Il devait être huit heures passé.
Madeline Bheebe tremblait. En tant que jeune infirmière, elle allait faire sa première injection parentérale sur un patient. C'est un soin spécial permettant l'introduction de médicaments sans qu'ils ne passent par le tube digestif car ils circulent plus rapidement dans les veines.
Anxieuse comme à ses premiers examens de médecine, Madeline respirait calmement et veillait à ne pas faire de gestes brusques. Vaguement inquiète quand le Dr Schumake l'avait chargée de l'injection, Madeline peinait à se remémorer les conseils de ces anciens professeur. Tout d'abord, vérifier que le matériel à sa disposition est règlementaire : une seringue stérile dans son sachet, elle veilla même à ce que la taille soit appropriée à la dose qu'elle devra injectée.
Elle constata que la substance médicamenteuse qu'on lui avait fournit était la bonne, elle vérifia également la date de péremption et la dose prescrite. A cela s'ajoutait un coton, de l'alcool et un flacon de S.H.A. Cette solution plus communément appelée substance hydro-alcoolique est indispensable pour assurer l'hygiène des mains lors de soins médicaux.
Son inspection terminée, elle se lava les mains au S.H.A. et enfila ses gants en latex. Avec des gestes réfléchis et précautionneux, elle prépara comme on le lui avait apprit son plan de travail. « Le matériel destiné à la préparation de l'injection doit se faire sur un plateau propre ».
Sa patiente l'observait, les yeux ruisselants de larmes. Atteinte du syndrome de Ménière, elle venait de passer une nuit terrible. Torturée sans cesse pas des acouphènes et ses crises de vertige, elle n'avait pratiquement pas fermé l'œil de la nuit. Cette maladie est causée par un excès d'endolymphe dans l'oreille qui augmente la pression ce qui brouille les signaux d'équilibres reçus par le cerveau. Madeline savait qu'il n'existait aucun traitement pour guérir sa patiente, seuls certains médicaments permettent comme ils le peuvent de soulager ces symptômes.
La jeune femme qui la regardait préparer sa seringue se sentait partir dans l'autre monde. Durant ses crises, on lui avait injecté des médicaments comme le domperidone pour soulager ses nausées, et bien d'autres pour calmer son anxiété et ses vertiges.
Comme on le lui avait apprit, il faut toujours veiller à rassurer ses patients. « Si tu y croit, il y croira lui aussi ». Détournant légèrement le regard, Madeline ouvrit le sachet contenant la seringue et frappa légèrement les extrémités de l'ampoule contenant le médicament pour que le liquide descende. Elle passait aux étapes les plus importantes, avec assurance, elle imbiba le coton d'alcool et s'en servit pour aseptiser le col de l'ampoule. L'adrénaline la submergea à nouveau quand elle brisa le col avec un coton.
Elle enleva avec précaution le petit capuchon en plastique qui protégeait l'aiguille hypodermique et préleva le liquide. De sages conseils lui revenaient à l'esprit, pour la guider, « Tenez l'ampoule entre votre majeur et votre index et introduisez lentement l'aiguille dans l'ampoule ».
Elle manipula avec précision la seringue afin que l'ampoule soit au dessus de la seringue. Lentement, sans précipitation, elle tira sur le piston pour que le liquide pénètre le réservoir de la seringue.
Madeline se tourna vers sa patiente.
Même si cette dernière faisait tout son possible pour cacher son angoisse, Madeline devinait son anxiété. Elle posa une main rassurante sur le bras de la jeune femme en la rassurant :
-Ne vous en faites pas, ce ne sera pas long...
Madeline avait parlé en inclinant l'aiguille pour qu'elle s'insère dans la veine en formant un ange comprit entre 20 et 35°. Elle se força à sourire à la jeune femme pour l'apaiser tout en mettant le biseau de l'aiguille en direction du plafond. Sans plus attendre, elle enfonça l'aiguille. Madeline se répétait qu'une injection trop rapide peut provoquer un malaise, c'est donc lentement que le réservoir de la seringue se vida. Rares étaient les personnes qui le savaient, mais les infirmières doivent en permanence surveiller les réactions de son patient pendant l'injection. Une fois que la dose ait pénétrée l'organisme de la jeune femme, Madeline retira l'aiguille et pinça la peau avec une compresse préalablement imbibée d'antiseptique.
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N'avoue jamais
Mystery / ThrillerQue se passe t-il dans la clinique de Fernlake ? Cette femme que certains croient apercevoir dans les couloir, existe t-elle réellement ? Et ces morts soudaine de nourrisson ?