La Décadence des Flamants - Tome 2

Chapitre 3 : Case départ (Heather) | TW

[TW : Relation abusive]

Il semblait complètement désespéré, et même en l'ayant vu dans ses pires moments, il ne m'avait pas paru autant affaibli. Les traits tirés, les yeux rougis par les pleurs, des cheveux en bataille et une mine qui ne montrait certainement pas la joie. C'était bien la première fois que je voyais Cole dans un état aussi catastrophique. J'en étais l'unique responsable. Mais je ne pensais pas qu'il souffrirait à ce point, qu'il viendrait même me voir en rampant et en s'excusant.

Oui, je lui avais fait du mal en rompant ainsi. Pourtant, il n'aurait pas dû agir aussi excessivement. Il n'était vraiment pas comme les autres. Et s'il se suicidait par ma faute ?

Avant même que je puisse continuer d'imaginer le pire, mon regard croisa celui de Denzel. Perturbée, je savais à peine comment réagir. Je le fixais en espérant qu'une bonne idée me vienne à l'esprit. Vite, vite !

Cole se tourna alors vers Denzel et l'examina. Je pouvais lire la peine sur son visage, parce que j'avais trouvé un autre homme. Quelqu'un qui ne lui ressemblait pas.

Je finis par reprendre mon courage en main et quittai la pièce en compagnie de Denzel pour mettre les choses au clair. Que mon ancien et mon nouveau mari se croisent n'était certainement pas une bonne idée, surtout que l'un pouvait tout divulguer à l'autre.

— Qu'est-ce qu'il fait là ? me hurla Denzel à peine avais-je eu le temps de fermer la porte.

— Calme-toi ! Tu ne vois pas qu'il était vraiment mal ?

J'en mordis ma lèvre inférieure. Cole était bien trop imprévisible et dangereux dans ce genre de situation, et j'avais l'impression de devoir résoudre le problème.

— Je veux qu'il parte ! On sait très bien de qui il s'agit !

— Ok, je vais le foutre dehors alors.

Parmi tous les mecs que j'avais connus, Denzel était l'un des pires. On ne s'amusait qu'à peine avec lui et chaque lendemain était plus dangereux que la veille.

Je retournai dans le salon pour m'apercevoir que Cole était parti. Pas très étonnant. J'aurais dû m'y attendre. Denzel revint à mes côtés.

— Bon débarras, lâcha-t-il presque avec fierté. D'où tu le connais d'ailleurs ?

— Par mon père. Ils travaillent tous les deux dans le même milieu... et on est sortis ensemble... Mais ce n'était pas très important.

Je n'allais tout de même pas lui dire que l'on avait été mariés et qu'en plus j'étais celle qui avait décidé d'y mettre un terme. De quoi aurais-je l'air ? J'aurais foutu ma couverture en l'air bien trop rapidement. Et puis, il n'avait pas l'air d'apprécier ce que je venais de lui dire. Denzel était pire que jaloux, il était possessif et était prêt à tout pour m'isoler.

— Je m'en fous, je ne veux plus que tu le voies, m'ordonna-t-il d'un ton strict.

Je me retins de lui lancer un regard noir. D'où il m'interdisait de voir qui je voulais ? J'avais bien raison de lui donner une petite leçon. Personne ne m'interdisait ce que je devais faire.

— Il n'était pas méchant du tout, il avait juste besoin que quelqu'un le console, le contredis-je d'un ton calme.

— Mais bien sûr... Cole Triaghan quand même, soupira-t-il de dégoût. Tu crois que je ne connais pas cet abruti ?

Non, tu ne le connaissais absolument pas. Ce n'était pas toi qui avais passé quatre mois en sa compagnie, qui l'avais baisé et même brisé.

— Je pense qu'on ferait mieux d'aller dormir, proposai-je pour mettre court à cette discussion sans intérêt.