Y a-t-il une vie après la mort ?
Maggie se l'était souvent demandé. A l'instant même ou sa tête vrillait en passant dans un cercle de fumée, elle s'interrogeait sur cette question. Ses anciens professeurs de philosophie l'avaient déjà abordé sans vraiment y apporter une réponse satisfaisante. Mais elle pensait cette fois-ci pouvoir mettre fin à ca débat interminable. Navré pour tout ceux qui croit à un tunnel au bout duquel apparait une frêle lumière blanche, pensa t-elle. Rien de tout cela.
Maggie entendait encore derrière elle le claquement sourd du percuteur du revolver. Elle ne savait plus si la balle l'avait atteinte, elle n'avait pas eut le temps de sentir la douleur la traverser. Clouée sur place sous l'effet de la surprise, son dernier réflexe avait été de tendre les bras en avant, pousser un cri et se laisser tomber jusqu'aux abysses.
Le visage de son assaillant ne lui était pas resté en mémoire. Elle n'était même plus sûre de l'avoir dévisagé. Elle avait fait volte-face après avoir entendit le cliquetis dans son dos. Des frissons d'angoisse lui avaient parcouru la peau à la vitesse d'une décharge électrique. Ses nerfs portés à haute tension s'étaient soudainement figé, elle n'avait aucune chance de fuir ou de se jeter sur l'inconnu au revolver.
Soudain, alors que rien ne le prédisait, apparue en face d'elle une silhouette. Celle d'une femme, elle était irréelle, son corps semblait être fait de fumée. Elle se recroquevilla sur elle-même et explosa avec la force du tonnerre en une pluie de gerbes lumineuses.
Et la lumière revint.
Aveuglante, elle lui brûlait l'iris. Par réflexe, Maggie voulu les protéger en tendant les bras mais la corde avec laquelle on l'avait ligotée l'en empêcha. C'est avec stupeur qu'elle comprit qu'elle était assise sur une chaise en bois inconfortable, elle avait le dos droit plaqué contre le bois et la peau écorchée par la cordelette humide.
La douleur était insoutenable.
Maggie du prendre de longues inspirations pour que la douleur se dissipe. Cela résonnait à qui mieux mieux sous son crâne, comme des élancements convulsifs.
Mais qu'est ce qui m'arrive ?
La douleur persistante était d'autant plus insistante que la lumière lui donnait le vertige. Heureusement une main bienveillante mit fin à ce calvaire. Des tâches bleues et noires se logèrent sous son regard, elle avait beau cligné des yeux u bouger la tête, sa vision restait restreinte. Elle du attendre de longs instants avant de pouvoir découvrir son nouvel environnement.
Elle n'était pas au paradis.
A en juger par l'aspect misérable de la pièce, cela serait même le contraire. Elle se trouvait au centre de ce qui ressemblait à une cellule de prison, sauf qu'aucune porte avec un judas ne menait à la sortie. C'est la première chose qui la frappa, aucune sortie, aucune porte, juste des murs et un mobilier on ne peut plus restreint.
Quelques meubles bons marchés sans doute dénichés dans une vente aux enchères, une décoration inexistante, un tapis usagé sur le sol faisant usage de nid à poussière et un lit d'hôpital vide.
Où suis-je ?
Elle tenta de se lever en agitant légèrement ses jambes et en se remuant sur sa chaise. Elle pensait que ses liens allaient, non pas se défaire tous seuls, mais au moins se desserrer quelque peu, juste de quoi soulager sa peau et ses muscles endoloris.
Une voix tonna, terriblement proche.
-Ne bougez pas Maggie !
Elle obéit, frappée de stupeur. Elle s'était crue seule au milieu de cette pièce, elle ignorait que quelqu'un l'observait dans son dos. On avait attendu son réveil avec une impatience démesurée, tremblant à chaque fois que Maggie bougeait sa tête ou se mettait à remuer les pieds.
-Qui êtes-vous ?
La peur faisait vibrer la voix de Maggie.
-Fermez-la !
La voix était qui lui parvint était pleine de hargne. Elle avait sentit le souffle rauque dans son dos, une voix d'homme, ou celle d'une femme que l'on s'efforçait de transformer. Maggie s'était attendue à ce genre de réponse mais son expérience sur le terrain avait fait ressurgir ses acquits.
Parler et faire parler. Faire sortir l'autre de ses gonds, le provoquer. Elle avait émit des réserves sur cette méthode douteuse mais comprenait à présent la sagesse de ce procédé. Elle n'aurait jamais cru qu'une personne séquestrée et voué à une mort certaine ressentait une telle angoisse. L'ampleur de sa peur était inimaginable. Les acteurs dans les films sont bien loin de la réalité avec leurs beuglements sans significations et leurs jérémiades ridicules et prévisibles.
Non, ce n'était pas ça, c'est une sensation indescriptible. Aucun mot de la langue française ne saurait le décrire assez bien. Il y a tant de chose à dire.
Maggie sentit que son pouls s'emballait, il fallait qu'elle parle avec l'inconnu.
-C'est vous qui m'avez tiré dessus ?
-Je vous aie dit de la fermer !
La voix avait explosé avec une telle puissance que les cheveux de Maggie s'hérissèrent.
-Vous ne savez rien dire d'autre ?
-Cessez de jouer avec le feu Maggie, il y a le canon d'un silencieux pointé dans votre dos. Si vous vous mettez hors de moi, je n'hésiterai pas à m'en servir.
Maggie tressaillit. Elle avait cru qu'il s'agissait d'un homme et pourtant, plus l'autre personne s'égosillait, plus elle identifiait le timbre de voix d'une femme. Sans doute plus masculine que féministe, mais néanmoins une personne de son sexe.
-Qui êtes-vous ? Répéta t-elle.
L'autre, avec sa voix rocailleuse, se leva de sa chaise, posa ses deux mains sur les épaules de Maggie et y enfonça ses ongles. Maggie se mordit la langue pour ne pas montrer sa douleur. Une chevelure noire s'était glissée dans le creux de son épaule.
C'est une femme.
-Qui..qui êtes-vous ?
La voix de Maggie était devenue suppliante. La femme dans son dos se courba pour que ses lèvres arrivent à la hauteur de son oreille.
-Vous seriez étonné de le savoir..
VOUS LISEZ
N'avoue jamais
Mystery / ThrillerQue se passe t-il dans la clinique de Fernlake ? Cette femme que certains croient apercevoir dans les couloir, existe t-elle réellement ? Et ces morts soudaine de nourrisson ?