Tiger | hs

25

Miyu

Je n'avais pas remis ma robe. J'avais seulement opté pour un jean et une blouse blanche élégante. De ma chambre, je sentais l'alléchant parfum d'épices orientales remontant de la cuisine. Après le passage inattendu d'Harry, je ne m'étais pas résolue à quitter la pièce. Je restais assise au bord du lit, mon portable dans la main. Je le faisais tourner sans cesse, essayant de trouver une solution à l'ultimatum qui me rongeait l'esprit. Après tout, c'était Thanksgiving, une fête chaleureuse et familiale. Peut-être que je devrais appeler Thalia. Mais, d'un autre côté, je l'avais évitée durant presque trois ans, pourquoi flancher maintenant ? Finalement, je n'ai pas eu à réfléchir plus, car mon téléphone affichait un appel entrant d'un numéro masqué. J'ai décroché.

— Merde, ah ! Satanées chaussures.

— Liam ? ai-je tenté.

— Eh, Miyu ! Comment vas-tu ?

— Très bien. Et toi ? Ton numéro ne s'affiche pas, il est masqué.

— Oh, mince, j'ai dû faire une mauvaise manip' . En tout cas, je suis content de t'entendre ! Tout se passe bien de ton côté ? a-t-il enchainé, la voix toujours aussi enjouée.

— Oui, oui. Joyeux Thanksgiving.

— À toi aussi, Miyu. Tu es avec ta famille ?

— Hum... Seulement ma tante, ai-je menti tristement.

— Bon... Je ne vais pas plus t'embêter avec ça.

Il y a eu un petit instant de silence avant qu'il ne reprenne la parole.

— Mes cousins courent partout, a-t-il ri, tu verrais ça : des vraies piles électriques.

Un coup contre la porte a interrompu ma discussion. Je me suis levée, gardant le portable collé à mon oreille. Harry était posté devant moi, l'air neutre.

— Ne quitte pas, Liam, j'en ai pour une seconde.

— Pas de soucis, je t'attends.

J'ai étouffé le micro de l'appareil contre ma poitrine et me suis intéressée à la requête du bouclé. De la confusion a traversé son regard brûlant mais elle s'est vite envolée.

— On passe à table dans une poignée de minutes.

— J'arrive.

— N'apporte pas ton téléphone. Ma mère déteste la nouvelle technologie, m'a-t-il lancé crument.

— Autant que toi, je suppose, l'ai-je défié tout aussi sèchement que lui avant de fermer la porte.

— Je suis de retour. Ecoute, je vais devoir te laisser, mon oncle vient de rentrer et le diner va être servi.

— Pas de problème, m'a répondu Liam, passe une bonne soirée. On se revoit lundi. C'était sympa de te parler.

— Tu as raison. À lundi, Liam. Profite de ta famille.

J'ai raccroché après ces mots. Je me suis tiré les cheveux rageusement tout en expirant le trop plein d'air qui étranglait mes poumons. Styx et Calypso s'étaient rapprochés, ils m'entouraient, ma tigresse ronronnait en grattant sa tête contre mon mollet. Je me suis ensuite décidée à sortir d'ici et à rejoindre mes hôtes en bas.