La Décadence des Flamants - Tome 2

Chapitre 41 : Mensonges et culpabilité destructeurs (Cole)

Sur un coup de tête, j'étais parti et j'avais claqué la porte. C'était stupide, c'était complètement con. Mais je ne savais plus quoi en penser. J'errais sans la moindre destination. Ses mots tournaient en boucle dans mon esprit. Elle me suppliait de rester, tentant de me prouver son amour. Pourtant, une seule question m'obsédait désormais "qui était-elle ?"

Je me retenais de faire demi-tour, d'aller la voir et même de la pardonner sur le coup. J'avais besoin d'elle, j'étais faible. Quand je repensais à notre relation, elle me semblait unique. Jamais je n'étais allé aussi loin avec une femme, jamais je ne m'étais autant confié auprès d'une femme. Je m'étais mis à nu pour elle... et je l'étais encore.

Je ne pouvais pas retourner la voir et accepter ses coups bas aussi facilement. Même si l'idée était tentante, c'était débile. Je l'avais quittée bien trop brusquement, presque sur un coup de tête. Aurais-je plutôt dû trouver une solution ? lui dire que ce n'était pas grave ? Pourtant, si c'était ce que j'avais fait, son geste n'aurait aucune valeur. Combien de fois allait-elle recommencer ? Et quand mentirait-elle ? Tout ce que je pensais d'elle était faux finalement.

Et maintenant, mes pensées m'embrouillaient sans me laisser trouver une solution.

Je me rappelais de comment j'avais géré notre dernière rupture : alcool et mutilation. Ça avait été une catastrophe. Désespéré, je me rendis chez Paris. Je ne savais pas trop ce que je cherchais, pas forcément du soutien, autre chose dont j'ignorais de quoi il en retournait.

Lorsqu'elle m'ouvrit, elle fut surprise de ma venue, mais bien plus de mon état. Il semblerait que j'avais pleuré, je m'en étais à peine rendu compte. Elle me fit entrer, sans dire un mot, laissant s'installer un silence désagréable. Je m'assis sur le canapé, appréhendant ce que je pourrais dire.

— Que se passe-t-il ? s'enquit-elle en s'installant à mes côtés.

— J'ai quitté Heather, lâchai-je malgré les pleurs.

— Non ! Danny ! Tu ne peux pas faire ça ! me sermonna-t-elle comme si je venais de faire une grosse connerie.

Je serrai mes poings et cachai ma bouche avec. Je regrettais d'avoir quitté Heather aussi facilement et aussi lâchement. Même si elle m'avait menti... elle semblait vraiment désolée. À moins qu'encore une fois elle me manipule.

— Heather est une fille bien ! Vous alliez vraiment bien ensemble... Je ne veux pas vous voir vous séparer, je vous aimais vraiment bien tous les deux... Et pour la première fois depuis longtemps, tu semblais heureux. Tu étais en couple, rien que ça, c'est mémorable.

Elle s'extasiait à l'idée de me voir en couple, au bras d'une femme et capable d'avoir une relation plus ou moins normale, en particulier parce que j'avais dit que j'enchaînerais les coucheries jusqu'à ma mort. Jusqu'à ce que je rencontre Heather. À partir de là, tout avait été basculé...

— Elle m'a menti, avouai-je dans un murmure.

— Comment ça "menti" ? Elle t'a trompé ? s'étonna-t-elle. Elle a pas l'air du genre à tromper...

— Elle se faisait passer pour une autre. Elle est sortie avec moi pour me briser le cœur, volontairement. Elle a tout fait pour que je tombe amoureux d'elle...

— Danny, je dois dire que je ne comprends rien. Elle t'a menti... mais ce n'était pas constamment, c'est impossible. Je suis sûre qu'elle t'aime aussi.

— J'en ai aucune idée...

— Quand je suis venue chez toi, elle te dévorait du regard... et elle me détestait aussi. Elle était très jalouse, mais pas dans le sens possessif. Jalouse parce qu'elle t'aimait... et que moi je débarquai comme ça, un peu trop complice... Je laissais planer le doute...