La Décadence des Flamants - Tome 2

Chapitre 37 : Certaines armes sont plus dangereuses que d'autres (Heather) | TW

[TW : Harcèlement]

Il en fallait peu pour convaincre Cole d'une petite virée à l'extérieur. Le sexe. Il suffisait de le menacer d'abstinence. Bien trop simple même. J'ignorais s'il faisait semblant d'accepter pour me faire plaisir ou parce qu'il savait à quel point c'était contraignant. Enfin, je me doutais qu'il avait bien trop d'ego pour accepter sans que je fasse quelques détours.

En réalité, je voulais juste faire sortir Cole de son travail. Il avait constamment le nez dans ses affaires ou était incapable de s'accorder des temps de pause. Plus bourreau du travail, tu meurs... Même mon père ne bossait pas autant.

En même temps, je profitais de cette occasion aussi pour moi. J'avais besoin de me changer les idées. La pression de ces derniers jours me tuait et me rendait nauséeuse. Hanna ne cessait de me rappeler que je devais tout lui dire, peu importe si c'était en un bloc ou petit à petit. Elle avait raison, je le devais. Il fallait que je laisse échapper cette vérité si je ne voulais pas une relation basée sur le mensonge.

Pourtant, ce soir, je me voyais mal tout lui dire, et j'ignorais encore comment tout lui révéler. Comme d'habitude, j'avais les mêmes doutes. Je décidai de les mettre de côté en enfilant ma veste taupe. Je n'avais pas choisi des vêtements extravagants. Tee-shirt blanc et jean. Une tenue plus que confortable.

Je finis par rejoindre Cole dans son bureau après une brève retouche de mon maquillage. Il était en pleine conversation téléphonique avec Vitalik. J'étais toujours étonnée de les voir aussi proches, en particulier dans le milieu dans lequel ils baignaient tous les deux et où la concurrence était rude.

— Cette Debra ne nous posera pas de problèmes, je peux te l'assurer, déclara-t-il sévèrement. Elle n'est que passagère, ce n'est pas la première dans le genre, ni la dernière. Elle va bientôt redescendre de son monde.

En fouillant quelques papiers, il leva enfin son regard vers moi, s'arrêtant subitement dans ses gestes.

— Vitalik, je te rappellerai. Je vais avoir une soirée chargée.

Nous nous échangeâmes un sourire. Si seulement il savait où j'allais l'emmener.

— Non, ce n'est pas avec une pute, plaisanta-t-il.

Ah d'accord... J'étais prise pour une pute, pas très étonnant. Toutes les femmes traînant avec Cole l'étaient. Je n'étais pas une pute, j'étais une salope. Les femmes dans les normes n'étaient pas son genre visiblement.

Il raccrocha et je soupirai, presque soulagée qu'il mette fin à cette conversation qui aurait pu s'éterniser.

— On y va ? lui demandai-je.

— Bien sûr.

Il s'approcha de moi. Mon regard se posa alors sur ses vêtements. Je l'inspectai brièvement. Une tenue bien trop professionnelle. Il était plus que sexy et si irrésistible en costume-cravate, mais ce n'était pas la meilleure tenue quand on sortait juste pour s'amuser.

— Quelque chose ne va pas ? s'enquit-il en ayant sûrement remarqué mon regard.

— Ta tenue, désignai-je du doigt. Tu n'as pas quelque chose de plus décontracté ?

— Tu connais ma penderie, rétorqua-t-il comme si c'était une excuse.

— En effet, soupirai-je. Dix mille chemises blanches, autant de cravates noires et le reste, que du noir encore une fois. Tu n'as même pas un seul tee-shirt et un jean !

Ses vêtements n'étaient pas très diversifiés. De toute manière, il se contentait de piocher au pif chaque matin sans se soucier vraiment du reste. Après tout, le choix était assez restreint.