- C'est pas vrai, c'est pas vrai, soufflait Martin tout en sprintant vers le bâtiment situé à moins de 200 mètres de lui.
Devant, Noham et Alexandre tentaient de rejoindre le même objectif. Martin entendait la horde derrière eux qui hurlait de fin et de rage. Il n'osa pas tourner la tête. Noham atteint une porte pour personnel en premier, mais lorsqu'il poussa dessus, le panneau resta immobile.
- Merde ! Hurla-t-il en frappant du poing contre le métal.
- Sur le côté ! Cria la voix lointaine de Louis.
En effet, en changeant sa direction, Martin aperçu une benne remplie d'ordure qui, en montant dessus, pouvait donner accès à une échelle qui elle-même menait au toit. Ils n'avaient plus d'autres choix. Égoïste, Martin n'hésita pas à sauter sur la benne avant que les autres ne la rejoigne. Il la senti tanguer sous ses pieds. Il tendit ensuite la main à Alexandre qui grimpa à son tour.
- Monte, c'est bon ! Cria se dernier en le poussant vers l'échelle.
Martin suivit son ordre et commença son escalade. Il entendit derrière lui Alexandre faire de même. « Qu'est-ce qu'il fous ? » s'inquiéta Martin.
- Et les autres ?
- Monte, ils vont s'en tirer !
Martin vit Louis atteindre la benne en même temps que Noham, qui avait prit le temps de fracasser un crâne. La horde n'était plus qu'à une dizaine de mètres. Louis allait à son tour bondir sur la benne mais il fut retenu par quelque chose... Ou plus exactement par quelqu'un : Noham l'avait agrippé par les épaules et balancé en arrières sur deux bons mètres. Martin eu un haut-le-cœur en voyant la scène. Une rôdeur s'écroula sur Louis qui tentait de se relever tant bien que mal.
- NON ! Hurla Martin, sentant des larmes lui monter aux yeux.
Alors que Noham attrapait les premiers barreaux d'échelle, deux autres rôdeurs s'écroulèrent sur Louis et un hurlement retenti. Puis un autre. Encore. Les mort-vivants se bousculaient de plus en plus nombreux autour du corps encore agité de Louis. En grimpant les derniers barreaux de l'échelle, Martin entendait Louis hurler. Puis le silence. Juste les sons d'horreur des bouffeurs, en bas, en train de déguster leur buffet. Louis venait d'y passer. Il venait de se faire dévorer sous leurs yeux. Et tout ça à cause d'une seule personne...
- Je vais te tuer, marmonna Martin.
Il se retourna et avança rapidement vers le jeune homme qui venait d'arriver sur le toit. Le coup parti. Noham s'écroula, une main sur le nez.
- Écoute, c'était moi ou lui, tenta d'expliquer Noham.
Martin frappa les côtes d'un coup de pied violent. Noham cracha du sang.
- Tu l'as tué... espèce d'ordure !
Il frappa plusieurs coups d'affilé toujours visant les côtes, puis Alexandre arriva et le tira en arrière.
- Et toi !
Martin balança son coude en arrière, atteignant le visage de Alexandre.
- Toi ! Continuait Martin, tu est dans le coup, vous vouliez le tuer, c'est ça ?!?
- Martin, ne dit pas n'importe quoi, essaya de le calmer Alexandre.
Derrière, Noham gisait sur le sol, se tenant toujours le nez de la mains droite, l'autre mains sur le ventre.
- Je sais ce qu'il s'est passé, et je sais que tu n'as pas aidé Louis !
- Je ne pouvais rien faire pour lui, tu as bien vu.
- Tu m'a poussé à monter, à ne pas rester les aider...
Martin faisait les cents pas, énervé, chargé d'une envie de frapper jusqu'à la mort ces deux hommes qui prétendaient être de leur côté.
- Je pensais réellement qu'ils se débrouilleraient seuls, et la benne n'était pas stable, il valait mieux ne pas rester à deux dessus.
- Ferme là, ou je te promet que je te balance comme dessert... menaça Martin, la voix sévère et dure.
Alexandre fit de gros yeux, apparemment effrayé par la mise en garde. Il alla à l'autre bout du toit et s'assit sur le rebord, regardant l'horizon. Martin, quand à lui, décida d'aller se calmer face au spectacle. Il devait accepter ce qu'il venait de se passer. S'il n'avait pas eu aussi peur, il serait resté sur la benne, n'aurait pas écouté Alexandre. Il n'aurait pas laissé Noham retenir Louis... Il aurait évité tout ça. Et maintenant, qu'allaient-ils faire ? Il n'y avait plus personne pour les guider, Louis était celui qui connaissait la ville, les raccourcis, les techniques... eux ils ne savaient rien, pas même Alexandre qui était responsable de l'organisation des ressources, au camp.
- Merde ! Hurla Martin, la haine toujours en lui.
Il détestait ce monde, où les Hommes devaient survivre. Survivre et rien d'autres. Quitte à laisser mourir d'autres personnes. Si seulement ce son n'avait pas retenti à ce moment. Si seulement... A quoi bon se lamenter, les choses étaient faites, et rien ne pourrait les changer. Martin observa sa montre : 10H12.
« C'est de notre faute... », pensa-t-il.
- Je pense qu'on y sera pour 9H00 sans problèmes, certifia Louis, un grand sourire aux lèvres.
- Tu es sûr ? Demanda Emma, on ne peut pas se permettre de se louper sur ce coup.
- Certains, au pire des cas on attendra leur signal pour foncer.
- Très bien, dit Amélie, posant une main sur l'épaule de Louis. Ce serait dommage qu'on soit responsable de ta mort, ria-t-elle.
Louis rigola et lui prit la main en la regardant dans les yeux :
- Tu es celle qui me maintient en vie...
Une heure avant le départ, Louis avait assuré qu'ils arriveraient à temps. Qu'ils arriveraient avant que l'autre groupe ne trouve la horde et ne fasse sonner leur corne pour faire changer les morts de direction. Mais Louis s'était trompé, et il en avait payé le prix.
Les rôdeurs encerclaient maintenant le bâtiment et levaient les bras au ciel en espérant pouvoir attraper un morceau de viande. Ils ne pouvaient plus bouger d'ici, ils devaient attendre qu'on ne vienne les chercher... Ou simplement mourir là...
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Humanité : Tome 1 - Confiance
Fanfiction"Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle" - Tu as déjà été confronté à des êtres humains... je veux dire, encore vivants ? "Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis" - Les gens veulent survivre, pas faire du copinage. "Et que l'ho...