Chapitre 3

47 6 5
                                    

Maggie Willard, la jeune et brillante policière réputée de Londres, quittait tout juste son appartement de Woburn Square quand il se mit à neiger. Elle souffla entre ses mains frigorifiée pour se réchauffer et referma la porte d'entrée. Dehors, on ne distinguait plus le ciel, toutes les rues paisibles de Bloomsbury disparaissaient sous un déluge de glace. Prenant à gauche sur Russel Square, Maggie se demandait ce qui pouvait encore la pousser à mettre le nez dehors par un froid pareil. Il n'était que six heures du matin, les rues étaient désertes, mais elle aimait se promener chaque matin dans les rues décorées à l'occasion des fêtes de fin d'année. Cette ambiance de fête à Londres était incomparable, les Anglais sont toujours autant attachés à leurs traditions. C'est ainsi que pas plus tard que hier, elle avait confectionné avec son grand-père une dizaine de craquers pour le réveillon. Maggie attend chaque année cette période avec le même plaisir. En ce jeudi 5 décembre, la neige tant attendue par les Londoniens arrivait enfin.

Noël ne pouvait pas mieux s'annoncer, en tant que responsable des agents de police de Holborn Police Station, Maggie se réjouissait à l'idée de passer enfin un réveillon sans courir après un sérial-killer sévissant à Londres.

Elle fit encore le tour d'un pâté de maison et revint sur ses pas jusqu'au 10 Woburn Square. C'était un immeuble long d'une vingtaine de mètre qui s'étendait autour du Woburn Square Garden. Elle marcha jusqu'à la porte orné d'un écriteau bleu, ou le numéro 10 était écrite d'une couleur argentée et y introduit sa clef. Consultant sa montre, elle réalisa qu'il lui restait plus d'une demi-heure avant de se rendre à son lieu de travail. De plus, le commissariat de Bloomsbury n'est qu'a quelques pas. Dans le salon, ou s'imposait une odeur de thé à la menthe mêlé au doux parfum de sablés de Noël, son grand père s'affairait devant l'immense âtre de la cheminée. Le vieillard de soixante-dix ans, passait sa main dans ses cheveux gris broussailleux et, armé d'un tison, repoussait les braises près des bûches. A la vue de sa petite fille, il se redressa en se frottant les mains et la serra dans ses bras.

-Sacré gamine va ! Tu es encore sortie de bonne heure par ce froid, il a neigé cette nui et cela ne va pas s'arrêter. Tu devrais demander à Malcolm de t'accorder trois semaines de congés, tu les mérite.

Malcolm est le commissaire qui dirige l' Holborn Police Station, Maggie l'avait connue dès son entrée dans le service de criminologie. Après avoir servie comme simple agent de police, Malcolm l'avait prise sous son aile pour l'entraîner dans ses plus fiévreuses enquêtes. Elle se retira de l'étreinte de son grand-père et se prépara une tasse de café.

-J'ai peu de travail au bureau, une semaine de plus ou de moins au milieu de mes collègues ne changerait rien. Je dois t'avouer que c'est la première fois qu'un mois de décembre s'annonce aussi calme.

-Raison de plus pour venir te reposer au coin du feu, renchérit le vieil homme en remplissant la corbeille à pain de viennoiseries.

Maggie alla s'assoir avec sa tasse de café, la fumée qui s'en échappait la réchauffait, mais il subsistait en elle une froideur immuable. Elle savait que si on lui enlevait son travail, il ne lui resterait plus rien, juste son grand-père John pour lui tenir compagnie. Ses parents le plus clair de leur temps à l'étranger, ils sont en ce moment-même en France. A flâner dans les grandes rues de la capitale, accompagnée de sa grand-mère. Seul John a tenu à rester à Londres, prétextant des douleurs au dos et aux genoux. En vérité, il ne tenait plus à faire de grands voyages, ses seuls trajets se résument à aller boire un verre à la brasserie du coin, lire les dernière nouvelle sur le Daily Telegraph. Pendant ce temps, Maggie s'adonnait entièrement à son travail. Elle s'était surpassée durant ses études, s'était battue pour accéder à ce poste réservé à la classe masculine. Seules ses compétences et sa volonté lui ont été bénéfiques.

N'avoue jamaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant