•Chapitre 8•

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PDV Allison

Les mots résonnaient dans ma tête depuis des heures et tandis que je fixai le plafond à travers l'obscurité, je rapprochai la couverture autour de mon corps gelé même si je savais que je ne
pouvais pas me réchauffer.

Je me relevai du lit et ouvris la porte de la chambre qui grinça. Le bruit strident résonna à travers la petite maison et je sortis à pas de souris dans le hall. Je jetai des regards aux photos sur le mur et m'arrêta devant une photo de famille.

Il y avait mon père, ma mère, Andréa, Camille, mon oncle, ma tante et moi.

Aucune larme ne coula le long de ma joue ou un sanglot. Rien. Je restai là à fixer la photo jusqu'au moment où je décidai d'aller à la cuisine.

Des souvenirs me revinrent en mémoire. Certains bon, d'autres, moins.

Je sortis un verre de l'armoire, puis actionnai le robinet. L'eau coula et je passa rapidement mon verre sous le jet pour le remplir à la moitié, puis le portai à ma bouche, mais je ne ressentais rien. Je ne ressentais ni la faim ni la soif. 

Je soupirai en fixant l'extérieur par la petite fenêtre en haut de levier et souhaitai de pouvoir retourner au moment où j'avais joué à ce jeu stupide. 

-Qu'est-ce que t'as ?

Je sursautai et me retournai en posant mes mains contre le rebord de l'îlot juste derrière moi. Mes yeux fixèrent durement Cameron devant moi et je roulai des yeux quand ce petit sourire que j'haïssais tant revint sur son visage d'ange. 

Mes bras se croisèrent sur ma poitrine et je restai figée là. Aucun mot ne sortait de ma bouche ni de la sienne. Il se rapprocha un peu de moi jusqu'à ce que ses lèvres soient seulement à quelques centimètres des miennes. 

-Moi. Je suis morte quand j'avais à peine 17 ans. J'ai jamais vraiment expérimenté la vie comme je l'aurai voulu. 

-Je te comprends, commença l'adolescent en adossant son dos contre un mur avec un air songeur, j'ai vécu la même chose.

Une lueur de tristesse passa dans les yeux de Cameron et il ne fit rien pour le cacher. 

-Mes parents me manquent. Ma vie me manque. Vivre normalement me manque. J'ai jamais voulu être embarqué dans tout ça. J'ai jamais voulu te faire mal Allison, je te jure.

Je baissai les yeux au sol et sentis quelqu'un soulever mon menton pour me permettre de regarder clairement devant moi. Des lèvres se posèrent sur les miennes et Cameron me poussa sur un mur où je répondis au baiser. Ses mains se posèrent sur ma taille, mais je le repoussai un peu en haletant regrettant immédiatement de ne pas l'avoir repousser dès le début. 

-Cameron, je peux pas, désolée, dis-je, me sentant mal pour lui.

-Nölan, c'est ça ? demanda-t-il, déçu.

-Je suis désolée, rajoutai-je en le pensant vraiment.

-Ça va, de tout façon, avec ce que j'ai fait, je mérite pas ton amour.

On resta tous les deux un devant l'autre et il me prit dans ses bras me serrant fort contre son torse. 

-Je regrette tout ce que j'ai fais, je te jure, pardonne-moi. 

Il me décolla de lui et je le fixai dans les yeux sérieusement avant qu'un petit sourire vienne planer sur mes lèvres.

-Je te pardonne.

Cameron m'attrapa et me décoiffa d'un coup de main. Je rigolai discrètement et le frappai à l'épaule en suggérant d'aller dormir, même si les fantômes ne pouvaient pas dormir, mais les démons, oui.

-Bonne idée, bonne nuit, m'annonça-t-il en me claquant un bisou baveux sur la joue. 

[...]

À 9h du matin, je décidai de me doucher, changer de vêtement et descendre en bas. Quand j'arrivai au salon, une expression de surprise dû s'apercevoir sur mon visage puisque Elï se mit à rire en me faisant signe de venir. Je regardai dans la pièce et aperçus une dizaine de personnes que je ne connaissais pas s'y tenir. 

-Allison, je te présente quelques personnes qui vont nous aider à tuer Jacë.

La plupart était des garçons, mais il y avait 2 filles. J'appréciais quand même qu'il y ait plusieurs présences féminines dans cette maison. 

-Alors c'est toi que ce fils de pute a tué ? demanda un mec à la chevelure blanche qui n'était définitivement sa couleur naturelle.  

-Euh, ouais, murmurai-je. 

-Dean, c'est quand même mon frère dont on parle, le gronda Lücas.

-On va le tuer même si c'est ton frère, dit une grande rousse.

Tout le monde se tût et certains eu l'air déjà découragés de devoir se battre contre lui. Oui, j'avais peur, terriblement peur, mais nous devions le faire. Je m'avançai un peu plus dans la pièce et pris la parole.

-On doit le faire. Pour nous, nos familles, amis et la population entière.

Princesse des Morts [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant