La Décadence des Flamants - Tome 2

Chapitre 49 : Chaque jeu a un résultat (Cole)

Dès le lendemain, nous nous étions jetés sur le premier avion à destination de Las Vegas. Avec l'argent, nous pouvions aller où nous voulions. C'était malheureusement inévitable pour être libre dans notre monde.

En attendant de monter à bord, je ne cessais de fixer Heather avec obsession. Et si elle décidait de fuir ? J'imaginais, comme d'habitude, le pire. Pourtant, elle ne cessait de me rassurer. Elle me promettait de rester à mes côtés quoi qu'il arrive.

Lorsqu'on nous invita à monter, je me levai de ma chaise puis tendis ma main vers elle.

— Tu es sûre de toi ?

— Sûre, répondit-elle en serrant ma main tout en se levant.

Nous échangeâmes un bref sourire. Même s'il était encore possible de faire marche arrière, ce n'était certainement pas notre but. Pour le meilleur et le pire disait-on...

*

Le trajet avait été court et nous étions déjà à notre hôtel. Comme d'habitude, j'avais réservé une luxueuse suite, ce qui étonna Heather. Elle regardait chaque endroit, stupéfaite et fascinée. Visiblement, elle n'avait jamais mis le pied dans ce genre de lieu.

— Tu sais qu'une petite chambre de motel aurait suffi ? plaisanta-t-elle.

Je m'approchai d'elle pour l'embrasser langoureusement, mes mains prenant son visage entre celles-ci tandis que les siennes se croisèrent délicatement dans mon dos.

— Tu es trop mignonne Heather, soufflai-je. J'ai tellement envie de te baiser.

— Je vois que monsieur Triaghan n'a toujours pas appris la leçon de romantisme, ironisa-t-elle.

— Ne joue pas les surprises, tu me connais tout de même, rétorquai-je sur le même ton.

Malgré sa légère grimace, elle reconnaissait son tort puis leva les yeux au ciel.

— Et si tu essayais de jouer les romantiques pour une fois ? me proposa-t-elle en arquant un sourcil.

Elle semblait déterminée et ne me lâcherait pas avec ça. Le romantisme n'était vraiment pas fait pour moi. Je l'aimais, ce devait être suffisant. En fait, je ne savais pas comment exprimer mes sentiments, mais peu importe.

— Je ne vois pas pourquoi je ferais ça, soupirai-je.

Elle enleva soudainement ses mains et fit un pas en arrière.

— Et si tu te mettais à genou pour déclarer ta flamme à la femme que tu aimes ? me défia-t-elle en croisant ses bras.

Elle semblait persuadée que je ne le ferais pas et affichait déjà un sourire victorieux.

— Tu te fous de ma gueule ? Je ne me mets pas à genou pour une femme. Pas moi.

— Même pas pour la seule femme que tu vas épouser ? me provoqua-t-elle de nouveau.

Elle me montra son plus beau sourire ainsi que son éblouissant regard pour m'attendrir. Elle était douée, bien trop douée. Une manipulatrice hors pair.

— N'essaie pas de m'amadouer Heather, la sermonnai-je gentiment. Je ne suis pas idiot, je le vois bien ton regard.

— Quel regard ? demanda-t-elle innocemment. Allez, mets-toi à genou ! Devrais-je te rappeler que tes demandes en mariage sont misérables ? Alors, c'est ta seconde chance pour te rattraper.

— Comment ça "misérables" ? m'indignai-je faussement. Tu t'attendais à quoi ? On n'est pas dans un film non plus !

— Je m'en fous, persista-t-elle. À genou Cole.