Tiger | hs

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J'aurais dû m'en douter. Louis m'avait paru familier mais jusqu'à maintenant je n'avais pas su lui donner une identité. Cependant, quand Harry a débarqué dans la pièce, je me suis tout de suite rappelée les avoir vu ensemble dans les couloirs.

Je me suis frappée mentalement le front et ai demandé à Calypso de me rejoindre. Je me suis extirpée de mon lit et me suis avancée vers eux. Ils me regardaient tous les deux, le bouclé avec une expression rieuse. Je ne l'ai pas regardé et ai gardé le menton droit.

— Salut.

— Styx, reviens immédiatement.

— Eh Harry, on dirait que ce papillon t'apprécie, a fait remarquer Louis.

— C'est faux. Maintenant si ça ne vous dérange pas, j'aimerais me reposer un peu.

— Rien ne t'en empêche tu sais, a souri Harry, Styx tournant toujours autour de lui.

— Vous vous connaissez ?

— Non.

J'ai tourné les talons et suis revenue à mon lit. J'ai rabattu la couette sur mes jambes et ai trifouillé dans mon sac pour en retirer mes écouteurs et un livre. J'ai ramassé mon portable qui était toujours à terre et ai enclenché la musique.

Je n'entendais pas ce que les garçons disaient mais j'étais certaine que leur sujet principal n'était autre que moi ; si l'on s'en tenait à leurs petits coups d'oeil en ma direction. J'ai reporté mon attention sur les pages usées de mon roman et en ai trituré les coins. Je n'avais pas la tête à lire mais je ne voulais pas ne rien faire devant eux et être obligée de leur parler.

Je tournais les pages lentement, sous le regard attentif de ma tigresse assise par terre. Cela devait faire maintenant un bon quart d'heure qu'Harry discutait joyeusement avec son ami. Son aigle s'était installé sur les hautes poutres de l'infirmerie et fixait dangereusement Calypso. Je l'ai vu battre des ailes puis fondre sur mon animal.

J'ai immédiatement tiré mes écouteurs et ai sauté de mon matelas pour me poster devant elle. Prise de court, elle s'est aussitôt levée et a sorti les griffes. L'oiseau a stoppé in extremis sa course, repoussant l'air avec ses ailes pour ne pas me toucher de ses serres.

— Il va falloir que tu contrôles ton volatile ! ai-je crié en menaçant ce stupide garçon du regard. Putain, il aurait pu la blesser, est-ce que tu te rends compte ?

— Quoi ? Mais Gabriel ne voudrait en aucun cas lui faire mal.

— Alors comment tu expliques ce qu'il vient de se passer ?

— Je-

— C'est vrai, Gabriel ne ferait de mal à personne, l'a coupé sérieusement Louis.

— Ecoute, je ne sais pas ce qu'il lui a pris. Je te prie de m'excuser pour ça, ça ne se reproduira plus. (Il tapote son avant-bras pour que son aigle puisse s'y poser.) Peut-être qu'il voulait simplement-

Harry a été encore interrompu par l'ouverture de la porte. Niall a pénétré dans la pièce, de la nourriture plein les bras.

— Ah. Je dérange peut-être ?

— Qu'est-ce que tu fais ici ? a quémandé le bouclé.

— Je vous apporte à manger. Cette vieille chouette ne nourrit jamais les blessés et comme il est une heure passée et que je suis en pause de deux heures je me suis dit que... (Il n'a pas fini sa phrase lorsqu'il a remarqué le regard sombre d'Harry.) Et je venais voir Miyu aussi.