XLIII. Attente

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Cela faisait environ 4 heures que les équipes étaient parties, soit 2 heures que Perrine avait été abattue froidement par Malcom. Soit 1 heure que Mike était debout devant un bout de terre retournée sous laquelle reposait son « amour ». Harry l'accompagnait, restant à une vingtaine de mètres par respect tout de même. Mais le corps aillant été enterré en dehors de l'école, il fallait une personne apte à surveiller les environs avec Mike. Depuis le toit qui abritait autrefois des maternelles, Emma observait les horizons avec les yeux plissés. Elle était concentrée. Elle savait que la seule erreur qui serai commise pourrait être fatale. D'ailleurs elle s'inquiétait de n'avoir encore entendu la corne sonner. Le groupe de Amélie et Tony, qui devait retrouver la horde, avait emporté quelques cornes de brume qui faisaient un bruit « terrible » selon Louis. Elles devaient servir à attirer la horde, la faire faire demi-tour pour gagner du temps au cas où les choses dégénéraient quelque part. Même si pour le moment tout allait bien, il fallait être prévoyant. « Bien ». Emma se frappa le front de la main droite : Perrine venait de perdre la vie, on ne pouvait pas dire que tout allait bien. Elle ne savait plus quoi penser en réalité. Fallait-il réellement continuer à suivre la morale à laquelle on devait obéir avant tout ça ? Ou fallait-il penser différemment, accepter la mort comme une voisine permanente ? Emma se frappa une deuxième fois la tête : Elle avait réussi au début à rester forte seule. Mais depuis qu'elle avait rencontré des gens, elle s'inquiétait pour eux.

« Ce ne peut être qu'une faiblesse, alors arrête ça tout de suite ! ». Mais c'était plus fort qu'elle, elle avait confiance en ces gens, et rien que l'idée de se retrouver de nouveau seule la terrifiait. Et pourtant, elle savait que si cela devait arriver, elle en serait capable, peut-être même qu'elle s'en sortirai mieux seule. Plus besoin de demander l'avis des autres avant d'agir, une discrétion plus importante, des besoins de ressources moins importants, une rapidité accrue, une totale confiance en les différents membres du groupe -soit elle-même-, et pleins d'autres avantages. Mais elle ne pouvait plus les abandonner. La personne qu'elle était avant tous ça, la personne qu'elle est encore aujourd'hui au fond d'elle, cette personne refuserait de les abandonner. Le vent frai caressait doucement son visage durcit par la survie qu'elle menait. Elle leva la tête et inspira profondément, regroupant en elle tout le sombre qu'elle avait accumulé ces derniers mois, puis elle expira le tout en laissant retomber ses épaules.

- Tout va bien ? Appela Franck un peu plus loin.

Elle le regarda, surprise de son intervention. Il la regardait avec un sourire qui se voulait rassurant. Mais elle voyait bien qu'il était crispé, forcé. Franck aurait préféré rester chez lui, à barricader portes et fenêtres. Mais elle sourit à son tour et répondit :

- Ça va, et toi ?

Il hocha la tête sans dire quoique se soit puis tourna de nouveau la tête vers les environs de l'école. Le calme s'installa et resta présent de longues minutes. Soudain, Emma leva des yeux inquiets vers un petit parking qui se trouvait en contre-bas. La descente pour y accéder, se trouvant à 300 mètres, était tellement raide que de sa position, Emma ne pouvait voir le parking. Mais elle avait entendu quelque chose. Un bruit de moteur. Malcom leva son arme et regarda dans la même direction, tout comme les autres personnes du groupe. Malcom fit un signe à Emma pour lui faire comprendre qu'il allait voir sur place. Elle descendit tout de suite de son point d'observation et se dirigea vers lui.

- Je viens avec toi, on ne sera jamais trop de deux.

- Avec plaisir, la blonde, ricana-t-il.

- Emma, sa suffira, merci.

Il grogna quelques mots incompréhensibles puis ils sortirent de l'école, armes en main. Alors qu'ils s'attendaient à découvrir un véhicule de leur groupe, ils tombèrent simplement sur le parking vide.

- Tu en pense quoi ? Interrogea Malcom.

- Soit on va avoir des ennuis très bientôt, soit ils étaient juste de passage dans le coin...

La situation ne lui plaisait pas du tout. Elle commençait à s'inquiéter de leur sort. Même si elle ne le disait pas clairement, elle avait peur qu'une attaque contre l'école soit en train de se préparer. Dans l'immédiat, ne pas affoler les troupes. Ils allaient rentrer et leur dire d'être plus vigilants encore, qu'ils n'avaient pas trouvés le véhicule et que cela signifiait « menace potentielle ». Mais il ne fallait pas dramatiser. Surtout pas. De toute façon, envoyer un groupe plus important à la recherche du mystérieux véhicule signifierait diviser, se qui rimait avec vulnérabilité. Alors la meilleure option était de rester tous unis, ils seraient plus en mesure de repousser une attaque dans ce cas. Emma regarda Malcom dans les yeux, sentant qu'il pensait la même chose à quelques détails près.

- On va gérer, dit-il avec une voix étrangement rassurante et amicale.

- Oui, et on quittera tous les lieux vivants avant la fin de la journée, répondit-elle.

« Il le faut ...»

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"Humanité" sera publié le Samedi à partir de maintenant car j'ai commencé l'écriture d'une autre histoire liée à un challenge de Wattpad. 

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Merci à toutes et à tous pour les commentaires, les votes et les messages que je peux recevoir, j'espère que vous continuerez d'apprécier cette histoire autant que j'aime l'écrire ! :)

Humanité : Tome 1 - ConfianceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant