herbes des environs jusqu'à arriver à une petite crique surpassant la mer de couleur sang.    

Cet endroit était très calme, reposant, et surtout il me permettait d'avoir le champ libre sur mes pensées. J'allais enfin pouvoir me vider l'esprit suite aux paroles de Tyler et me permettre de ne plus douter de rien.

Je m'assis sur le ponton, comme à mon habitude et commençai à regarder au loin cherchant mes mots également et généralement habituels. Seulement cette fois-ci, rien ne sortais. Je n'arrivai plus à exprimer ce que je ressentais. Comme si le besoin d'être écouté par une personne particulière me bloqua. Comme si, certaines pensées que je disais auparavant, certains sentiments n'était plus d'actualités, ou avait tout simplement été remplacés.

Je me levai d'un bon. Toutes ces questions, ces doutes et autres choses inhabituelles arrivaient seulement que depuis que Tyler avait fait son apparition dans ce monde. Depuis qu'il était proche de moi.

*

« Je peux savoir c'est quoi ton putain de problème ?! Il est 6 heures du mat !

- Oh oui désolée monsieur Tyler qui se croit certainement en vacances ou encore mieux, qui se croit dans un club de pute gratuite !

- Sérieusement ? T'as senti que j'étais avec trois filles dans mon lit et tu as été jalouse ? Mais je t'en prie, viens te joindre à nous, il me reste encore un peu de force...

- Non mais putain ça va tranquille ? Va peut-être falloir que tu calme tes ardeurs avec moi mon gars. Je préfère encore éviter de te donner de mauvais espoirs. Alors maintenant, t'arrête tes conneries, tu t'habilles, et tu viens me voir !

Il commençait à se lever du lit.

- Mmh, non bébé, pourquoi tu ne restes pas avec nous ? Gémit une des trois trainé.

- Oh toi ma chérie, tu fermes ta gueule. Je pense que tu peux, être capable de te passer de la partie préféré de son corps quelques minutes ?