Tiger | hs

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Miyu

    Tout était très sinistre ici. La faible lumière de mon téléphone ne me permettait pas de voir à plus de quelques centimètres devant moi. J'avançais à l'aveuglette, longeant les murs de l'université. J'entendais vaguement des gouttes d'eau rentrer en contact avec le carrelage froid des douches non loin d'où je me trouvais.

    Lorsque je m'étais réveillée en pleine nuit, je n'avais pas réussi à trouver le plan usé que l'on m'avait attribué en début d'année. Je m'étais donc débrouillée pour trouver le plus vite possible les salles de bains. J'allais bientôt les atteindre quand du bruit est parvenu jusqu'à moi. Mon corps s'est figé au beau milieu du couloir normalement désert. Tout en gardant une posture assurée, j'ai incliné ma semblant de lampe torche afin qu'elle éclaire l'espace au maximum. Soudain, une silhouette floue est apparue. Elle boitait, quelque chose de brillant pendait à sa main et de petits yeux jaunes pétillaient près de ses jambes. Cela m'a fait penser au soir où, avec Harry, nous avions fait la rencontre de cette femme en compagnie d'un loup. Comment aurait-elle pu pénétrer dans le manoir ? John l'aurait tout de suite signalé au proviseur Wolf.

    Je devais garder mon calme. J'ai donc pris une profonde inspiration et ai avancé prudemment vers cette ombre dissimulée dans les ténèbres. Mes doigts se crispaient autour de mon portable, mes paumes étaient moites. Je la voyais aussi marcher vers moi, nous nous approchions rapidement l'une de l'autre. Puis, arrivant à une distance minime, sa voix a retenti ce qui m'a valu un froncement de sourcils.

— Miyu ?

— Qui est-ce ? ai-je demandé, relevant ma lampe pour pouvoir l'illuminer. Louis ?

    Le châtain se tenait maladroitement devant moi accompagné de First. Il a voulu lever sa main qui tenait l'objet brillant mais, prenant peur, je l'ai stoppé dans ses mouvements en lui coinçant le poignet.

— C'est une bouteille d'eau. Je viens en paix, a-t-il répliqué, se dégageant avec un sourire.

— Oh. Excuse-moi, j'ai cru que tu étais quelqu'un d'autre. Que fais-tu ici à presque trois heures du matin ?

— Rester à l'infirmerie me barbe un peu alors quand mon genou me fait trop mal je pars me promener dans l'école avec First pour me dégourdir un peu. Et toi ?

— Je, hum... J'allais simplement aux toilettes.

— Ok... On devrait surement retourner nous coucher, a-t-il suggéré en se dandinant.

— Oui, tu as raison.

    Nous sommes restés un moment, silencieux, à nous regarder dans le blanc des yeux. First remuait sa queue lentement, ne cessant de me toiser. Louis s'est raclé la gorge, buvant une gorgée de son eau.

— Où sont tes totems ? Je sais que Calypso est malade, mais Styx ?

— Il est avec Catalina. Harry a préféré le laisser avec elle, ai-je susurré, faisant promener mes yeux sur les murs humides.

— Harry ? Comment... Où est-il maintenant ?

— Hum, en train de dormir, pourquoi ?

— Dis, il n'est pas seul ? Il est avec Gabriel et Niall, n'est-ce pas ?

— Non, enfin, non. Il... Il est dans ma chambre et Gabriel est resté auprès de Calypso pour lui tenir compagnie.

— Dans ta chambre ? m'a-t-il questionnée, soudain plus joyeux.

— Oh non, ne t'imagine rien. Premièrement, je n'étais pas d'accord pour qu'il reste et deuxièmement il s'est couché dans l'autre lit de ma chambre.

— Ah, je comprends mieux. Bon, je vais y aller et tâche de bien-

— Miyu ! s'est écrié Harry, courant dans notre direction. Mais où étais-tu passée ? Je ne te trouvais plus dans la chambre !

— Je suis simplement allée aux toilettes, pas de quoi en faire tout un foin.

— Tiens, salut mon pote.

— Louis ? Mais qu'est-ce que tu fiches ici ?

    Ce dernier n'a fait qu'hausser les épaules et s'apprêtait à retourner se coucher lorsque nous avons été, une fois de plus, interrompus par une voix ; beaucoup plus grave et menaçante.

— Puis-je savoir pourquoi trois adolescents se baladent tranquillement, en pleine nuit, dans l'université ? a grogné Mr Wolf.

— Cas d'extreme urgence. Mon genou se devait de bouger, a plaisanté Louis d'un humour pince-sans-rire.

— Taisez-vous Tomlinson. Gardez vos blagues de mauvais goût pour vos amis. Maintenant, dites-moi ce que vous fichez ici !

— Rien. Absolument rien, ai-je répondu, d'un ton sec et assuré.

    Le quinquagénaire m'a observée longuement, les oreilles en feu et les yeux assombris. J'ai soutenu son regard, me tenant parfaitement droite. Je pouvais voir ses poings se contracter et ses lèvres se pincer. Il était clair qu'il essayait de se retenir de me mettre une raclée ou de répliquer quelque chose de sanglant. Cependant, il a détourné la tête et a simplement dit de rejoindre les dortoirs – l'infirmerie pour Louis. Docilement, nous l'avons contourné, trainant des pieds pour aller nous rendormir.

    Le clapotis de la boisson de Louis contre la bouteille ainsi que le vent violent dehors résonnaient dans le manoir. Le craquement des branches faisait trembler les fenêtres abimées. Puis, un autre son est parvenu à mon ouïe.

— Attendez, vous avez entendu ? ai-je arrêté les garçons, plaquant mes mains sur leurs abdomens.

— Quoi donc ?

    Avant que je puisse répondre à Harry, un hurlement a retenti à l'extérieur, ce qui nous fait pivoter vers les fenêtres. Mr Wolf s'est approché aussitôt, affolé, devant les ouvertures. Il détenait ce même regard lors du dernier feu de camp ; cette attitude angoissée et troublée. Je me suis tournée vers lui, l'interrogeant du regard. Il n'a rien déclaré, me regardant simplement, la respiration accélérée. Un autre hurlement nous a interpelés.

— C'est le loup n'est-ce pas ?

— Oui... a-t-il soufflé, portant son attention vers les bois dehors. Mon loup.

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hey! petit chapitre pour vous faire patienter

vous savez désormais où est le totem de Mr Wolf aha, des indices, des indices ☄

dites moi vos impressions en commentaires 🐚