-Ne posez plus de question, le docteur vous attend. Au revoir.
Ebahie, Maggie trouva tout juste la force de frapper à la porte du bureau. Une voix l'autorisa à entrer, avec hésitation, Maggie poussa la porte du bureau. La pièce était rectangulaire et lumineuse, les murs tapissés de livres lui faisait penser à une immense bibliothèque de médecine. Tous les ouvrages qu'elle apercevait à travers les vitrines qui les protègent traitent de la médecine, en particulier de la pédiatrie. Maggie se souvint que le Dr Vekman s'était spécialisé dans ce domaine après avoir été un simple généraliste.
Perdue dans la contemplation du mobilier, elle ne s'était pas rendue compte que le médecin s'était approché. D'un ton étrangement calme, il la ramena à la réalité.
-Mlle Willard ?
Reprenant ses esprits, Maggie serra avec respect la main tendue de Vekman. Elle était chaude et ferme. Il lui désigna un fauteuil et retourna s'assoir derrière son bureau. Maggie attendit qu'il soit installé pour entrer dans le vif du sujet ;
-J'aimerais savoir pourquoi je n'ai pas à faire au Dr Nathan Schumake, c'est bien à lui que mon supérieur à demandé un entretient ?
Vekman ne silla pas.
-Si bien sur. Mais le DR Schumake est en ce moment même en pleine consultation. Il en est navré, croyez le bien, mais il ne pourra pas vous recevoir. Pour ne pas que vous soyez venu pour rien, il m'a demandé de le remplacer.
-Pourquoi n'a-t-il pas refusé cet entretient, nous aurions pu le reporter.
Vekman croisa les bras et se racla la gorge.
-Pour tout vous avouer, c'est moi qui aie répondu à votre supérieur. N'ayant aucune information sur l'agenda surchargé de mon confrère j'ai accepté cet entretient sans lui demander son avis. J'ai reconnu mon erreur et c'est également pour cette raison que j'ai tenu à vous recevoir.
Maggie ne décela aucune hésitation dans sa réponse. Soit il s'était attendu à ce genre de question et avait prévu une excuse pour protéger son collègue. Ou alors ce qu'il dit est vrai, il lui suffira d'en parler à Malcolm pour en avoir la confirmation. Si c'est bien le Dr Vekman qui a prit le rendez-vous, c'est qu'il n'a pas mentit.
Maggie se força à sourire.
-J'aurai tout de même préféré le rencontrer. J'ai beaucoup entendu parler de lui, mais je ne pense pas que vous soyez en capacité de répondre à mes questions. Cela n'a aucune importance, car, vous êtes pédiatre si je ne me trompe pas...
Flatté, Vekman se démentit, il en oublia presque les recommandations de son acolyte. Il ne se doutait pas que Maggie cherchait à l'entraîner dans son piège. Sans qu'il ne s'en rende compte, un piège à loup se refermait dangereusement sur lui.
Il bomba le torse et opina.
-En effet, je ne savais pas que vous vous y intéressiez.
-Votre parcours est pourtant exemplaire. On parle souvent de vos compétences inégalables. Vous savez que certains parents préfèrent faire plus de dix kilomètre pour venir ici plutôt que d'aller dans la clinique la plus proche. C'est bien la preuve de votre réussite, je dois vous avouer que de voir un simple généraliste se transformer en une future légende de la médecine.
Vekman mordit à l'hameçon sans qu'il ne se doute de quoi que ce soit. Il était convaincu que le discours de Maggie ne sous entendait rien de malsain.
-Vous exagérez Mademoiselle..
Maggie continua son manège encore longtemps, jusqu'à ce qu'il soit euphorique. Il n'était presque plus en état de raisonner correctement. Son regard avait perdu sa malice et de toute évidence il avait baissé sa garde.
Maggie avait toujours pensé qu'interroger quelqu'un était un véritable travail d'équilibriste, une sorte de funambule. On plane dans les airs, en équilibre sur une fine corde, de l'autre côté la réussite nous attends si on parvient à y arriver. Au moindre faux pas c'est la chute. Dans ce genre d'entretient c'est la même chose. Si elle n'avait pas prit le temps de manipuler le docteur, elle n'aurait pu tenter de le mener par le bout du nez. Grâce à son expérience, elle a tout de suite comprit à quel genre d'homme appartient le docteur Vekman. C'est un homme du genre réservé, pas facile de le faire parler. Sauf si on connait la tactique pour que son narcissisme prenne la place de son bon sens.
Il ne restait maintenant plus qu'a évoquer le sujet qui l'intéresse réellement. Ce doit être fait avec un maximum de précaution. Si le Dr Vekman se mettait à douter un seul instant, il se refermerait comme une huître. Gardant au fond de lui une perle de culture que représente ce qu'il sait sur la mort d'Amy.
-Vous n'avez jamais eut d'ennuis, les enfants demandent tellement de calme et de patience. Reprit-elle en baissant la voix.
Vekman haussa lourdement les épaules :
-Les enfants apportent le bonheur à tous ceux qui les aime. Il faut savoir les mettre en confiance, il peut bien sur y avoir quelques problèmes quand ceux-ci sont atteints de graves maladies. C'est triste à dire, mais certains n'ont aucune chance de survivre, c'est très rare, mais cela existe. La mort d'un enfant est la pire chose qu'il puisse exister. Savez-vous que toutes les six secondes, quelque part dans le monde un enfant meurt, la plupart du temps il s'agit de la malnutrition.
Maggie avait déjà entendu parler de cette effrayante réalité. Un enfant qui meurt toutes les six secondes environs, cela fait un total de cinq millions par an. Et après on ose dit que les Hommes naissent libres et égaux. Comme l'avait dit Jules Renard « Dès le lendemain, ils ne le sont plus.. »
Réalisant qu'elle s'éloignait du sujet, Maggie remit Vekman sur le droit chemin grâce à une parade très habile.
-En parant de mortalité infantile, j'ai des mais qui m'ont parlé d'une petite fille décédé hier soir. Si je me souviens bien, elle s'appelait...Maélie..Non, non c'est Amy je crois Oui, c'est bien ça Amy...
Cette révélation eut m'effet attendu sur Vekman. Bien qu'il fût euphorique sur le moment, l'allusion à Amy lui avait fait tout oublier. En revanche, il semblait avoir oublié d'éviter au plus ce sujet.
-Quelle tragédie, vous ne pouvez pas vous imaginer. J'ai...
Vekman stoppa net sa phrase et se racla bruyamment la gorge pour faire diversion. Il avait faillit révéler qu'il était le seul médecin quia tenté de sauver Amy. Le Dr Schumake lui avait ordonné de mentir sur ce qui s'est réellement passé cette nuit là.
Rougissant légèrement, Vekman reprit avec la même assurance :
-Nous avons, moi et mon confrère, tout faite ce qui était en notre possible pour tenter de la réanimé. Mais il n'y avait plus rien à faire, quand la mort à choisit sa victime elle ne la lâche plus.
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N'avoue jamais
Mystery / ThrillerQue se passe t-il dans la clinique de Fernlake ? Cette femme que certains croient apercevoir dans les couloir, existe t-elle réellement ? Et ces morts soudaine de nourrisson ?