Chapitre 9 : Je ne te veux pas de mal (Cole) | TW

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[TW : Alcool]

En rentrant chez elle, Heather avait sûrement appris la mort de son mari. Celui-ci avait dû être emmené à l'hôpital dans l'espoir d'être sauvé, puis son décès avait dû être prononcé. Voilà comment les choses devaient s'être déroulées... ou du moins, probablement, puisqu'elle était à l'hôpital en compagnie de son amie Brandy.

Je ne ressentais aucune honte à ce moment. Absolument rien. Ça ne me gênait pas moins de la voir en larmes. Elle m'aurait déjà remercié si elle savait tout le mal dont Denzel aurait pu être capable envers elle.

Je les observais de loin, tout en restant plutôt discret. Elle saurait immédiatement qu'il s'agissait de moi, mais pour le commun des mortels, personne ne devait avoir le moindre doute.

Elle était en pleurs dans les bras de son amie. Avait-elle vraiment aimé cet homme ? Certainement pas. Elle n'était sortie avec lui que pour se venger de moi, pour me prouver qu'elle ne m'aimait plus. Elle avait pris n'importe qui pouvant me remplacer, pouvant lui permettre de m'oublier.

Je profitai de mes derniers instants où elle ne me voyait pas encore pour l'observer minutieusement. Elle avait les mêmes vêtements que lorsqu'elle était venue dans mon bureau. Un léger pull et un jean. Une tenue en soit bien banale. Néanmoins, ses cheveux étaient désormais attachés en une queue de cheval négligée, laissant quelques mèches rousses lui tomber dans les yeux.

Elle finit alors par m'apercevoir et s'approcha de moi, furieuse, les poings serrés. Je savais exactement ce qu'elle allait me dire, mes réponses étaient déjà toutes prêtes.

— Espèce d'enculé ! Tu as tué mon mari ! TU L'AS TUÉ !

— Heather, calme-toi, lui conseillai-je d'un ton presque tendre. On est en public. Ce n'est vraiment pas une bonne idée de m'accuser ainsi, certainement pas ici.

Je prétendais être quelqu'un de tout à fait innocent. J'étais totalement serein et aucun geste ne me trahissait. On ne pouvait même pas douter de moi.

— Alors que fous-tu ici ? me demanda-t-elle en fronçant des sourcils.

— Je suis venu voir quelqu'un, mentis-je.

— Moi !

— Ne sois pas aussi égocentrique, lâchai-je à la limite du murmure.

— Pardon ? Tu oses me dire ça après avoir tué mon mari ? Je sais très bien que tu veux que je t'appartienne !

Elle n'avait pas tort. Elle avait même totalement raison. Je détestais la voir dans les bras d'un autre homme, même si celui-ci était le père de son enfant. Je faisais ce que je voulais tout en me fichant de la morale. Peu importe qu'il y ait de l'amour ou pas. J'avais besoin d'elle.

— Pourquoi je m'embêterais à m'attacher à une femme qui ne veut pas de moi ? Il y a des milliers de femmes, ironisai-je.

Des milliers de personnes, pourtant, je restais obstiné par une seule, comme un con. La seule femme qui ne voudrait sûrement plus jamais de moi. La seule femme qui m'avait abandonné... Mais aussi la seule que je ne voulais pas oublier.

Soudainement, ses émotions prirent le dessus et elle me gifla violemment. La colère lui donnait bien plus de force que je le croyais. Ma joue me brûlait et ma mâchoire me lancinait d'une torture insupportable. Je ne m'y attendais vraiment pas. Elle n'avait jamais été violente. C'était bien la première fois qu'elle me le montrait.

En tout cas, je devais agir comme monsieur tout le monde. Je devais paraître offusqué et même mettre court à la conversation. C'était ce que je devais faire.

La Décadence des Flamants - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant