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Miyu


L'humidité était apparente sur les murs épais de l'université, mon corps s'était refroidi depuis mon arrivée dans cet endroit – il ne devait pas y avoir de chauffage. Calypso éternuait à chaque fois que de la poussière volait, éparpillée sur le sol. Styx s'était endormi, niché derrière mon oreille.


Nous cheminions à travers la battisse depuis quelques minutes. L'homme que je suivais me devançait d'au moins un mètre, les mains toujours nouées dans son dos. Nous n'avions pas ouvert la bouche depuis que nous avions quitté le réfectoire. Les lieux me semblaient peu accueillants et austères.


Le quinquagénaire s'est enfin stoppé, ouvrant une porte à sa gauche. Il est entré, m'a demandé de le rejoindre, sa voix s'écrasait sur les parois de la pièce. Echangeant un regard avec ma tigresse, j'ai avancé, fermant la porte derrière moi. Son bureau était de taille moyenne, renfermant une étagère bourrée de dossiers et de livres, deux fauteuils en cuir usés ainsi qu'une table de bureau en bois massif, recouvrant la plupart de l'espace.





— Assis-toi, Miyu. Je suppose que la journée a été longue, m'a-t-il invitée, me pointant un siège.


— Merci.


— Alors, explique moi. D'où viens-tu ? m'a-t-il questionnée, appuyant ses coudes sur le rebord du meuble.


— Du Nebraska.


— Tu as fait tout le trajet jusqu'ici en bus, jusqu'au Dakota du Nord, seule ?


— J'avais mes animaux, ai-je riposté sur la défensive.


— Du calme ma grande, je n'insinue pas que tu ne sais pas te défendre, au contraire je pense que tu en es bien capable. En revanche, cela m'étonne que je n'ai pas été averti de ton arrivée, tes parents ne m'ont pas envoyé de courrier, a continué l'homme, un froncement de sourcils déchirant son visage.


Je n'ai pas répondu. Il n'a pas insisté, une grimace déformait sa figure.


— Où est-ce que je peux dormir s'il vous plait, je suis épuisée, me suis-je précipitée de changer de sujet.


— Oh, oui bien-sûr, nous reprendrons cette conversation demain. Les chambres sont doubles mais toutes complètes, tu seras donc seule, cela ne te dérange pas ?


— Ça me va parfaitement, Calypso prend beaucoup de place.


Elle a grogné, s'étirant les pattes et déroulant sa langue dans un bâillement. J'ai réprimé le mien et ai collé ma main à ma bouche.


— Au fait, je m'appelle monsieur Wolf, je suis le directeur de cette université.


À l'entente de son nom, mes yeux ont balayé la pièce à la recherche de son compagnon.


— Ne te fatigue pas, Hector n'est pas là, il est dans la forêt, a-t-il répondu à mes pensées.


J'ai hoché la tête, me levant et me dirigeant vers la sortie. Mr Wolf, m'a une fois de plus précédée puis m'a montré le chemin jusqu'au dortoir.


Le directeur venait de me laisser. Ma valise avait été amenée dans ma chambre ainsi que mon sac à dos. La pièce était assez grande pour mes animaux et moi mais je doutais qu'elle puisse accueillir plus.


Deux lits à une place étaient poussés contre les murs. Une armoire et une table basse régnaient au centre. Calypso s'est tout de suite mise à l'aise, parcourant ma chambre. J'ai trainé ma valise à l'intérieur, fermant ensuite la porte. Soufflant sur une mèche de cheveux, je me suis littéralement effondrée sur le matelas.


Tiger | hsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant