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    Tout d'un coup, il fait sombre puis une éblouissante lumière jaillit. Elle m'aveugle mais s'atténue peu à peu. Je me retrouve dans ma chambre. Celle de mon enfance. Les poupées sont encore éparpillées partout sur le sol et mon lit est défait. Tout m'a l'air statique, comme figé. Je sors alors, me retrouvant dans le couloir, si commun à mes yeux. Il n'y a pas de bruit. Le silence. J'entre dans toutes les pièces à l'étage ; il n'y a personne. Je descends donc les escaliers. Rien n'a bougé, tout est comme dans mes souvenirs. Comment ai-je atterri ici ?


    Dehors il fait gris, les feuilles jonchent le bitume de la rue et les nuages opaques camouflent le soleil hivernal. Dans la cuisine, un gâteau au chocolat est posé sur le plan de travail. Il y a deux bougies dessus. Je fronce les sourcils et pénètre dans le salon. Mon père est là, installé confortablement dans le canapé. Saphir est près de lui, surveillant Calypso et Styx. Il a l'air heureux, ses yeux sont pétillants et un large sourire incurve ses lèvres.


— Papa... je chuchote, m'approchant prudemment de lui.


    Je prends peur lorsque mes doigts traversent, littéralement, son épaule. Il n'est pas réel. C'est un souvenir, ma mémoire qui me joue des tours. Les larmes viennent chatouiller mes paupières cependant, je ne les laisse pas couler. Tout ceci n'est pas réel, je l'invente. Mais, étrangement, j'ai cette sensation de déjà-vu.


    Je continus d'inspecter les lieux. Thalia est assise au sol, en tailleur. Elle a la tête levée. Je suis son regard et tombe nez à nez avec l'illusion de ma mère. Soudain, la scène prend vie dans mon esprit, tout devient clair. C'est mon anniversaire, j'ai deux ans. Ma mère est penchée au-dessus de moi, le sourire aux lèvres. Je la revois se baisser à ma hauteur et me tendre un petit sachet en satin mauve.


— Voici ton cadeau Miyu, prends-en soin. Je veux que tu le gardes le plus longtemps possible. Jusqu'à ce qu'il se casse.





Elle m'aide à l'ouvrir, tirant sur une petite corde. Elle laisse le sachet de côté et me dévoile un collier. Mon collier. L'opale brille à la lumière des appliques de la pièce. Je l'admire un petit moment. Il paraît minuscule dans sa main. Elle me regarde tout en le passant autour de mon cou. Le bijou pend le long de ma poitrine, il me va trop grand. Instinctivement, je passe mes doigts sur ce même collier, devenu un raz-de-cou, désormais. Je me rappelle de cette scène. Elle est ancrée dans ma tête, à tout jamais. Pas seulement par le fait que ce soit le plus beau cadeau que ma mère m'ait fait mais, surtout, car c'est la dernière fois qu'elle a agit aussi maternellement avec moi. Comme une mère normale doit le faire avec son enfant. Avec amour.


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Tiger | hsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant