•Chapitre 6•

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PDV Allison

Une voix robotique retentit dans l'avion priant à tous les passagers de descendre. Suite à ce message, je me levai et passai devant Cameron qui mâtait sans gêne mon fessier.

Je lui lançai un regard noir, mais ne rajouta rien et sortis de l'avion suivit des deux garçons derrière moi et des autres passagers présents.

Rendus à l'extérieur de l'aéroport où une foule de gens était rassemblée, on fonçait dans le troupeau et nous rendirent de l'autre côté de la rue.

-Bon, alors ? demandai-je.

-Je dois aller passer voir quelqu'un avant, dans ce bar, là-bas, dit Elï en pointant du doigt un bâtiment délabré.

Tandis que le soleil se couchait déjà sur New York et ses habitants qui dégageaient lentement les routes, j'avançai vers le bâtiment où une forte musique jouait.

Quand Elï poussa les portes, une odeur d'alcool, de sueur, de cigarettes et de d'autres substances illégales flottait dans l'air.

Si mon cœur aurait pu sortir de ma poitrine, il l'aurait certainement fait. Mes yeux se mirent à chercher autour de moi qui Elï voulait voir, mais celui-ci avait déjà disparu me laissant seule avec Cameron.

Au même moment, un groupe de filles aux tenues courtes et aux maquillages exagérés se dirigea vers nous ou plutôt vers Cameron. Tandis qu'elles le tiraient par le chandail, il me hurla :

-Reste ici et ne fais pas de conneries !

-Oui papa, grognai-je en roulant des yeux.

Il me fit un doigt d'honneur derrière le dos d'une des blondes avec un top blanc, puis me laissa là.

Je soupirai et mordis ma lèvre jusqu'au sang.

Je fais quoi maintenant ? 

Puis, une chanson entraînante que je n'avais jamais entendu auparavant retentit dans la pièce et je laissai mes hanches se balancer au rythme de la musique.

Je laissai tous mes problèmes de côté, toutes mes angoisses, mes secrets ou les choses terribles que j'avais fait et dansai.

Fermant les yeux, je laissai simplement la musique faire.

Puis soudainement, tout se coupa.

Je rouvris mes yeux et mes yeux scannèrent affolement la pièce du regard. La musique ne jouait plus et tout le monde avait disparu.

Les lumières se fermèrent aussitôt et mon cœur loupa un battement avant de se mettre à battre à une vitesse folle.

-Y'a quelqu'un ? hurlai-je d'une voix étranglée.

Aucune réponse.

La pièce était déserte. Il n'y avait plus rien. Aucun bar, chaises ou encore tables de billard. L'air était devenue froide et à chaque respiration, une buée blanche sortait d'entre mes lèvres.

Un bruit résonna et je me retournai en laissant mes cheveux tournoyer au vent. Mes ongles perçaient la chaire de mes paumes et je sentais quelques gouttes de sang couler le long de mes doigts.

On entendait désormais seulement les gouttes tomber sur le sol comme des gouttes d'eau. La seule différence était que le liquide était rouge.

J'avais déjà fait ce cauchemar.

Une musique retentit dans la salle et mon sang se glaça sous ma peau claire.

Allison mon ange.
Tu dormiras.
Je te prendrais dans mes bras.
Te serras contre moi.

-MAMAN ? hurlai-je en voyant une silhouette apparaître devant moi.

Le visage baigné de larmes, la musique que ma mère me chantait quand j'étais jeune devînt de plus en plus forte, puis les paroles se changèrent.

Caches-toi mon ange
Ton heure arrive
Allison, Allison
Cours et ne te perd pas

Mon souffle était saccadé et ma poitrine se relevait et descendait rapidement.

-Allison, murmura une voix.

-Simon ? hoquetai-je.

-Alli, darling, grogna une autre voix.

-Jacë ?! hurlai-je.

Un souffle dans mon cou, un courant d'air froid et soudainement, un hurlement sortit d'entre mes lèvres quand deux mains se plaquèrent sur mes yeux.

-Toc, toc, toc, qui est là ? murmura une voix sombre à mon oreille.

Un silence.

-Je ne sais pas. Qui ? bégayai-je.

-Ton pire cauchemar.

Je tombai et j'étais désormais dans un congélateur. La porte se referma immédiatement sur moi et j'entendis un déclic retentirent signifiant que Jacë m'y avait enfermée.

Mes poings martelèrent contre la porte de métal et malgré la noirceur, j'apercevais mes phalanges devenir rouges.

-Tu ne peux pas mourir, tu ne peux pas mourir, me murmurai-je.

J'envoyai mon souffle vers mes mains et les frotta ensemble pour les réchauffer un peu.

Soudainement, je me retrouvai dans une rue. Il y avait peu de lumière et devant moi, de l'autre côté de la rue, j'aperçus 2 figures se tenir l'une devant l'autre.

Une d'entre elle avait de long cheveux tandis que l'autre silhouette avait l'air d'être celle d'un homme.

J'entendis des hurlements et quand la fille s'approcha un peu plus, je l'aperçu.

Moi.

C'était moi.

Le 23 septembre.

Cette journée maudite.

Du coin de l'œil, je vis une voiture s'approcher rapidement et je fixai l'autre moi en train d'avancer de plus en plus vers mon père en hurlant de rage.

-PAPA ! hurlai-je en essayant de l'avertir.

Je fis un pas vers l'avant, mais quelque chose me bloqua. J'étais impuissante de l'erreur que j'avais fait quelques années plus tard.

-Non, non, non, murmurai-je en pleurant.

La voiture le percuta et je n'étais déjà plus là.

Princesse des Morts [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant