Les mains serrées sur le volant, Amélie dirigeait la petite voiture sur la route, juste devant une autre de même format, ils les devançait d'une vingtaine de mètres. Tony, assis côté passager, regardait la silhouette de Emma disparaître dans le rétroviseur. Il soupira, inquiet.
- Ne t'inquiète pas, le rassura Amélie avec un sourire chaleureux, tu la reverra avant demain.
- J'aimerai te croire, répondit Tony, la mâchoire crispée.
Accompagné de Amélie ainsi que Fabrice et Nicolas dans l'autre voiture, Tony allait tenter de retrouver la horde et, dans le cas où celle-ci se dirigerait dans leur direction, ils devraient la renvoyer dans le sens contraire. C'était dangereux, ils le savaient tous, mais pas moins que de rester au camp où une nouvelle attaque pouvait survenir à tout moment, ou encore le dernier groupe qui allait chercher un énorme camion de transport dans un entrepôt. D'après Amélie et son équipe, l'endroit était infesté de rôdeurs. Tony ne savait d'ailleurs pas trop s'il devait être content de son job où en envier un autre. Il jeta un regard discret à Amélie. Elle était jolie, il devait bien l'admettre, avec ses yeux marrons qui étincelaient en permanence. Et puis elle semblait toujours sûre d'elle, elle savait ce qu'elle faisait et n'avait pas peur des conséquences. Conséquences qu'elle était prête à assumer d'ailleurs. Avec elle, il ne courrait aucun danger, il en était sûr. Finalement, il n'était pas mécontent d'être dans cette équipe.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Rigola Amélie en le regardant.
- Oh, non rien, pardon... je... je pensais à... à un truc.
Il ne s'était pas rendu compte qu'il était resté la regarder. Il détourna aussitôt les yeux et fixa la route. Elle fit de même et l'entendit rire. Il senti le rouge monter à ses joues. Ce qu'il pouvait être bête. Elle devait le trouver ridicule. Il était ridicule. Intérieurement, il se frappait la tête contre un mur. Ce n'était pas le moment de rêvasser, encore moins quand il s'agissait de quelqu'un de l'équipe. C'était la fin du monde, les morts se réveillaient pour tenter de manger les quelques vivants qui restaient. « Ressaisis-toi Tony, ne déçoit pas Emma ». Il savait bien que sans cette dernière, il n'aurait jamais pu rester vivant jusqu'à aujourd'hui. Alors il ne devait pas la décevoir.
La route se prolongea dans le plus grand calme pendant une bonne heure, Tony continuant de diriger Amélie vers une direction qu'il estimait bonne pour retrouver la horde. Les véhicules avançaient au pas afin de pouvoir passer sans problème les carcasses envahissant les rues. Ils croisaient quelques rôdeurs qui frappaient sans résultat sur les voitures. Tentant par la suite de les suivre. Sans compter ce moment où ils furent obligés de faire demi-tour. Sans véhicules, ils ne pourraient jamais attirer la horde tout en restant en sécurité, ils devaient à tout prix atteindre la vague de morts avec les voitures. A leur pieds, chacun avait un fusil d'assaut, plus ou moins semblable, Tony ne voyait pas trop les différences. Tout ce qu'il savait, c'est que ça tirait, et c'était le principal. Malgré tout il était un peu inquiet et espérait ne pas devoir s'en servir. En effet, même s'il avait préféré ne pas le révéler pour ne pas paraître « nul », il n'avait jamais utilisé d'armes à feu, encore moins des armes lourdes.
Il était un peu plus de 8 heure lorsque les survivants aperçurent un groupe d'une dizaine de rôdeurs sortant d'une ruelle.
- La horde doit être dans le coin, murmura Amélie.
- Ouais, probablement, répondit Tony d'une voix mal assurée.
Amélie arrêta le véhicule et attendit quelques secondes que leurs compatriotes les rejoignent. Le petit groupe de mort-vivants était à environ 200 mètres d'eux
Tout le monde quitta son véhicule et ils se regroupèrent sur le trottoir.
- Bon, commença Amélie, si la horde est dans le coin, on a pas plus d'une demi-journée avant qu'elle n'atteigne l'école, ok ?
Tout le monde hocha la tête, sans prononcer un mot. Elle poursuivit :
- On va quadriller la zone et serpenter dans les ruelles parallèles à celles-ci jusqu'à tomber sur eux. Attention à rester vigilant, ce petit groupe -elle désigna d'un signe de tête la dizaine de rôdeurs- peu être un rassemblement parmi les premiers de la horde, comme les derniers. Peut-être que le gros du travail est à un kilomètre à la ronde.
Elle marqua une pause, observant chacun d'entre eux avec un œil vigilant.
- Bon, on est repartis, bonne chance à vous. Et n'oubliez pas, si les choses tournent mal, on se sépare et on retourne au camp, on ne prend pas de risques inutiles.
Tout le monde repris sa place et les véhicules recommencèrent à ronronner bruyamment.
- Amélie... Commença Tony.
- Oui ?
Elle gardait le regard fixé sur la route, comme pensive.
- Je... je sais que les choses ne sont pas faciles de nos jours, avec tout ça, ce monde horrible dans lequel on vit... Et tu à vraiment l'air d'être une personne forte. Mais on est pas tous obligés d'être comme ça. Alors si... enfin si tu veux te lâcher, parler à quelqu'un de tout ça, je suis là. D'accord ?
Amélie le regarda avec de grands yeux et dit, l'air gênée :
- Pardon, je pensais à autre chose, tu disais ?
Tony senti alors comme un coup frappé sur sa tête, et en même temps il avait l'impression qu'on venait de lui arracher violemment une partie de son cœur. Pour une fois qu'il parlait. Ce n'était rien d'incroyable, c'était même complètement banale, mais il s'était dit que peut-être... Non, elle ne l'estimait pas. Il n'était qu'un autre survivant faible qui ne savait pas se battre comme elle. Elle valait tellement plus que lui.
- Laisse tomber. C'est pas grave.
Elle devait avoir senti la déception dans sa voix car elle ouvrit la bouche pour répondre. Mais au loin, venant du camp, un coup de feu retenti...
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Bonne journée/soirée à toutes et à tous ! :)
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Humanité : Tome 1 - Confiance
Fanfic"Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle" - Tu as déjà été confronté à des êtres humains... je veux dire, encore vivants ? "Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis" - Les gens veulent survivre, pas faire du copinage. "Et que l'ho...