La voiture fonçait maintenant en marche arrière, chacun des passagers espérant que le moteur ne lâche pas. "Pas maintenant", pensa Emma de toute ses forces. Face à eux, la vague continuait sa course folle et une infinité de morts continuaient de rejoindre le flot depuis diverses rues.
- On est foutus, se lamenta Paul, au bord de la crise de nerf.
Peu à peu, ils prenaient de la distance avec la foule grandissante, peut-être qu'à un moment, ils pourraient même faire demi-tour, passer en marche avant et quitter cette ville. Soudainement, Paul hurla :
- Stop !
Il montra du doigt la droite. Emma jeta un oeil et aperçus deux hommes relativement jeunes qui leur faisait signe de la main, ils étaient placés derrière un bâtiment. L'un d'eux criait :
- Laissez la voiture en route et sortez maintenant ! Vite ! On a une planque, un abris sécurisé.
Tony jeta un regard à Emma comme s'il attendait ses ordres. Alors elle confirma de la tête. La voiture freina dans un crissement de pneus et les portières s'ouvrirent à la volée. En voyant Martin, inconscient, l'un des deux hommes apporta son aide à Tony pour le porter. Emma leva la tête et vit avec horreur que la horde n'était plus qu'à quelques dizaines de mètres. Ils allaient suivre le deuxième sauveur quand un coup de feu retenti. L'homme qui portait Martin gémit et trébucha. Une balle venait de lui frôler dangereusement les côtes. Emma chercha rapidement d'où venait le tire mais avec la cacophonie de la horde, elle ne pouvait rien en déduire. Elle apporta son aide pour soulever Martin. Ils allaient passer l'immeuble derrière lequel l etireur ne semblait pas pouvoir les atteindre quand un deuxième coup de feu retenti. Cette fois c'est Paul, qui aidait l'autre à se relever, qui prit une balle. Du sang vola dans les airs. Paul s'écroula sur le sol, le torse T-shirt ensanglanté. Le deuxième homme sorti de sa cachette et souleva rapidement le corps du blessé avant de revenir sur sa position précédente. Ensembles, ils entrèrent dans le bâtiment le plus proche et y restèrent pendant de longues minutes, silencieux, à attendre que la horde passe, espérant que ni l'un d'eux, ni leur agresseur ne les trouverait. Pendant près d'une demi-heure, Emma était resté assise sur le sol, essayant de ralentir la perte de sang de Paul, lui parlant, n'importe quoi qui puisse le maintenir en vie.
- Je suis Noham, dit le brun aux yeux noirs, les cheveux cours. Et lui, celui qui a faillit se prendre une balle, c'est mon cousin, Franck.
Le "Franck" en question était aussi brun mais avec une coiffure plus... désorganisée. Emma tenta un bref sourire, se disant après coup que c'était ridicule. Elle n'avait pas envie de leur sourire.
- Vous savez qui a tiré ? demanda-t-elle d'un ton inquiet.
Les deux cousins se regardèrent un instant puis Noham soupira et dit :
- Des types qui traînent dans le coin. Je pense qu'ils sont fous, ils passent leur temps à tenter de nous voler des choses. ça fait deux semaines que ça dure. On ne sait plus quoi faire. Ils lâchent rien ces enfoirés.
- Sans aucune raison ?
Encore une fois les deux cousins se regardèrent. Noham enchaîna :
- On ne sait pas. Une fois on a recueilli deux personnes, un gars et une fille. Ils étaient dans la galère. Ils allaient très mal et... Ils sont morts. On se demande s'ils n'étaient pas avec ces fous qui nous harcèle. Ils doivent penser qu'on est responsables de leur mort.
- C'est le cas ?
- Non, surtout pas. On essayait vraiment de les aider. Puis un matin, Sophie a hurlé, elle venue tous nous chercher. Les deux avaient sautés par la fenêtre d'une chambre. C'est vrai qu'ils n'allaient pas bien mais... le suicide quoi.
Il baissa la tête, comme choqué par ce souvenir. Franck pris le relais :
- Peu importe, c'est du passé et on vit avec, on a pas le choix. La horde est passée, on va rejoindre l'appartement, Sophie, qui nous héberge et Jean, notre père, nous attendent là-bas. Vous êtes partant ?
Il regardait Emma. Elle hocha la tête.
- Ok, on y va, mais on ne restera pas, juste le temps de se reposer un peu. On ne prendra pas de risques à rester sachant que des gens semblent vouloir la mort de certains d'entre nous.
Franck se leva et se dirigea vers la porte d'entrée qu'il ouvrit, prêt à sortir, mais il se retrouva nez à nez avec une silhouette fine et de taille moyenne, habillé tout de noir, même la capuche.
- Vous allez payer pour vos meurtres, annonça froidement la femme qui se tenait dans l'encadrement de la porte...
VOUS LISEZ
Humanité : Tome 1 - Confiance
Fanfiction"Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle" - Tu as déjà été confronté à des êtres humains... je veux dire, encore vivants ? "Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis" - Les gens veulent survivre, pas faire du copinage. "Et que l'ho...