•Chapitre 18•

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PDV Allison

Lentement, je sentais mes sens revenir peu à peu à moi. Je ne pouvais toujours pas ouvrir les yeux, mais je pouvais sentir et entendre tout autour de moi. J'étais couchée sur un coussin moelleux et il ne faisait ni trop chaud ni trop froid.

Je sentis quelqu'un tirer la manche de mon chandail, mais je ne pouvais pas bouger. La personne insista encore plus jusqu'au moment où j'entendis des pas se rapprocher de mon corps inconscient.

-Elizabeth, arrête, elle ne se réveillera pas de cette manière, murmura une voix féminine.

Cette voix me semblait étrangement familière et ça me prit quelques minutes avant de me souvenir.

-Viens, tu peux aller écouter la télévision si tu veux.

Andréa ?

J'essayai de bouger mes doigts, mais je n'y arrivai pas. J'étais prisonnière de mon propre esprit et prise dans ce corps, je ne pouvais pas lui faire comprendre que je l'entendais. J'entendis les pas quitter l'endroit où j'étais, puis une porte se refermer.

Les voix s'éloignèrent de plus en plus et j'essayai de me remémorer qu'est-ce qui c'était passé.

Pourquoi j'étais dans cet état ?

Des images refoulèrent dans mon esprit et tout me revînt en mémoire. L'obscurité autour de moi semblait soudainement devenir plus clair et mon corps fut violemment éjecter vers l'avant au moment où une grande bouffée d'air parvint à mes poumons.

Je tremblais de la tête aux pieds et je resserrai les bras autour de moi quand je me rendis compte que l'endroit me semblait aussi familier que la voix d'Andréa. Les murs étaient peints d'un bleu clair et il y avait plusieurs fournitures placer dans la pièce.

J'étais dans un grand lit, les couvertures empilées sur mon corps et un hoquet de surprise sortit d'entre mes lèvres quand j'aperçus mon reflet dans le miroir.

Mes cheveux étaient dans tous les sens, mes yeux avaient perdu de leur éclat brillant et ma peau était pâle et parsemé de petites cicatrices quasiment invisibles si on ne tardait pas sur mon visage.

Les jambes tremblantes, je plaçai mes mains contre le lit pour me tenir debout, mais je tombai brusquement sur le sol.

Un hurlement de douleur résonna dans toute la maison et les larmes coulaient sur mes joues. Des pas montèrent bruyamment l'escalier, puis la porte s'ouvrit laissant apparaître ma cousine avec une expression inquiète sur le visage. Elle se précipita vers moi et m'aida à me relever, puis me posa sur le lit.

-Allison, tu devrais pas te lever !

-Qu'est-ce qui se passe ? Je comprends pas ! Je suis où ? Où est Nölan ? Je...

-Respire, m'ordonna-t-elle.

Je pris de grandes bouffées d'oxygène avant de me calmer un peu et de la laisser parler.

-On est dans le chalet de mes parents. Camille est là. Les garçons sont encore dans les Ténèbres et tu étais dans le coma.

-Depuis combien de temps ?

Son regard triste se posa sur moi et elle m'attrapa délicatement les mains. Elle se baissa à ma hauteur, puis soupira.

-Allison, ça fait un ans.

Je sentis le monde autour de moi s'écrouler et j'avais du mal à respirer correctement. Je sentis les bras d'Andréa autour de mon corps et j'enfouis mon visage sur son épaule, laissant les larmes couler.

-Qu'est-ce qui s'est passé ?

-Le bébé, il t'a blessé. Tu perdais beaucoup de sang et t'as perdu connaissance. Jacë a été capable de stopper l'hémorragie, mais tu t'es pas réveillée après alors on a prit la décision de t'emmener ici. Tout le monde a été d'accord sur le fait que personne sauf moi ne saurait où tu es pour ne pas te mettre en danger.

-Même Jacë ?

-Même Jacë.

Soudainement, j'entendis la porte grincer derrière moi et je me retournai lentement pour apercevoir une chevelure brune dans l'encadrement. Les grands yeux sombres de la fillette d'environ 10 ans me fixaient avec adoration et je lançai un regard questionneur à Andréa.

-Je savais pas que t'avais une sœur plus jeune.

-C'est pas ma sœur Allison... C'est ta fille, Elizabeth.

J'arrêtai soudainement de bouger et fixai la petite fille avec de grands yeux.

-C'est impossible, elle à l'air d'avoir 10 ans.

-L'âge d'un démon et celui d'un humain est différent.

Je posai une autre fois mon regard vers elle et me déplaçai lentement vers elle pour ne pas tomber. Rendue devant Elizabeth, je me baissai difficilement à sa hauteur et lui lançai un sourire. Ses yeux brillaient et j'avais de la difficulté à comprendre que c'était ma fille.

-Tu es Elizabeth ?

-Maman ?

Je ne parlai pas et elle se jeta dans mes bras. Je la serrai fort contre moi et sentis les larmes piquer le coin de mes yeux. Je sentis ses petites mains dans mes cheveux et je me détachai d'elle après quelques secondes.

-Tu veux qu'on joue à la Barbie ensemble ? me demanda-t-il avec un sourire mignon.

-Ouais, vas-y, je te rejoins.

La fillette partit en gambadant dans les escaliers et je me retournai vers Andréa, ébahie.

-Je comprends pas. Elle est à moitié démon et la fille de Jacë ? C'est impossible.

-Je sais, au début, elle n'était pas comme ça. J'ai dû lui apprendre la gentillesse et la patience. Elle s'amusait à tout casser et arracher la tête de ses Barbies.

-Et Jacë ? Et Nölan ?

-Je vais pas te mentir. Nölan sait et il t'en veut. On a tous vu que ça l'a détruit quand Jacë lui a dit, mais ça m'a surpris de voir à quel point Jacë a été délicat en le lui disant. On aurait dit qu'il se sentait mal.

Jacë aurait dont une once d'humanité ?

-Est-ce qu'il l'a vu ? Est-ce que Jacë a vu Elizabeth ?

-Il l'a vu une fois et ça s'est bien passé. Il n'a pas essayé de tuer qui que ce soit.

-C'est une bonne nouvelle au moins... Pourquoi Elizabeth ? demandai-je soudainement.

-Quand on était petite, tu disais que quand tu allais avoir un enfant, tu allais l'appeler...

-Elizabeth, je me rappelle.

Je souris un peu à cette pensée et baissai le regard vers un cadre où il y avait une photo de Camille, Andréa et moi.

-Elizabeth Allen.

Princesse des Morts [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant