Tiger | hs

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Je suis entrée dans la salle vide. Mes pas résonnaient trop bruyamment à mon goût. Calypso est passée première, Styx et moi la secondant. J'ai avancé jusqu'à la cheminée où je me trouvais il y a quelques jours, rien n'avait changé exceptée, peut-être, la température qui était plus basse due au manque de feu de bois. Les tapis étaient toujours disposés harmonieusement sur le sol ; le recouvrant entièrement. Plus loin dans la pièce des fauteuils à l'apparence confortable résidaient ainsi qu'une petite table où une note était posée. Je l'ai prise entre mes doigts et ai lu les quelques lignes.

« Je suis là dans un instant. Attends moi sur un fauteuil, allume le feu si tu as froid. East devrait sans doute être ici, peux-tu le surveiller ?

– Greem »

J'ai parcouru la salle du regard, n'apercevant que mes animaux. Puis, observant mieux, j'ai découvert le petit chat coincé sous la grosse tête de ma tigresse. Un sourire s'est dessiné sur mon visage jusqu'à ce que je ne fasse mon chemin vers les félins et que je prenne le plus petit dans mes bras. Noir a miaulé, m'a regardée puis a sauté à terre pour donner des coups de pattes inutiles afin d'atteindre mon papillon.

Nous étions jeudi, il était dix-sept heures passés et dans quelques minutes le professeur Greem allait me faire faire son exercice – que je redoutais.

Au lieu de prendre un siège comme me l'avait préconisé le mot, je me suis installée à côté de ma tigresse où Styx s'est posé sur mon épaule. Perdue dans mes pensées, je n'ai pas tout de suite entendu le professeur pénétrer dans la pièce. Il a déposé son cartable en cuir usé et son mince manteau sur un fauteuil. Noir a trottiné vers lui, réclamant des caresses en se frottant à son mollet.

— Prête ?

— Pas vraiment.

— C'est ce qu'il y a de mieux. Place toi où tu le souhaites.

Je suis restée au même endroit, me décalant juste un peu pour accueillir Calypso. Je l'ai faite s'asseoir comme la première fois et ai déposé ma main sur sa tête. Styx, quant à lui, a atterri dans ma paume vide. Mr Greem tenait ses mains derrière lui, il m'a observée longuement avant de tourner une fois autour de moi.

— Bien, tu es placée comme il le faut, nous pouvons commencer. Si ce que je te dis n'a pas eu lieu lors de ton enfance ou n'importe quelle époque de ta vie, ce n'est pas grave, imagine simplement.

— D'accord.

J'ai pris une profonde inspiration puis ai fermé mes yeux.

— Dis le moi si tu veux tout arrêter, nous reprendrons alors demain.

— Ça va, je peux y arriver.

— Qu'elle est ta saison préférée ? m'a-t-il demandé d'une voix basse mais assurée.

— Je dirais l'automne – mais le printemps me plait aussi.

— Décris moi ce que tu aimes dans cette période.

— Les couleurs. J'aime quand les arbres prennent des teintes différentes, ça rend le paysage tellement apaisant et attirant. Il fait froid pendant les mois de septembre à décembre mais le rouge et jaune des feuilles réchauffent l'atmosphère. Avec mon père nous avions l'habitude de ramasser des feuilles mortes et des marrons tout l'après-midi avant de passer à la maison pour prendre un énorme chocolat chaud. Puis, à la nuit tombée, tandis que ma mère me grondait pour ne pas avoir pris mon bonnet, mon père me prenait la main et nous nous aventurions dans la nuit jusqu'à un champ vide.