Lorsque la détonation avait retenti, Martin avait alors pensé qu'il serait tombé en arrière, foudroyé et soulagé par cet ultime action. Quelqu'un qui mettrai fin à ses souffrances dans ce monde devenu un enfer. Mais en réalité, ce sont les mort-vivant qui s'écroulèrent, et plusieurs coups qui furent tirés. Quelqu'un les avait sauvé.
Encore sous le choque, Martin ne pouvait se lever du fauteuil en cuir marron sur lequel il était. Et il ne pouvait décrocher son regard du visage fermé de James, inconscient, allongé sur le canapé en face. Derrière lui, des bruits de pas résonnèrent.
- Il va s'en tirer ? Demanda Martin au vieil homme qui venait s'asseoir prêt du blessé.
- Je pense que les chances sont faibles, dit-il, sa voix fendue par une tristesse évidente.
Martin voulu dire quelque chose, mais il ne savait quoi. Il resta donc silencieux, une boule dans le ventre. James ne pouvait mourir, pas de cette façon, c'était trop bête. Et surtout, c'était de la faute de Martin. Daniel, qui était le nom de l'oncle de James, était rentré avec une vieille voiture qui faisait un bruit abominable et ne devait même plus avoir d'essuie-glace. En voyant ce qu'il se passait chez lui, il avait tout de suite sortie un petit pistolet, léger mais précis et rapide. Il avait alors tiré sur les mordeurs, sans chercher à connaître les intentions des deux hommes en danger. L'oncle tira le T-shirt de James afin d'observer ses blessures. La tête de Martin tourna, il commençait à se sentir très mal, son envie de vomir revint.
- Je crois... commença Daniel, je crois qu'il a été mordu...
- Qu'est-ce qu'on peut faire ? Interrogea tant bien que mal Martin, inquiet.
- On a plus le choix, il faut se rendre à l'évidence, il faut l'abattre...
Il avait prononcé les derniers mots avec un froid impressionnant.
- Quoi ?
- Nous devons l'abattre. Même s'il n'avait pas été mordu c'est ce que nous aurions fait, on ne peut pas le laisser devenir l'un des leur.
- Comment ça même s'il n'avait pas été mordu ?
Daniel fronça les sourcils puis continua :
- Vous n'avez jamais fait attention ? Que vous mourriez d'une balle, d'une morsure ou de vieillesse, vous devenez l'une de ces choses.
- Je...
- Et pour information jeune homme, tant que tu ne leur perce pas le cerveau, ils ne mourront pas. Tu peux leur couper les bras, les jambes, même la tête, celle-ci continuera d'essayer de dévorer la chair fraîche. Mais ne t'inquiète pas, je ferai ça proprement, pour lui.
Martin se leva et courra aux toilettes. En l'espace de quelques secondes, le gentil oncle était devenu un homme fort qui savait ce qu'il fallait faire, un homme qui n'échouait pas. Appuyé sur la cuvette, Martin entendis le cliquetis d'une arme que l'on charge. Il leva la tête, hésitant. Il avait encore le temps de se lever et de dire à Daniel d'attendre, de le laisser au cas où il y avait quelque chose à faire. Peut-être même lui parler un dernière fois ? Mais Martin baissa la tête et attendis. Au fond de lui, il savait que Daniel avait raison, comme il aurait eu raison pour Henry. Il n'y avait plus rien à faire. La mort prenait les êtres vivant, et c'était ainsi qu'était la vie, définie par la mort. James avait vécu non pas en fonction de sa vie à lui, mais de celle à Martin. Il était quelqu'un de bien...
Coup de feu.
Larmes.
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Ce chapitre 11 est un peu un mid-season de l'histoire... Alors rendez-vous bientôt pour un nouveau tournant dans l'histoire de nos héros :)
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Humanité : Tome 1 - Confiance
Fiksi Penggemar"Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle" - Tu as déjà été confronté à des êtres humains... je veux dire, encore vivants ? "Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis" - Les gens veulent survivre, pas faire du copinage. "Et que l'ho...