C'était le léger courant d'air froid qui lui avait mit la puce à l'oreille. Dès son arrivée dans le salon il l'avait sentit sans en comprendre le sens ni l'origine. C'était pourtant sous ses yeux. Il avait en fait sentit l'air frais qui s'était engouffré dans l'appartement quand son visiteur s'était refugié sur le balcon. Sans qu'il ne s'en doute, il s'était piégé lui-même.
Il lui était encore impossible de savoir s'il s'agissait d'une femme ou d'un homme mais il était pratiquement sur que ce n'est qu'un cambrioleur amateur. Avec soulagement, il sortit son téléphone portable et composa le numéro de la police. Alors qu'il allait presser le bouton déclenchant l'appel, il se ravisa. Une petite voix lui avait soufflé de suspendre son geste. Après tout, que savait-il de cette personne.
Qui est-elle ?
Est-elle dangereuse ?
Mieux valait prendre des précautions, prenant le temps de réfléchir, il analysa la situation à la manière d'un joueur d'échec professionnel. Le meilleur moyen de s'en sortir est de prévoir les actions de son adversaire. D'ailleurs, celui-ci est-il armé ? Attends-t-il le moment opportun pour lui tirer une balle dans la tête, où n'a t-il sur lui qu'une arme blanche ? Peut-être un couteau.
Il comprit qu'il lui fallait à tout prix isolé cet inconnu, il est sur le balcon et moi dans le salon, se murmurât-il pour lui-même. Un éclair de génie lui traversa l'esprit. Il se souvint que son balcon était équipé d'un immense volet électrique, condamnant toute entrée et toute sortie. S'il parvenait à l'enfermé derrière ce rideau de fer, il pourrait contacter la police, son voleur sera faire comme un rat.
Prenant soin de ne pas faire de bruit, il chercha la télécommande du volet dans un des tiroirs de la petite commode derrière son fauteuil. Il trouva finalement le petit boitier blanc sous des agendas usés. Tremblant légèrement, il visa les portes vitrées du balcon et pressa sur le bouton. Le volet descendit lentement, s'en suivait des grincements et des craquements que son adversaire ne manquerait pas d'entendre.
Son pouls s'accéléra quand il aperçu sous le volet deux jambes, un flot d'adrénaline l'envahit. Ce qui le surprit le plus, c'est que l'inconnu ne semblait pas avoir la force de bouger.
Evidemment, il n'a pas du apprécier son séjour dehors par ce froid, pensa t-il en souriant. Il ne devait rester que quarante centimètres avant que le volet électrique ne les sépare définitivement. Il se mit à prier pour que toute se passe comme prévu.
Plus que trente centimètres.
Même s'il savait que son cerveau lui jouait sans doute des tours, il avait la fâcheuse impression que le volet ralentissait au fur et à mesure qu'il s'approchait du sol. Sauf que cette fois, il n'avait pas tort. Il y eut un long grincement, et sans que rien ne l'explique, le volet stoppa net sa descente.
Laissant vingt cinq centimètres de vide, juste assez pour qu'un corps humain s'y faufile. Son plan venait de tomber à l'eau.
Il allait falloir jouer serrer.
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N'avoue jamais
Mystery / ThrillerQue se passe t-il dans la clinique de Fernlake ? Cette femme que certains croient apercevoir dans les couloir, existe t-elle réellement ? Et ces morts soudaine de nourrisson ?