Chapitre 33 : Journée de merde (Cole) | TW

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[TW : Mort, Maltraitance, Relations abusives]

Encore une fois, j'étais persuadé que cette journée n'annonçait rien de bon, tout comme celle d'hier.

Mes soupçons se confirmèrent, comme d'habitude, lorsque mon téléphone sonna. La première mauvaise nouvelle de la journée venait de tomber. Des atrocités s'étaient produites sur le lieu de mon travail. Évidemment. Pourquoi toutes les merdes s'enchaînaient-elles en même temps ?

Je constatai que Heather venait d'entrer dans la pièce, me regardant d'un air suspicieux. Voulait-elle encore parler d'hier ? Sûrement, mais je n'avais pas le temps pour ça. Même si, dans le fond, je m'étais emporté et je ne voulais pas qu'elle le prenne sur elle. J'avais tellement peur de ses réactions futures en ce moment.

— Je dois y aller, lâchai-je comme pour fuir. C'est du travail.

Je m'approchai de la sortie, mais me tournai vers elle pour lui dire une dernière chose.

— Je suis désolé pour hier, déclarai-je d'un ton faible. Je me suis emporté. Je n'aurais pas dû. Je ne veux vraiment pas que tu le prennes mal. Alors, sache que je m'excuse.

— Non, ne t'excuse pas, dit-elle avec la plus grande indifférence. Va à ton travail...

Je voyais bien qu'elle s'éloignait de moi. Les évènements de la veille ne lui avaient pas plu, je le voyais bien et je détestais son comportement. Je détestais la voir s'éloigner de moi.

Je m'approchai d'elle, prêt à l'embrasser. Elle eut un léger mouvement de recul. Ceci semblait calculé et loin d'être innocent.

— S'il te plaît Heather... Ne me quitte pas...

Je détournai mon regard du sien, puis partis précipitamment sans même lui laisser le temps de répliquer. Pourquoi avais-je pensé à voix haute ?

*

En arrivant à mon entreprise, je ne fus pas étonné de voir une foule dans le hall. Les gens pleuraient, hurlaient ou au contraire, se taisaient. Chacun réagissait à sa manière, mais aucunement d'une bonne manière.

Ils avaient beau être horrifiés, pourtant ils restaient là sur les lieux du crime comme des abeilles attirées par le miel. Tout le monde aimait les histoires d'horreur quoi qu'on en dise.

Je tentai de me frayer un chemin puis arrivai en face du désastre.

Mon souffle se coupa pendant d'intenses secondes. Ce ne devait être que deux trois secondes, pourtant, j'avais l'impression que le temps s'était arrêté suffisamment longtemps pour que ça dure une éternité. Je regardais la scène d'une abomination que je tentais de masquer. J'avais été habitué à voir toutes les atrocités de ce monde, mais que ça se produise ici et dans de telles circonstances m'étonnait.

Je fixai cette scène qui resterait à jamais gravée dans mon esprit, surtout quand ce n'était pas la première scène dans ce genre qui hantait mon esprit.

Cynthia. Baignant dans son sang. Assassinée. Dans ma propre entreprise.

Qui avait bien pu faire ça ? Je me posais la même question que n'importe qui.

Mes yeux ne pouvaient se détacher de son cadavre. Elle avait été massacrée. Qui avait bien pu s'acharner à ce point sur elle ? Elle ne méritait pas ça. Elle n'était qu'une assistante. On partageait beaucoup ensemble, mais ce n'était pas suffisant pour vouloir sa mort.

Qui ?

Je regardai aux alentours et remarquai les regards pesants sur moi. Chacun me soupçonnait. Je n'étais qu'un meurtrier à leurs yeux.

La Décadence des Flamants - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant